Quand une oeuvre nous touche au vif, un dialogue s'instaure au plus secret de nous-même, entre l'auteur et nous. Il devient un ami comme nous n'en aurons jamais. Il va imprimer sa marque sur notre sensibilité, sur notre pensée, nous accompagner parfois à chaque instant de notre vie. Des mots nous pénètrent, nous font découvrir en nous des recoins inconnus, remuent des émotions enfouies, aiguisent le meilleur de nous-même. (p.100 / 18 avril 1994)
Un livre est un diffuseur de vie. Il m'offre ce bonheur incomparable de pénétrer dans un univers différent du mien, de devenir l'intime d'un inconnu, d'accéder à une autre façon de percevoir le monde, de goûter aux êtres et à la vie.
Écrire, c'est demeurer dans le silence, à l’écoute de ce murmure si ténu, si fragile qu'un rien l'étouffe et le fait disparaître.
...Inoubliables heures de lecture qui me tirent hors du temps et me donnent la sensation que l'essence de la vie coule dans mes veines.
Le livre que j'ai mûrement choisi et dont je vais me repaître, je l'ouvre avec respect. Je sais qu'il a demandé à son auteur des mois, peut-être des années de travail. Il a pesé chaque mot, examiné et réexaminé chaque phrase -- sa structure, son rythme, sa musicalité, son adéquation à ce qu'elle doit traduire.
Il s'aime tant
qu'il est à lui-même
son propre soleil.
Tant de gens mentent. Non délibérément, mais parce qu'ils vivent à côté d'eux-mêmes, dans l'ignorance de ce qu'ils sont.
Lire, c’est ce plaisir extrême de découvrir un univers différent du mien – autre sensibilité, autres conceptions, autre manière d’appréhender les êtres, la vie, le monde – et dans le même temps, de pénétrer en des régions de moi-même inconnues, de m’enrichir de ce que je possédais mais ignorais posséder, d’être poussé à mieux me connaître.
18 août 1993
Promenade sur les collines. Des vaches dans les prés. Enfant, je m'amusais à glisser ma main dans la bouche des veaux qui se mettaient à la téter. Je la retirais toute gluante de salive.
Un livre est un diffuseur de vie. Il m’offre ce bonheur incomparable de pénétrer dans un univers différent du mien, de devenir l’intime d’un inconnu, d’accéder à une autre façon de percevoir le monde, de goûter aux êtres et à la vie.
Certains livres nous hissent très haut, d’autres nous plongent au fond du gouffre, là où il ne faut pas manquer de descendre. En nous faisant découvrir des régions de l’être humain et des aspects de la société que nous ignorions, ils nous poussent à nous ouvrir davantage, à devenir plus tolérants, à savoir mieux accepter ce qui diffère de nous.
Ecrivains morts ou vivants, vous qui m’avez aidé à me construire, qui m’avez réconforté, épaulé, nourri, qui m’incitez à creuser davantage, je pense à vous avec ferveur, tendresse, reconnaissance. Pauvre et désolée aurait été ma vie si vous ne l’aviez généreusement fécondée.