p.436.
Pelotonnée sur elle-même, elle ne voulait plus rien voir, plus rien ressentir.
Elle était fatiguée de ce monde froid et cruel, dans lequel elle avait vécu seize années. Ce monde qui lui avait volé sa mère et son père, dont elle ne connaissait même pas le visage. Ce monde qui avait sadiquement emporté une partie d'elle-même et où les adultes la regardaient comme une bête étrange, en dissimulant leur aversion. Ce monde où les enfants de son âge se moquaient d'elle ou l'insultaient impitoyablement.
Pour comprendre ce qui s’est réellement passé, il faut entrer dans le jeu. Bien entendu, nous prendrons toutes les mesures de sécurité nécessaires.
p.335.
- J'ai peur de mourir, mais c'est aussi très difficile de vivre constamment dans la crainte. Si je m'enfuis sans affronter Death Gun ni ces souvenirs, je m'affaiblirai encore plus et je ne pourrai plus jamais vivre normalement.
p.335.
Les blessures physiques se soignent vite ; en revanche, il y en a d'autres qui ne guérissent pas...
p.331.
- Je me fiche de mourir, déclara Sinon après un court temps de réflexion. Tout à l'heure, j'étais terrorisée. J'ai eu peur de mourir. J'ai crié et geint. J'étais encore plus pitoyable qu'il y a cinq ans. Je préfère mourir plutôt que de vivre de la sorte.
- C'est tout à fait normal d'avoir peur... Je ne connais personne qui ne craigne pas la mort.
- Mais j'en ai assez d'avoir peur. Je suis fatiguée de vivre dans l'angoisse. Je ne te supplierai pas de me laisser t'accompagner. Je peux me battre seule, dit-elle en cherchant à se relever.
Kirito lui attrapa le poignet en vol et demanda d'une voix tendue :
- Tu veux te battre seule et mourir seule ?
- Exactement. C'est peut-être mon destin...
p.328.
Si elle révélait les peurs et la douleur que la tourmentaient et qu'elle tendait la main vers lui, elle se disait que ce mystérieux garçon ne manquerait pas de réconforter Sinon, ou plutôt la vraie Shino, et l'aiderait à obtenir la rédemption quelle recherchait depuis cinq ans. Cinq années passées sans que jamais personne ne lui eût accordé ce droit.
p.322.
La vraie force se trouvait dans celui qui continuait d'avancer malgré ses peurs, ses tourments ou ses peines.
p.321.
Choisir ? Alors je choisis de ne pas me battre. Je n'ai plus envie de souffrir. Je ne supporte plus de voir mes espoirs anéantis. J'ai cru que je pourrais devenir forte dans ce monde, mais c'était un leurre. Je vivrai toute ma vie dans la crainte de cet homme et des armes.
p.278.
Il ne devrait pas y avoir de malignité dans un jeu virtuel, faute de quoi cela s'apparenterait à la sombre réalité du monde concret, que Shino craignait tant et à laquelle elle voulait échapper.
p.16-7.
- En fait, je me demande bien pourquoi les joueurs s'entre-tuent... N'est-ce pas plus amusant de s'entraider avec les autres ?
- Vous avez aussi joué à ALfheim Online, alors vous pouvez comprendre. Bien avant qu'arrive la technologie de l'immersion complète, il y avait déjà des luttes dans les MMORPG. Ces jeux en ligne n'ont pas véritablement de fin, alors l'utilisateur recherche une motivation. Finalement, il trouve son but dans un sentiment de supériorité.
- Ah oui ?
Kikuoka leva les sourcils, comme pour signifier qu'il attendait de plus amples explications. Je pestai intérieurement de devoir parler de tout cela, mais je poursuivis, un peu par esprit de revanche :
- Hélas, ce n'est pas uniquement réservé aux jeux vidéos. N'est-ce pas la base de notre société ? Souhaiter être reconnu et vouloir se hisser au-dessus de la mêlée...