Partout je t'ai cherchée
Et je te cherche encore
Tu es cette morte
qui n'a cessé
d'enténébrer ma vie
Parfois
au fond de la douleur
et de la nuit
on aimerait tant
que s'achève le voyage
Finies les longues errances
sous des ciels éteints
Finis ces combats truqués
où j'étais toujours vaincu
Fini ce temps installé
dans la misère du non
J'ai déposé le poids mort
qui obscurcissait ma vie
Long a été le chemin
qui m'a permis
de quitter mon enfance
Ce vent qui heurte
l'olivier
couche ses hautes
branches dans le ciel
qu'il s'engouffre
en toi
emporte
tes brumes
chasse le vieux
savoir
toi qui t'abreuves
aux sources profondes
qui jouis de la réponse
sans avoir eu
à poser la question
qui te confonds
avec la terre
de mes collines
qui a connu
tant de saisons
d'heures torrides
de nits où
les pierres éclataient
ouvre -moi
le chemin
assiste-moi
au long
de la spirale
aide-moi
à naître
j’ai voué à la solitude…
j’ai voué à la solitude
ce corps qui m’entrave
et le plus souvent que je puis
je le déserte l’abandonne
à ses fièvres et fatigues
il traîne où il veut
tue le temps comme bon lui semble
et quand il revient
je continue de l’ignorer
je cherche le noyau
la racine
L'ennui
comme une rouille
comme une lèpre
et cette lassitude
dans mon sang
et ce regard
qui me hait
me taraude
horreur de vivre
la mort est présente
la lente promenade au cimetière
la longue halte près de la tombe
en haut sur la colline
des dizaines de châtaigniers mort
certains brûlés et fendus
par la foudre.
Quand vient la nuit
toujours cette angoisse
à voir mourir la lumière
alors les ombres
de la mort
m'envahissent
qui sait
si le soleil
réapparaîtra
Un jour
ma barque s'est détachée
s'est éloignée du port
et sans que je m'en sois
rendu compte
poussé par le vent
j'ai dérivé
longuement dérivé
À me découvrir seul
loin de mes semblables
j'étais dévoré d'angoisse
Mon unique désir
était de revenir parmi eux
là où était ma place
D'autant que mon embarcation
prenait l'eau
Ou bien était-ce moi
qui déjà me fissurais
me délabrais
Je n'avais plus la force de ramer
de diriger ma barque
N'allais-je pas bientôt sombrer
...
Un jour
mon esquif s'est disloqué
et force m'a été
de lâcher prise
de consentir à disparaître
Alors des courants
m'ont poussé porté
puis déposé sur une plage
Une lumière d'aurore
inondait l'oasis
où j'allais maintenant
vivre
Apaisement