J'ai lu tous les précédents livres de
Ragnar Jonasson, j'apprécie énormément son style et son personnage phare ( sans jeu de mots!) Ari Thor et cet opus m'a beaucoup plu même si j'ai trouvé un peu particulier que ce livre se situe en fait avant
Mörk car dans celui-ci sa compagne est encore enceinte...
Ari Thór est un personnage authentique de saga, un jeune inspecteur même pas âgé de trente ans, il évolue donc au fil des histoires et prend de l'épaisseur, son aura mystérieuse se développe, son caractère se dessine nettement.
Noël approche, il est très accaparé par sa vie personnelle, il ne se doute pas que l'appel de Tómas va l'éloigner pendant quelques jours.
D'une plume impeccable sans longues descriptions contemplatives, on va directement à l'essentiel, dans les décors parfois inquiétants, l'intrigue ne va pas mettre mille ans à se mettre en place. Les suspects n'étant pas nombreux, Ari pense que son enquête sera vite pliée et qu'il sera rentré à temps pour fêter Noël autour d'un vrai sapin cette fois-ci, mais bien sûr…
Ari et Tomas se rendent vite compte que ces personnalités forment une sorte de « cocon » familial, leur comportement est étrange, ils sont secrets, taiseux, surtout lorsqu'il s'agit de faire resurgir les événements du passé.
On est vite pris au piège de ce village abandonné qui semble être le théâtre d'une troublante malédiction, on lui doit la réussite de cette nouvelle enquête, dans l'Islande « sauvage », des secrets de famille mélangés aux thématiques « sociales », une atmosphère latente et hostile. C'est une histoire terrible, qui nous enveloppe dans un climat de suspicion permanent jusqu'à la toute fin,
Comme dans ses précédents opus, l'évolution du récit se fait crescendo. L'auteur place ses personnages méthodiquement, les fait avancer lentement, très lentement, stratégiquement jusqu'à l'accélération menant au coup de grâce final, laissant le lecteur dans un état d'attente.
Ses romans restent une valeur sûre, une lecture vers laquelle je peux me tourner sans hésitation, comme un point de repère. Certains pourraient trouver qu'il n'y a pas de prise de risque, que c'est « ennuyant »… Pour ma part, il n'en est rien car j'aime me retrouver dans ce style de huis clos d'ambiance où tout peut arriver. Malgré un nombre réduit de personnages, malgré ce sentiment d'isolement, l'auteur parvient à capter notre attention tout au long du récit et à nous faire douter – plus d'une fois. Ajoutez à cela le vent glacial qui renforce cette désolation résultant du décès d'Asta alors que Noël se devait d'être une période joyeuse et vous découvrirez un polar de très bonne facture.