Comme beaucoup de lecteurs de ce titre, j'avais lu le premier livre d'
Anne-Dauphine Julliand,
deux petits pas sur le sable mouillé. Livre émouvant au plus haut point, dans lequel elle raconte l'histoire de sa fille Thaïs, depuis le diagnostic d'une maladie dégénérative incurable, jusqu'à sa mort. le récit se terminait par une annonce brutale : Azylis, la petite soeur de Thaïs, est atteinte elle aussi.
Autant le premier livre était sombre, autant celui-ci est incroyablement lumineux. L'auteur nous raconte sa vie de famille, entre le souvenir omniprésent de Thaïs, la maladie d'Azylis, les deux frères heureusement bien portants, sans oublier son mari. Elle le fait de façon simple, mais pas simpliste. Les chapitres s'enchainent comme autant de petits épisodes de vie. Car ce livre déborde de vie malgré un contexte bien lourd.
Anne-Dauphine Julliand rappelle quelques évidences, comme : il faut aimer ses enfants tels qu'ils sont et non pas tels que l'on voudrait qu'ils soient ou il ne faut pas écraser ses enfants sous le poids de trop d'attentes que l'on met en eux. Certains passages sont légers, se lisent bien, d'autres sont plus lourds, la "leçon" est parfois un peu trop pesante à mon goût.
Mais l'ensemble donne un livre plutôt agréable qui se lit d'une traite.
Je reproche cependant à son auteur de donner une image idéalisée de sa famille, et de son couple en particulier. Ah, le mari parfait, toujours présent, toujours solide dans les moments difficiles, toujours attentionné et parfaitement délicat. Ah, la mère parfaite qui fait toujours face quoi qu'il arrive, qui a toujours l'énergie, la volonté, la patience qu'il faut pour chacun de ses enfants. Ah, les enfants parfaits, les deux garçons toujours compréhensifs par rapport à leurs soeurs malades. C'est (un peu) trop, et je trouve que du coup, cela décrédibilise un témoignage par ailleurs très émouvant et qui fait réfléchir. J'aurais aimé trouver dans ce livre autre chose qu'une image d'Epinal, davantage de réalité pour pouvoir y adhérer pleinement.