Une nouvelle fois, le manga s'aventure dans des chemins souvent délaissés par la BD traditionnelle.
Ici, nous assistons à la mise en route d'une campagne d'élection américaine avec un candidat métis d'origine japonaise Kenneth Yamaoka, jeune avocat BCBG. Celui ci demande à avoir auprès de lui pour couvrir sa campagne, un jeune journaliste japonais Takashi Jo qui a quartier libre, pour relater les faits.
Cette série est intéressante à plus d'un titre.
En premier lieu, elle dévoile les coulisses d'une élection aux USA et c'est peu de dire que tous les faits évoqués apparaissent très crédibles, avec ce professionnalisme exacerbé, y compris (on le verra dans les volumes suivants) dans la manipulation et les coups bas.
En deuxième lieu, si cette histoire date des années Clinton, elle pourrait facilement être transposée aujourd'hui.
Et l'idée qu'on pourrait remplacer le métis Yamahoka par
Obama, ne peut que nous effleurer.
Un bémol toutefois qui n'étonnera pas les familiers de l'univers de
Kaiji Kawaguchi : le dessin des visages. En effet, les caractéristiques ne sont pas assez prononcées d'un visage à l'autre, ce qui crée un peu de confusion. Toutefois, si ce défaut était vraiment pénalisant dans "Spirit of the sun" et surtout "Zipang", que j'ai abandonnés tous 2 en cours de route, ce n'est pas le cas ici où les personnages sont mieux définis.
A part ça, le dessin est toujours aussi plaisant et je ne peux pas m'empêcher de lui trouver une parenté avec les personnages d' "Archibald Andrews" sortis des Archie comics des années 40.
De plus, contrairement aux 2 autres séries précitées, on ne rencontre ici, nul soupçon de nationalisme particulier.
Il s'agit donc d'une excellente série avec un scénario malin, qui se construit patiemment et intelligemment.
Ultime atout : la série s'arrête au volume 11, ce qui est une "durée" très raisonnable.