Citations sur Algernon, Charlie et moi (27)
Il n’y a pas de mots pour décrire l’excitation qui règne lors d’une première au théâtre, surtout quand les protagonistes de l’œuvre sont le fruit de votre imagination.
Pourquoi donc penser à ce personnage de fiction que j’ai créé il y a plus de quarante ans ? J’essaie de le faire sortir de mon esprit, mais il ne me lâche pas.
Charlie me hante, et je dois découvrir pourquoi.
J’ai décidé que le seul moyen de l’envoyer se reposer était de remonter le dédale du temps, de rechercher les origines du personnage et de conjurer les fantômes des souvenirs lointains. En cours de route, peut-être apprendrai-je quand, comment et pourquoi je suis devenu écrivain.
J'ai beaucoup appris des maîtres qui se trouvaient dans la bibliothèque du navire.
Après le test de Rorschach, ma conseillère avait refusé de discuter des résultats et ne m'avait plus jamais parlé. J'avais pensé aller voir un autre spécialiste du Rorschach pour découvrir ce que les taches d'encre avaient révélé, mais finalement j'ai trouvé préférable de ne rien savoir.
Des années plus tard, j'ai parodié certains de mes professeurs de psycho dans " Des fleurs pour Algernon" . En me remémorant cette ancienne tache d'encre sur mes devoirs et la main de ma mère arrachant les pages, j'ai transformé ma décevante conseillère en Burt le testeur, que Charlie reçoit quand il répond aux taches d'encre.
Les écrivains se vengent.
En relisant le roman, j'ai vu à quel point c'était un travail d'amateur et compris que j'avais encore beaucoup à apprendre avant de me considérer comme un écrivain : comment pénétrer la profondeur des choses, comment comprendre les motivations d'un personnage, comment corriger un texte.
J’ai couru vomir aux toilettes. Ensuite, j’ai passé la journée à errer, accablé par la pire dépression que j’aie jamais connue. (…) Six années de travail pour transformer cette nouvelle en roman, et elles débouchaient sur ce qualificatif : abâtardissement !
Je n’affirme pas que les cinéastes sont obligés de coller complètement à l’histoire originale, mais je pense que les modifications devraient préserver l’intégrité de l’œuvre, plutôt que la transformer pour des raisons purement commerciales.
En ce qui concerne l’interprétation de Charlie par Cliff Robertson, je crois qu’il a mérité son Oscar.
Tant que l'auteur – ou d'ailleurs n'importe quel artiste – garde le silence, il est possible de débattre, de commenter et d'imaginer différentes interprétations ou significations. Mais lorsque l'auteur se lance dans une explication ou une analyse de son travail, il le banalise.
Ce soir-là, j'ai battu le capitaine aux échecs, mais en voyant la contrariété qu'exprimaient ses yeux bleus, je me suis promis de ne pas recommencer très souvent.
Bien que ma mère et lui n'aient pas suivi une scolarité complète, j'ai compris dès mon plus jeune âge qu'ils respectaient l'éducation et qu'ils exigeaient de moi d'excellents résultats scolaires .
Pourtant, durant mon adolescence, j'ai découvert que plus je lisais, plus je m'instruisais, moins je parvenais à communiquer avec eux. Je les perdais- je glissais dans mon propre monde de livres et de récits.