On ne se rencontre jamais soi-même, à moins de surprendre son propre reflet dans l'oeil d'un autre être humain.
Loren Eisley
La vie vous joue de ces tours, parfois. Il a déjà eu l'occasion de le remarquer. Elle vous emmène très haut, puis vous fait retomber d'autant plus durement, et revient pour vous pisser sur les pompes, en plus.
Après son départ, elle reste, assise, nue, sur le bord de son lit, pendant un temps qui lui paraît long. Puis, sous l'impulsion d'une sorte d'horloge interne, elle se lève et procède à des ablutions de péripatéticienne dans le bidet. L'entrejambe et les dessous de bras savonnés, rincés, séchés, elle enfile sa nuisette et retourne au lit s'allonger. Peu après, la voiture arrive, des portières claquent et le vide qui en résulte est le résumé de sa vie.
Et, au fond, ça ne fait rien qu’elle soit à Delia d’abord et à lui ensuite. Il a lu des choses à propos des chiens. Il sait qu’il y a celui qui reçoit les ordres et les transmet, et la meute. Robbie, c’est la meute. Par définition, maman et papa sont des chiens dominants – des alpha, comme on dit. Ils sont plus grands, ils parlent plus fort. Ils donnent les ordres.
Mais Caity n’a pas l’air très concernée. Elle a sa propre vision des choses. Elle bouscule les idées reçues. La voix qu’elle écoute en second dans l’ordre de fréquence et d’attention, c’est la sienne, pas celle des parents. Robbie s’en satisfait et, même, il lui en est reconnaissant. Sa place dans la meute est confortable.
Ce matin-là, elle est allée d’abord vers Delia, puis vers lui. Robbie n’avait jamais vu sa sœur sourire comme ça, et jamais plus depuis.
Il sent encore la tiédeur de sa langue. Il se rappelle l’odeur de son haleine de chiot. Cette petite masse qu’elle formait entre ses mains.
Cette merveilleuse créature, toute neuve, parmi eux.
Un chien, c’est magique.
Mais Caity n’a pas l’air très concernée. Elle a sa propre vision des choses. Elle bouscule les idées reçues. La voix qu’elle écoute en second dans l’ordre de fréquence et d’attention, c’est la sienne, pas celle des parents. Robbie s’en satisfait et, même, il lui en est reconnaissant. Sa place dans la meute est confortable.
Et, au fond, ça ne fait rien qu’elle soit à Delia d’abord et à lui ensuite. Il a lu des choses à propos des chiens. Il sait qu’il y a celui qui reçoit les ordres et les transmet, et la meute. Robbie, c’est la meute. Par définition, maman et papa sont des chiens dominants – des alpha, comme on dit. Ils sont plus grands, ils parlent plus fort. Ils donnent les ordres.
Cette merveilleuse créature, toute neuve, parmi eux.
Il sent encore la tiédeur de sa langue. Il se rappelle l’odeur de son haleine de chiot. Cette petite masse qu’elle formait entre ses mains.
Cette merveilleuse créature, toute neuve, parmi eux.