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EAN : 9782818048313
64 pages
P.O.L. (02/05/2019)
3.58/5   32 notes
Résumé :
Il était une fois, aujourd’hui, dans notre pays : « Il y eut ce printemps-là une série de crimes particuliers. Ceux qui les commettaient étaient des exploités de toutes sortes, employés, salariés, ouvriers agricoles, domestiques, misérables divers, et ceux qui étaient assassinés étaient des patrons, des gens pour qui il n’y a qu’à… étudier, faire un effort, traverser la rue, etc. »

Ce petit livre est issu d’un mouvement de colère et d’indignation. Et ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
Ne lisez pas cet avis!*
Le livre est tellement court que forcément, je vais en dire beaucoup trop.
Rien qu'en lisant la présentation sur la page du livre, vous en saurez déjà trop, d'ailleurs.
C'est un livre tellement court que d'autres ont crié à l'arnaque... moi je m'en moque, j'adore les tout petits formats. Et j'ai été emballé par le propos, donc payer 7 euros pour un grand éclat de rire jaune et silencieux ne me choque pas. En plus il m'a gratté la tête de l'intérieur et je me sens tout décapé, quoique confus en même temps.
Une fable politique ? un conte cruel ? : une série de crimes ravage un pays semblable au nôtre, dont le président dit les mêmes bêtises que le nôtre, en face d'un mécontentement social semblable au nôtre. Il n'y a aucune explication, et cette absence d'explication est le fond du sujet. Les media sont copieusement moqués, les petits chefs de tout poil sont des victimes expiatoires, quant au président... lisez, lisez**. Chacun en tirera les conclusions qu'il voudra, les miennes pourraient être : la lutte des classes n'est pas morte, et c'est pas triste ***, ou tout simplement : c'est vrai que la connerie ambiante atteint un sommet.****
Je n'ai pas tout lu de Leslie Kaplan, mais le pont de Brooklyn m'avait profondément ému, dans un genre tout différent. Je vais donc poursuivre.

*Je profite de ce billet pour suggérer que, dans mon cas au moins, le mot « avis » est presque toujours préférable à « critique ». « Chronique » est rarement approprié, « billet » est juste mais imprécis (avec cependant une allusion monétaire amusante), « note » aussi (avec une allusion musicale ? Ce serait abuser). Avis, donc (à la population babéliote, babélique, babélionaute, babélienne... là-dessus aucun consensus ne se dégage).
**
*** D'une certaine manière, ça me rappelle donc « L'an 01 », utopie plus gaie.
**** Pour ceux qui n'auraient pas vu la couverture : Joli bandeau « Ça suffit la connerie » qui est une citation phare du livre.
***** Voilà : je ne suis pas seulement un parenthèseur frénétique, je peux aussi abuser du guillemet et de la note de bas de page , même non référencée dans le texte (comme dans un Chevillard un peu décevant et un bref roman américain que j'ai bien aimé mais que je ne retrouverai pas : si quelqu'un connaît, je suis preneur de la référence, ça se passe je crois beaucoup au pied d'un gratte-ciel new-yorkais, et on y apprend à pisser fictivement sur la tête d'une personne abhorrée, ce qui n'est pas sans lien avec mon sujet du jour).
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Nouvelle fort drôle, jubilatoire même, qu'on aurait presque souhaitée plus longue.
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Ca coûte 7 € avec un bandeau attrape-nigauds, et ça se lit en une demi-heure avec, pour ma part un début d'amusement très embryonnaire qui est resté sur sa faim. Je veux bien qu'il faut que les éditeurs, les auteurs et toute la chaîne du livre vivent, mais il faut aussi que le lecteur s'y retrouve… J'ai eu la chance de ne payer que par mes impôts locaux puisque je l'ai emprunté en médiathèque, mais, bon, ça sent quand même un peu le foutage de gueule.

Dans une époque qui n'est pas la nôtre tout en étant la nôtre, soudain, des « crimes de classe » (au sens de la lutte des classe) se multiplient, constituant une expres​sion(de quoi, nul ne le sait) spontanée, sans caractère de mouvement. Leslie Kaplan prend un plaisir à énumérer les diverses crimes sur des résumés de deux à huit lignes, qu'elle intercale avec la réaction médusée et interrogative des médias et de la population. le final est un retournement de situation qui n'apporte pas grand-chose à la sauce, un espèce de queue de poisson.

