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Critique de Crossroads


La banlieue , c'est pas rose ,
La banlieue , c'est morose , yo , yo , ouaich , ouaich !

Et elle va le découvrir Anna Doblinsky , jeune prof nouvellement promue au Collège de Certigny , Seine-Saint-Denis , enfin l'9-3 comme il est désormais coutume de l'évoquer .
Un département gangréné par la drogue , la prostitution , le prosélytisme intégriste...
Au pays ♪
D'Certigny ♫♪
C'est pas joli , joli ♪♪♫
A toi Candy !

Anna devra gérer de jeunes terreurs , purs produits d'un environnement hostile qui semble déjà les avoir condamnés de par leur triste localisation géographique , latitude 48.856614 , longitude 3.1415926 à vol de kswagen , pour les plus pointilleux...
Son lot quotidien ? Insultes , crachats , provocations...De quoi éprouver la solidité d'une vocation héréditaire ! Ajouter à cela un contexte de guerre civile étant sur le point d'éclater et vous obtenez le portrait sans concession d'une ville de banlieue fictive , véritable terreau fertile au pourrissement des corps et des âmes...

Jonquet fait habituellement dans le polar fictif .
Il décide , dans le cas présent , d'allier fiction et faits avérés pour étayer un propos d'une rare noirceur . Si Moloch m'avait véritablement scotché , ce récit possède comme un p'tit arrière goût de frustration . Rien à redire sur l'évocation d'une poudrière ne demandant qu'à exploser , non , là où le bât blesse , c'est ce sentiment d'avoir le cul entre deux chaises au sortir de ce docu-fiction .
J'ai accroché à ces destins croisés de jeunes totalement en perdition , en manque de repères fondateurs et qui se construisent alors dans la violence et la haine de l'autre .
J'ai apprécié ces quelques piqures de rappel à l'évocation des émeutes ayant fait la une de l'actualité fin 2005 .
J'ai éprouvé amèrement la faillite des institutions que sont l'enseignement , la justice , la politique au profit d'un obscurantisme religieux essaimant à tout va et d'une violence quotidienne semblant inscrite dans les gênes d'une génération délibérément sacrifiée...
Cependant , le sentiment final qui prévaut au sortir d'un tel roman est bel et bien celui d'un engouement moindre comparé aux précédentes moutures d'un auteur toujours aussi précis et alerte dans son écriture .
Jonquet dépeint la misère intellectuelle et sociale d'une banlieue sans manichéisme aucun sans pour autant apporter de nouvelles pierres à l'édifice d'où ce méchant sentiment d'avoir lu un bon roman sans pour autant en ressortir beaucoup plus intelligent...ce qui , habituellement , est pourtant chose aisée...

Ils Sont Votre Épouvante Et Vous Êtes Leur Crainte ( Victor Hugo ) : jusqu'ici , tout va bien...
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