AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Andromeda06


C'est avec ce que l'auteur lui-même appelle la Trilogie du malentendu, qui regroupe "Les hirondelles de Kaboul", "L'attentat" et "Les sirènes de Bagdad", que j'ai découvert la plume de Yasmina Khadra. Je savais que je reviendrai vers lui un de ces jours, sans m'être pour autant arrêtée sur un autre de ses livres en particulier, sans vraiment savoir lequel des trois ou quatre livres que je m'étais noté je lirai en premier. Ce ne sera aucun de ceux-là finalement, mais "Le sel de tous les oublis" qu'on vient de me prêter.

Et si la lecture se veut facile dans son ensemble, je n'ai malheureusement pas été embarquée dans ce roman. Sans avoir passé un désagréable moment, je n'ai en revanche rien ressenti de particulier et eu aucune empathie pour le personnage principal.

Les événements se déroulent en Algérie dans les années 1960, alors qu'elle vient tout juste d'accéder à son indépendance. Nous y suivons Adem, que sa femme vient de quitter pour un autre. Pour Adem, c'est tout son monde qui s'écroule. Et il quitte tout, sa maison, son emploi d'instituteur, et part sans vraiment savoir où, sans but aucun. Au fil de son errance, il fait quelques rencontres et se retrouve à des endroits qu'il n'aurait pas soupçonnés ou imaginés tels qu'ils se sont présentés à lui. À l'alcool, ce sont les anxiolytiques qui le remplaceront. de sa femme, il finira par comprendre son choix quand il rencontrera Hadda. Mais avant d'en arriver là, Adem aura vu du pays, et fait des rencontres, dont une déterminante.

Adem nous est présenté comme un homme taiseux, souvent quelque peu abrupt, socialement maladroit, qui traîne sa mélancolie partout avec lui et qui peut facilement partir à la dérive. Plus j'ai appris à le connaître et plus ce personnage m'a semblé antipathique. Il a pourtant de bons côtés puisqu'il a su mettre son instruction au service d'autrui, et aider et défendre une famille contre l'injustice. Mais au-delà de ça, je l'ai trouvé légèrement tête à claque, borné, peu reconnaissant envers ceux qui l'ont aidé. Impossible pour moi de m'attacher à un tel individu.

Et parce que tout se concentre sur Adem et ses pérégrinations, le contexte historique en est totalement délaissé. On y retrouve bien une atmosphère particulière reflétant les changements induits par l'Algérie nouvellement indépendante, par les souvenirs et blessures de guerre. Mais le contexte est en fait juste là pour servir de décor et d'ambiance à l'errance d'Adem, sans détails et précisions sur les faits historiques, laissant ainsi toute la place à Adem lui-même et son pèlerinage. Et mon problème vient de là : parce que je n'ai pas réussi à ressentir quoi que que ce soit pour Adem, qui m'a laissée de marbre du début à la fin, j'aurais voulu pouvoir m'accrocher à autre chose et je n'avais malheureusement rien d'autre sur quoi m'accrocher justement.

La seule chose qui m'a motivée à poursuivre ma lecture, en dehors du petit nombre de pages, c'est la belle plume de l'auteur que j'ai eu plaisir à retrouver : toujours aussi élaborée et élégante, pleine d'éloquence, un peu poétique également et enchanteresse.
Commenter  J’apprécie          6512



Ont apprécié cette critique (64)voir plus




{* *}