Citations sur Live to love, tome 1 : La puissance des secrets (26)
Elle sait que j’aime tester mon charme auprès de la gent féminine et, jusqu’à présent, elle m’a même encouragé dans mes choix. Je profite de la faiblesse des femmes, car je sais qu’elles finissent toutes par craquer.
Elle est susceptible, mais ne garde jamais aucune rancune.
Justine, c’est ma bouffée d’oxygène, mon repère quand je me sens perdue. Je l’adore ! Sans elle, j’aurais sans doute sombré dans la dépression.
– Tu n’es pas la seule à être novice dans certains domaines. Mais attention ! La masturbation, c’est uniquement en ma présence téléphonique.
– Pourquoi ?
Elle demande ça avec tellement de naturel que je me retiens d’éclater de rire. Ma douce inexpérimentée aurait-elle apprécié ce plaisir solitaire ?
– Parce que si tu te touches sans moi, c’est que je ne te suffis pas, et je ne l’imagine même pas.
– Il faut maintenir ton corps en forme ma belle, c’est la condition sine qua non pour de futures parties de jambes en les réussies et répétées, m’explique-t-elle entre deux respirations.
Non ! Ça ne va pas ! J’ai dormi avec X sans la toucher. J’ai fait le ménage comme si j’étais chez moi. Je lui ai parlé du défi. Je n’arrive pas à croire que j’ai pu avoir assez de remords d’avoir joué avec elle pour lui en parler. Je l’ai consolée. Je l’ai presque supplié quand j’ai compris qu’elle voulait me quitter. Et je suis même allé jusqu’à lui dire que j’étais perdu moi aussi.
Moi, perdu ? Putain de merde ! J’ai carrément fondu les plombs !
Elle me fait faire n’importe quoi. Elle me fait dire n’importe quoi. Elle me rend marteau.
Je l’ai baisée. J’ai pris mon pied à la regarder se déhancher sur moi. J’ai adoré la sentir vibrer et l’entendre gémir. Alors quoi ? Qu’est-ce que je veux de plus? Pourquoi je ne me sens pas apaisé quand je le devrais ?
Je continue à arpenter le séjour pour évacuer mon stress, mais des larmes s’accumulent au bord de mes paupières.
Ça ne va pas, ça ne va pas du tout !
J’ai le vertige. J’ai peur de moi et de ma faiblesse. Peur de retomber dans une spirale infernale alors que je ne suis pas tout à fait sortie de la première. Peur de ne jamais m’en remettre. Mes jambes cèdent sous mon poids au beau milieu de la pièce et je m’écroule sur le sol, en sanglots. Encore !
Par miracle, mais jambes me tiennent toujours et j’entame les cents pas devant lui, tentant d’étouffer Miss Godiche qui pointe le bout de son nez sous mon bouclier de papier mâché.
Maîtrise. Je ne suis pas faible. Maîtrise.
Alors, putain ! Pourquoi je n’ai pas réagi à cette gifle? Pourquoi je continue à bander comme un drogué en manques devant X dans sa tenue de grand-mère ? Pourquoi j’accepte de dormir sur ma béquille douloureuse au lieu de me barrer d’ici et de retourner voir X, par exemple ?
Bordel ! Qu’est-ce que je fous là?
Demain, j’aurais décuvé et je me fustigerai peut-être de ne pas avoir profité de cette soirée, mais pour le moment, il faut que j’aille me coucher. Que je dorme pour oublier que le chasseur que j’étais est en train de devenir un connard impuissant. Un connard que Tina ne comprends plus. Un connard qui ne pense qu’à se perdre dans le corps de la femme la plus ordinaire de la planète.