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Citations sur À quoi rêvent les loups ? (104)

Tu es Femme, Hanane. Te rends-tu compte de ce que ça signifie ? Femme. Tu es Tout : l'amante, la soeur, l'égérie, la chaleur de la terre, et la mère, as-tu oublié ? La mère qui a porté l'Homme dans son ventre, qui l'as mis au monde dans la douleur, lui a donné le sein, la tendresse, la confiance, qui l'a assisté dans ses tout premiers balbutiements, ses tout premiers pas... toi, la mère immense, le premier sourire, le premier mot, le premier amour de l'homme.
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on pouvait alors s'asseoir à la table d'un scénariste ou d'un poète muselé et l'écouter des heures durant sécréter sa bile contre une société prédatrice aussi peut attentive au naufrage de son élite qu'aux lézards en train de ronger sournoisement ses fondations.
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- Nafa, mon ami, la chance est une compagne capricieuse. Ne te laisse pas distancer par elle. Elle ne revient que rarement sur ses pas.
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Alors Sid Ali m'a raconté l'histoire d'une feuille rebelle et arrogante qui digérait mal le fait de se faire larguer par sa branche simplement parce que l'automne arrivait. Elle s'estimait trop importante pour moisir parmi les feuilles mortes que le vent humiliait en les traînant dans la boue. Elle jeta sa gourme et se promit de ne compter que sur elle-même, comme une grande. Elle voulait survivre aux saisons. Et la nature, séduite par son zèle et sa combativité, la transforma en insecte rien que pour voir où elle voulait en venir. Ainsi naquit la mante religieuse, farouche et taciturne, plus ambitieuse que jamais. Le miracle lui monta à la tête. Elle se mit à narguer sa branche, à la fouler aux pieds. Elle devint cruelle, prédatrice et souveraine, et son impunité ne tarda pas à l'aveugle au point que, pour prouver on ne sait quoi, elle s'est mise à dévorer tout sur son passage, y compris ceux qui l'aiment.
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Je croyais que la connaissance du monde était une question de voyage.
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Hamid, mon garçon, les gens de nuit n'ont pas la notion du temps. Qu'ils s'assoupissent ou qu'ils veillent, ça ne change pas grand-chose pour eux. Leur cécité est leur exil. La seule lumière capable de les atteindre vient du coeur des autres....
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Dans un pays où d'éminents universitaires se changeaient volontiers en marchands de brochettes pour joindre les deux bouts, l'idée de détenir des diplômes ne m'emballait aucunement.
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… Si je m’accroche encore à la vie, c’est juste pour retrouver l’odeur de mon enfant. Il est mon unique port d’attache, sur cette île… J’aurais moins froid, dans ma tombe si je partais avec la certitude qu’il va bien…
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Une centaine de femmes, banderoles en l’air, s’agglutinaient sur l’esplanade, sous le regard ironique des badauds. Nabil fonça sur la foule, coudoya, brutalisa pour se frayer un passage. […] Il fendit le groupe de femmes comme un brise-glace, chercha, chercha. Un moment, il s’imagina muni d’un lance-flammes en train d’immoler cette bande de garces, ces sorcières… Putes! putes… Il renversa une dame, bouscula des infirmières, sarcla autour de lui, provoqua un début de panique. Au détour d’une grappe de manifestantes, il la vit. Hanane (soeur de Nabil) était là, debout devant lui, moulée dans cette jupe qu’il détestait. Elle le regardait venir… Il plongea la main dans l’échancrure de son kamis. Son poing se referma autour du couteau… salope, salope… frappa sous le sein, là où se terrait l’âme perverse, ensuite dans le flanc, puis dans le ventre…

Le jour s’éteignit. Hanane ne le percevait pas. Elle errait déjà à travers un tourbillon embrumé, glacial et sans écho. […] La place basculait dans un fleuve de ténèbres. Hanane coulait comme un pavé dans la mare. Elle était en train de mourir… […]

Une vierge venait de s’éteindre, pareille à un cierge dans une chambre mortuaire, comme s’éteignent les jours à l’heure où se crucifie le soleil aux portes de la nuit.
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À la Casbah, il était exclu de trouver quelqu'un pour vous réconforter sans lui donner l'occasion de vous endoctriner. On abusait des états d'âme des «égarés» et profitait de leur fléchissement pour les atteler à la mouvance. À cette époque, chacun se découvrait la vocation d'un gourou. De jeunes imams façonnaient les mentalités à leur guise, partout, dans les cafés, les écoles, les dispensaires, les cages d'escalier, traquant les ressentiments, investissant les consciences. Impossible de prendre son mal en patience. Un simple grognement, et les émules vous entouraient de leur sympathie avant de vous livrer, sans crier gare, aux artisans du Salut. Plus d'intimité, plus d'escapade. On avait beau rabattre les volets, se calfeutrer dans sa chambre, on n'était jamais à l'abris. La vie devenait insupportable.
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