Staten Island, île en face de Manhanttan, une île considérée comme le « New York provincial ».
Difficile de faire un livre sur l'après onze septembre et les familles en deuil sans tomber dans la sensiblerie et le misérabilisme. Pourtant, c'est ce qu'a su faire
Eddie Joyce avec ce très beau roman sur la famille Amendola. Cette famille italo-irlandaise, au fil des années, a su faire sa place aux Etats-Unis. Mais lors de l'effondrement des tours, Bobby, le fils « préféré », pompier, meurt dans l'exercice de son métier.
Même s'il est honoré par son pays, comment sa femme, ses enfants, ses parents, ses frères arrivent-ils à poursuivre leur existence dix ans plus tard ? L'un des frères s'abrutit de travail, l'autre noie son chagrin dans l'alcool, avec toujours l'ombre de ce héros qui plane sur eux. Un jour, Tina, sa veuve, se sent prête enfin à reconstruire sa vie. E si Gail, sa belle-mère, la comprend, pour elle c'est comme une deuxième deuil.
Avec beaucoup de sensibilité et de finesse, l'auteur analyse les sentiments et les comportements des membres de cette famille qui, jour après jour, avancent dans l'existence, et font face à leur douleur comme ils peuvent.
Excellent premier roman.