Avec Albina et les hommes-chiens,
Alejandro Jodorowsky creuse toujours le même sillon. Celui qu'il trace depuis ses premiers films ou ses scénarios de bandes dessinées. Fidèle à con scôté foutraque, il mélange un peu tout, entre ésotérisme et roman picaresque. Il raconte l'histoire d'Albina, géante albinos, à la recherche d'elle-même et du remède qui la guérira de cette étrange maladie qui transforme les hommes en chien les nuits de pleine lune.
Rarement un roman aussi courte ne m'aura paru aussi long. Il y a d'abord un style peu engageant, mais surtout une forte impression de radotage. Je connais assez bien les bandes dessinées et le cinéma de Jororowsky. J'ai beaucoup aimé les 2 tomes de l'histoire fantasmée de sa famille (
l'arbre du dieu pendu et
l'enfant du jeudi noir). Mais cette Albina me semble sans cesse recycler des formules, voire des scènes entières tirées de ses autres oeuvres.
Emprunts constants, lourdeur des symboles et ennui lancinant. Si je peux imaginer la puissance poétique des images qu'il essaye de susciter, son écriture n'arrive jamais à les retranscrire fidèlement. Surtout lorqu'elles semblent n'être que des recyclages d'oeuvres plus anciennes, comme lorsqu'il décrit la caravelle de béton peuplée de statues de St Pierre. Il m'est impossible de ne pas songer à une scène de The Holy Mountain, lorsque le héros se retrouve enfermé dans une salle remplie de ses doubles en cire, figés dans une pose christique. de la même manière, l'arrivée des trafiquants sur leurs rongeurs géants ne peut que me rappeler les psycho-rats de l'Incal.
Il y a peu a sauver dans ce livre. Même les illustrations de
Boucq n'apportent pas grand chose.