C'est exactement la raison pour laquelle je t'ai demandé d'oublier ta vie d'humaine. Ces gens que tu connaissais avant ta transformation vont continuer à vivre, à survivre sans toi. Tu es un monstre pour eux, maintenant, et ils ne pourront jamais te reprendre dans leurs rangs. Ils ne peuvent pas t'accepter simplement en souvenir de ce que tu étais autrefois.
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Les battements de son cœur s’accélérèrent. Et en moi, la faim se réveilla, toujours avide, mais curieusement, cette fois je pouvais l’ignorer. Je ne pensais pas au sang qui courait sous sa peau. Je ne pensais pas aux battements de son cœur, à son contact physique ou au pouls battant dans sa gorge. Je ne pensais qu’à lui.
- Qu’est-ce que tu me fais ? murmura-t-il alors que sa main glissait de mon cou à ma clavicule.
J’aurais été incapable de répondre, quand bien même j’aurais su quoi lui dire.
- Tu fais vaciller toutes mes certitudes, tout ce que je sais. Les vérités auxquelles je crois depuis que je suis gamin.
Il soupira, et je sentis qu’un frisson le parcourait, mais il ne retira pas sa main.
- Qu’est-ce que j’ai ? marmonna-t-il d’une voix sourde où perçait l’angoisse. Je ne devrais pas ressentir tout ça. Pas pour un…
Il n’acheva pas sa phrase, mais le mot resta suspendu entre nous, brutal et douloureux. Je sentais qu’il luttait contre lui-même, qu’il essayait de trouver la volonté de s’émanciper, peut-être même de faire exactement le contraire de tout ce qu’on lui avait inculqué. Je crevais d’envie de me pencher pour répondre à son contact, mais je craignais qu’il ne recule alors, et que la magie du moment ne disparaisse. Je demeurai donc immobile, muette et passive, le laissant décider de la suite. Le silence s’installa entre nous, mais ses mains douces ne quittèrent pas mon visage.
- Bravo, le grand chasseur ! raillai-je tandis que nous nous glissions par la porte de derrière pour nous enfuir dans la cour. On garde son sang-froid devant une bande d’enragés ou un sanglier féroce, et on se débine devant une vieille dame !
- Une terrible vieille dame, corrigea-t-il, visiblement soulagé d’être sorti. Tu n’as pas entendu ce qu’elle m’a dit quand je me suis levé : « Tu es tellement mignon que je pourrais te mettre dans une de mes tartes. » Tu as déjà entendu un truc plus effrayant, toi ?
Sa voix monta de plusieurs octaves et se fit chevrotante :
- Aujourd’hui, pour le dessert, nous avons de la tarte aux pommes, de la tarte aux myrtilles, et de la tarte à l’Ezekiel.
Les gardes étaient sans pitié avec les "rats" comme nous. Et comme nous "n'existions pas", certains se croyaient même en droit de faire tout et n'importe quoi avec nous, comme nous passer à tabac, s'entraîner au tir et d'autres choses encore. J'en ai vu suffisamment de mes propres yeux pour savoir que c'est vrai. Il était presque préférable de se faire prendre par les vampires. avec eux on s'avait à quoi s'attendre : ils se repaissaient de votre sang et vous laissent mourir. Les humains, eux, étaient capables de bien pire.