C'est une nouvelle, donc, et ce n'était par conséquent pas forcément pour me plaire, mais il me semble que, si c'est agréablement écrit, c'est bâclé, à partir d'une seule petite idée d'origine, qui n'a pas du tout été creusée.Que le cocasse aurait pu être plus cocasse, le politique plus politique, la réflexion plus réfléchie.
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7 euros pour 1/4 d'h de lecture! Parfois on se moque de nous chez P.O.L., à moins que ce soit l'autrice?
Le bandeau annonçait:"ça suffit la connerie!" oui assurément.
Une cinquantaine de pages qui font l'inventaire de crimes incompris malgré toutes les théories avancées.
On peut y voir une pointe d'humour dans l'inventivité des criminels; sans préméditation apparente.
et dire que c'est une libraire expérimentée qui me l'a proposé!
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Livre court et incisif, plein d'humour... noir...
La brièveté ne signifie pas que nous sommes quittes du livre en quelques minutes. Car Leslie Kaplan proposent de nombreux tiroirs, parallèles, analogies, références. Son livre est une manière d'initier des thèmes philosophiques mais à nous d'aller ensuite creuser les pistes qu'elle esquisse.
Oui l'Histoire de l'humanité c'est aussi l'histoire des guerres, des révoltes et des révolutions, sire ! Et une Histoire qui se répète. Les gouvernants n'ont qu'à bien se tenir car ils pourraient y laisser leur tête. Ce n'est pas moi qui le dit mais L Histoire et Kaplan sonne le rappel.
Un livre instructif que je recommande vivement, même si un brin anarchiste.
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Certains des assassins parvenaient à s'enfuir, mais la plupart étaient pris et revendiquaient crânement leur crime, on les voyait même rire, se moquer, faire des plaisanteries plus ou moins drôles, bref c'était le monde à l'envers.
Page 10 (Sur 55, mais pourquoi les trois dernières ne sont-elles pas numérotées?)
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Désordre, désordre, désordre.Le pays n’en pouvait plus.On finit par rétablir la guillotine.Après qu’on l’eut rétablie, le
premier crime fut le fait du président
de la République qui dans un accès
de toute-puissance et en proie à un
irresistible impulse (une pulsion irrésistible) étrangla son garde du corps.On leva l’immunité.On choisit la date du 21 janvier
pour l’exécution.Après l’exécution tout rentra
immédiatement dans l’ordre.D’ailleurs la guillotine fut supprimée.
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Vers la mi-avril quelques grands
patrons et dirigeants d’entreprise
commencèrent à se contacter, à se
consulter, et firent même des réunions. Ils se demandaient s’il fallait exiger du gouvernement qu’il
décrète l’état d’urgence. Mais immédiatement la question rebondissait :
urgence de quoi ? Qui était réellement visé ? Les mots classe, domination, subordination, etc., étaient
devenus désuets, difficiles à manier,
d’ailleurs en grande partie à cause
de l’influence de ces mêmes grands
patrons ou chefs d’entreprise qui
détenaient, c’était bien connu, la
plupart des journaux, des radios
et des télévisions. Alors que faire ?
Surtout, on ne voyait aucune ligne
claire en face, seulement un mauvais
esprit, voilà, le terme apparut, on ne
sut pas qui l’avait employé pour la
première fois, mais il plut, il sembla adéquat, juste, exact, il faisait le
tour de la question.
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Les mots classe, domination, subordination, etc., étaient devenus désuets, difficiles à manier, d'ailleurs en grande partie à cause de l'influence de ces mêmes grands patrons ou chefs d'entreprise qui détenaient, c'était bien connu, la plupart des journaux, des radios et des télévisions. Alors que faire ?
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"Ça suffit la
connerie » était vraiment une phrase
politique, à partir de quand on peut
dire qu’une phrase est politique, etc.
On se demandait jusqu’à quel point
un individu quelconque – les criminels étaient tous des individus quelconques – peut être mû par une idée,
un concept, une représentation, et
alors jusqu’où, jusqu’au crime, est-ce vraiment possible, c’était possible
puisque ça avait eu lieu, mais n’y
avait-il pas autre chose, quoi ?
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Videos de Leslie Kaplan (34) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Leslie Kaplan
Leslie Kaplan - L'Assassin du dimanche - éditions P.O.L - où Leslie Kaplan tente de dire de quoi et comment est composé "L'Assassin du dimanche" et où il est question notamment de femmes qui s'organisent et de collectif, de littérature et de hasard, de Franz Kafka et de Samuel Beckett, d'une usine de biscottes et du jardin du Luxembourg, à l'occasion de la parution aux éditions P.O.L de "L'Assassin du dimanche", à Paris le 21 mars 2024
"Une série de féminicides, un tueur, « l'assassin du dimanche ». Des femmes s'organisent, créent un collectif, avec Aurélie, une jeune qui travaille en usine, Jacqueline, une ancienne braqueuse, Anaïs, professeure de philosophie, Stella, mannequin, Louise, une femme de théâtre…"
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