Citations sur La lettre qui allait changer le destin d'Harold Fry a.. (225)
Harold could no longer pass a stranger without acknowledging the truth that everyone was the same, and also unique; and that this was the dilemma of being human.
Désormais, Harold ne pouvait plus croiser un inconnu sans reconnaître que tous étaient pareils et que chacun était unique; et que c'était cela le dilemme de la condition humaine.
Je reconnais que je ne suis pas habillé comme il faut. Et je reconnais que je n'ai ni l'entraînement ni les capacités physiques pour une telle marche. Je ne saurais expliquer pourquoi je pense que je peux y arriver, alors que tout s'y oppose. Mais je le pense. Même si une grande partie de moi-même me dit que je devrais renoncer, c'est impossible. Même si je ne veux plus avancer, je continue malgré tout.
La lettre qui devait tout changer arriva un mardi. C'était une matinée de la mi-avril comme les autres, qui sentait le linge fraîchement lavé et l'herbe coupée. Rasé de près, en chemise et cravate impeccables, Harold Fry était installé à la table du petit déjeuner devant une tartine de pain grillé à laquelle il ne touchait pas. Par la fenêtre de la cuisine, il contemplait la pelouse bien entretenue, transpercée en son milieu par le séchoir télescopique de Maureen et limitée sur les trois côtés par la palissade du voisin.
Je commence à croire que nous sommes trop sédentaires.
Harold sourit.
— À quoi d’autre serviraient nos pieds, sinon ?
Avoir fait tout ce chemin, avoir découvert ce que l'on voulait
pour s'apercevoir qu'on devait le perdre de nouveau...
En marchant, il libérait le passé qu'il cherchait à éviter depuis vingt ans,
et ce passé bavardait et folâtrait comme un fou dans sa tête avec son énergie propre.
Tu me manques aussi, Maureen, articula-t-il lentement. Mais vois-tu, j'ai passé ma vie à ne rien faire. Or, maintenant, je suis en train de faire quelque chose. Je dois aller au bout de cette marche. Queenie m'attend. Elle croit en moi. Tu vois ce que je veux dire?
La seule différence, c'est que je me suis habitué à la souffrance. C'est comme de découvrir un énorme trou dans le sol. Au début, on oublie qu'il est là et on tombe tout le temps dedans. Et puis, au bout d'un moment, il n'a pas disparu, mais on apprend à le contourner.
Les départs pouvaient avoir lieu plus d'une fois, ou prendre des formes différentes. On pouvait se croire en train de recommencer alors qu'en réalité ce qu'on faisait continuait comme avant.