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Citations sur Désordre (9)

Certains des assassins parvenaient à s'enfuir, mais la plupart étaient pris et revendiquaient crânement leur crime, on les voyait même rire, se moquer, faire des plaisanteries plus ou moins drôles, bref c'était le monde à l'envers.
Page 10 (Sur 55, mais pourquoi les trois dernières ne sont-elles pas numérotées?)
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Les mots classe, domination, subordination, etc., étaient devenus désuets, difficiles à manier, d'ailleurs en grande partie à cause de l'influence de ces mêmes grands patrons ou chefs d'entreprise qui détenaient, c'était bien connu, la plupart des journaux, des radios et des télévisions. Alors que faire ?
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Désordre, désordre, désordre.Le pays n’en pouvait plus.On finit par rétablir la guillotine.Après qu’on l’eut rétablie, le
premier crime fut le fait du président
de la République qui dans un accès
de toute-puissance et en proie à un
irresistible impulse (une pulsion irrésistible) étrangla son garde du corps.On leva l’immunité.On choisit la date du 21 janvier
pour l’exécution.Après l’exécution tout rentra
immédiatement dans l’ordre.D’ailleurs la guillotine fut supprimée.
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On racontait le dernier crime, et on ajoutait aussitôt : “Mais ce n’est pas politique”. Quelqu’un fit d’ailleurs remarquer que cette phrase, “ce n’est pas politique”, finissait par ressembler à une parole magique, à un exorcisme.
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"Ça suffit la
connerie » était vraiment une phrase
politique, à partir de quand on peut
dire qu’une phrase est politique, etc.
On se demandait jusqu’à quel point
un individu quelconque – les criminels étaient tous des individus quelconques – peut être mû par une idée,
un concept, une représentation, et
alors jusqu’où, jusqu’au crime, est-ce vraiment possible, c’était possible
puisque ça avait eu lieu, mais n’y
avait-il pas autre chose, quoi ?
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Un instituteur proche de la
retraite, aimé de ses élèves et estimé
de son directeur, qui eut la mauvaise
idée d’entamer une discussion avec
l’inspecteur de l’Éducation nationale
venu à l’improviste dans sa classe.
La discussion portait sur un point de
grammaire, la question du pluriel en
x, elle s’envenima rapidement, grammaire, pédagogie, le s ou le x, l’inspecteur fut étouffé avec une éponge. 
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Les meurtres dont elles faisaient
état, une femme qui avait étouffé
son mari sous un oreiller, une autre
qui avait poignardé le sien dans son
sommeil, relevaient incontestablement de leur analyse. Beaucoup de
femmes étaient d’accord avec leur
point de vue et leur donnaient raison, mais d’autres disaient que non,
guerre des sexes, guerre des classes,
rien à voir. Comment trancher ?
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Un philosophe, se
fondant sur Aristote, fit remarquer
que l’homme en tant que tel est un
animal politique, mais son discours
n’eut aucun écho. Est-ce qu’il s’agissait alors d’actes exemplaires, est-ce
que les assassins voulaient faire de
leur crime un exemple ? Est-ce qu’ils
voulaient inciter, être suivis ? Impossible de le dire, ils ne parlaient pas,
ne se vantaient pas, ne proposaient
rien. Est-ce que c’était décevant ?
Peut-être pour certains. Mais c’était
comme ça.
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Vers la mi-avril quelques grands
patrons et dirigeants d’entreprise
commencèrent à se contacter, à se
consulter, et firent même des réunions. Ils se demandaient s’il fallait exiger du gouvernement qu’il
décrète l’état d’urgence. Mais immédiatement la question rebondissait :
urgence de quoi ? Qui était réellement visé ? Les mots classe, domination, subordination, etc., étaient
devenus désuets, difficiles à manier,
d’ailleurs en grande partie à cause
de l’influence de ces mêmes grands
patrons ou chefs d’entreprise qui
détenaient, c’était bien connu, la
plupart des journaux, des radios
et des télévisions. Alors que faire ?
Surtout, on ne voyait aucune ligne
claire en face, seulement un mauvais
esprit, voilà, le terme apparut, on ne
sut pas qui l’avait employé pour la
première fois, mais il plut, il sembla adéquat, juste, exact, il faisait le
tour de la question.
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