Ne lisez pas cet avis!*
Le livre est tellement court que forcément, je vais en dire beaucoup trop.
Rien qu'en lisant la présentation sur la page du livre, vous en saurez déjà trop, d'ailleurs.
C'est un livre tellement court que d'autres ont crié à l'arnaque... moi je m'en moque, j'adore les tout petits formats. Et j'ai été emballé par le propos, donc payer 7 euros pour un grand éclat de rire jaune et silencieux ne me choque pas. En plus il m'a gratté la tête de l'intérieur et je me sens tout décapé, quoique confus en même temps.
Une fable politique ? un conte cruel ? : une série de crimes ravage un pays semblable au nôtre, dont le président dit les mêmes bêtises que le nôtre, en face d'un mécontentement social semblable au nôtre. Il n'y a aucune explication, et cette absence d'explication est le fond du sujet. Les media sont copieusement moqués, les petits chefs de tout poil sont des victimes expiatoires, quant au président... lisez, lisez**. Chacun en tirera les conclusions qu'il voudra, les miennes pourraient être : la lutte des classes n'est pas morte, et c'est pas triste ***, ou tout simplement : c'est vrai que la connerie ambiante atteint un sommet.****
Je n'ai pas tout lu de
Leslie Kaplan, mais
le pont de Brooklyn m'avait profondément ému, dans un genre tout différent. Je vais donc poursuivre.
*Je profite de ce billet pour suggérer que, dans mon cas au moins, le mot « avis » est presque toujours préférable à « critique ». « Chronique » est rarement approprié, « billet » est juste mais imprécis (avec cependant une allusion monétaire amusante), « note » aussi (avec une allusion musicale ? Ce serait abuser). Avis, donc (à la population babéliote, babélique, babélionaute, babélienne... là-dessus aucun consensus ne se dégage).
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Qui fut guillotiné un 21 janvier ?
*** D'une certaine manière, ça me rappelle donc « L'an 01 », utopie plus gaie.
**** Pour ceux qui n'auraient pas vu la couverture : Joli bandeau « Ça suffit la connerie » qui est une citation phare du livre.
***** Voilà : je ne suis pas seulement un parenthèseur frénétique, je peux aussi abuser du guillemet et de la note de bas de page , même non référencée dans le texte (comme dans un Chevillard un peu décevant et un bref roman américain que j'ai bien aimé mais que je ne retrouverai pas : si quelqu'un connaît, je suis preneur de la référence, ça se passe je crois beaucoup au pied d'un gratte-ciel new-yorkais, et on y apprend à pisser fictivement sur la tête d'une personne abhorrée, ce qui n'est pas sans lien avec mon sujet du jour).