Ásta Káradóttir a quitté Reykja
vík pour retrouver la bâtisse familiale située tout au nord sur la péninsule de Skagi. de lourds secrets datant de son enfance semblent peser sur ses épaules. Un frère et une soeur qui habitent sur place depuis fort longtemps voient d'un mauvais oeil son retour.
Le grenier, sa chambre d'enfant et le phare sur la pointe rocheuse qu'elle peut voir de sa fenêtre sont-ils étroitement liés à une chose horrible qui se serait produite par le passé ?
Retour à Siglufjördur où Ari Thór se fait une joie de fêter Noël avec sa compagne enceinte.
Une sordide histoire de meurtre va pourtant l'obliger à quitter la ville - où il ne se passe jamais rien - pour rejoindre Blönduós et Tómas, son ancien supérieur, afin d'enquêter sur cette affaire criminelle. Et quelle affaire ! Trois femmes de la même famille se seraient jetées d'une falaise sur une période de vingt-huit ans. L'hypothèse de trois suicides paraît mince...
A la veille de Noël les deux policiers s'acharnent sur les témoins. D'autant plus qu'entre temps un autre décès va paraître suspect.
Un des personnages dont la culpabilité n'est pas totalement prouvée est arrêté. Tómas voit l'opportunité de boucler l'affaire au plus vite. Mais c'est sans compter sur Ari Thór qui est comme le lieutenant Columbo. A force d'accumuler les " petits détails " et d'étudier les situations qui le tracassent, sa tenacité va être récompensée comme d'habitude.
Dans "
Vík " le décor de Kálfshamars
vík a remplacé les hautes montagnes étouffantes qui enserrent Siglufjördur. Les acteurs principaux de l'intrigue évoluent entre la bâtisse en bord d'océan, les falaises escarpées, les rochers, les colonnes de basalte et les ruines d'un ancien village.
Tout se déroule à huis clos. Les protagonistes ne sont pas nombreux. Donc pas de quoi s'emmêler les pinceaux avec de nombreux noms islandais imprononçables, le truc à en perdre le fil de l'histoire.
Reynir Ákason, Thóra Óskardóttir, Óskar Óskarsson cohabitent depuis de nombreuses années. Arnór Heidarsson habite une ferme qui n'est pas loin de la grande maison mais n'y est pas moins présent.
En apparence ils sont amis mais tout de même prêts à s'accuser les uns les autres.
Alors qui d'entre eux a vu quoi ? Qui a tué qui ?
Qui a des secrets enfouis depuis très longtemps ?
" Je ne vous dis pas ça pour sauver sa peau, mais pour mettre fin, une fois pour toutes, à un secret qui a duré trop longtemps. " (Citation du livre).
Comme dans les autres opus des aventures de Ari Thór les personnages peuvent montrer aussi bien un côté chaleureux qu'une façade glaciale. Dans ma région on les qualifierait de " taiseux ". Taciturnes et peu loquaces, ils ont tous bien su préserver au chaud leurs petits secrets.
C'est au son de " Douce Nuit " qui s'échappe de l'église et des flocons qui tourbillonnent que le voile sur un mystère qu'on croyait inextricable se lève enfin et que les dessous se révèlent plus horribles que ce qu'on aurait pu penser.
Comme toujours
Ragnar Jónasson développe une intrigue policière efficace et divertissante campée au coeur de paysages splendides figés par le gel avec cette impression persistante que le temps semble s'être ralenti, au même rythme que des lourds flocons de neige qui volettent lentement. Indubitablement cette ambiance caractéristique ne se trouve que dans ces polars venus du froid et c'est ce qui crée en partie leur succès.