AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,89

sur 33 notes
5
4 avis
4
10 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis
«  Vous savez , les gens ont l'air d'aller bien, mais chacun de nous a sa nuit » .
«  L'amour se joue dans l'enfance ,après on titube , on court après les ombres. On est aveuglé . On a été ébloui . On cherche parfois ce que l'on a parfois perdu trop tôt » .

Deux extraits de ce petit bijou de littérature : odeurs poudrées , arcs de soleil sur le couvre - lit, huit clos , douceur , atmosphère de langueur et d'urgence à la fois ……jeux imperceptibles de lumière , rideaux de voile gonflant , contemplation des montagnes , oiseaux aux mélodieuses trilles .

Écriture rêveuse , douce , délicate , sensible , fragile , au coeur d'un monde comme oublié : un couvent perdu dans la montagne libanaise , les pas feutrés des religieuses et un huit - clos entre deux femmes , l'énigmatique Hortense Zemina , une «  charmante sociologue d'un certain âge à la chevelure de brume , aux yeux de miel, d'origine égyptienne et italienne, accompagnée de son perroquet Onyx ,aux plumes duveteuses , silencieuse , mystérieuse , angoissée, et sa jeune , fougueuse assistante , Claire , recrutée sur petites annonces .

Ensemble , dans cet endroit feutré , à l'abri du monde, isolées dans ce couvent , elles travaillent à la thèse d'Hortense : le mystère d'une famille décimée par le suicide .
Une certaine chemise verte qui cacherait un mystère , un abandon ? .Un double abandon ? .

Hortense prétend qu'elle doit protéger la confidentialité des données que l'on a bien voulu lui communiquer….
Claire agacée , pressée , n'en démord pas : quelqu'un est en danger .

Pourquoi Hortense serait -elle dans la phase de l'abandon ?

Un roman dont je ne peux rien révéler , auprès de personnages à la délicate désespérance , tissée de spectres et de secrets de famille , bercé par les pas des séminaristes ,traversé de chuchotements , l'odeur d'encaustique, et le regard de Claire , les yeux inondés de vent et d'amour ….

Une fin tout de même prévisible ,…

Très belle présentation de la première et quatrième de couverture aux Éditions Elyzad .

Commenter  J’apprécie          364
Deux femmes, deux voix, une rencontre. Claire répond à l'annonce de cette femme, dite sociologue à la recherche d'une assistante pour une thèse sur la souffrance familiale.

Dans l'enceinte d'un couvent, au coeur des montagnes Libanaises, elles vont s'intéresser l'une à l'autre et ensemble se dévoiler, très lentement. le temps est nécessaire pour ouvrir les fenêtres de son âme. Et ce site dans une nature propice, devient le refuge de la libération.

Se dire, se laisser être en soi et aux yeux de l'autre est un exercice parfois compliqué. le temps, la confiance sont d'ordre et essentiels.

« Vous savez, Claire, je crois que nous avons atteint ce point d'échange où nous sommes l'une à l'autre cristallines. »

Yasmina Khlat, dans un lyrisme bien à elle, nous livre un roman juste et délicat, elle sait de sa plume poétique, esthétique créer une ambiance toute particulière, rare, qui est la veine même de tout oeuvre littéraire, n'est ce pas ?

J'ai lu ce roman dans le cadre de la Masse critique et je remercie vivement d'avoir comblé ce choix de lecture ! Je suis fascinée par chaque livre de cette maison d'édition que j'affectionne beaucoup !
Commenter  J’apprécie          353
Claire a vécu treize ans au Liban. "Une histoire de chavirements sauvages où tout s'était perdu. Mais rien n'est à jamais perdu".
Alors,lorsqu'elle découvre la petite annonce d'une sociologue à la retraite qui cherche une collaboratrice pour écrire une thèse sur la répétition de suicides dans une famille, et que ce travaille se déroulera dans un couvent au Liban, elle sait que c'est à elle d'y répondre !
Ce petit roman commence par des réflexions psychologiques et des références implicites à l'analyse systémique dans le champs familial, mais imperceptiblement on dérive du sujet pour se laisser absorber par la relation qui s'instaure entre Claire et Hortense. Une relation qui apparaît d'abord bien asymétrique car Hortence joue de son statut d'employeur et de sociologue pour user d'autorité et placer Claire dans une position plus proche de la dame de compagnie que d'une collaboratrice. Pourtant, derrière les apparences, les deux femmes sentent qu'elles partagent des blessures similaires et toute leur énergie va être canaliser par la relation qu'elles construisent,à la fois mêlée de tendresse et de méfiance. Entre silences et confidences leur proximité devient l'unique raison de leur présence dans cet endroit un peu hors du temps et du monde.
Je partage complètement cette phrase de la 4ème de couverture qui parle de " l'écriture rêveuse de yasmine Khat qui nous emporte dans un monde suspendu ".
J'ai parfois eu l'impression de lire uniquement pour me laisser emporter par une ambiance,comme on le fait en écoutant une musique. La fin termine en beauté et tout en finesse ce roman surprenant.
Commenter  J’apprécie          210
La rencontre de deux femmes qui se lient autour d'une thèse de sociologie: les suicides répétés au sein d'une même famille. Ces deux femmes ne vont élaborer leurs préoccupations que par sous entendus de vies intimes, elles semblent tenues aux mystères, aux eaux troubles et mouvantes. Un huis clos créé par l'atmosphère dans l'air, l'ambiance du couvent et des vieilles pierres au Liban, les couleurs de saisons, les objets environnants. « Le langage infime de ce qui nous entoure » p104.
Je n'ai retenu ni sons ni émotions. Que des images et des sensations comme langoureusement, délicatement, posément écrites, malgré des révélations qui sentent l'urgence :  « quelqu'un est en danger ». le roman a été pour moi comme un ensemble de parenthèses offertes au lecteur : nous n'avons pas accès à toutes les coulisses de ce qui se passe entre les deux femmes. Ni à leur vie propre, en dehors de ce couvent. Nous avons des bribes de leurs raisonnement, de leur cheminement, de leur impatience à savoir, de leur patience à ne rien dire. Et nous, là dedans, on dérive avec ce que l'on sait, comme elles. Pour finalement voir arriver de fatales destinées.

Les cinq dernières pages sont, pour moi, un passage un peu…décevant. Comme une nouvelle qu'on voulait clore, offrir la chute sur un papier scenarisé et en italique. Tomber du tourbillon de questions dans lequel j'étais ravie d'être plongée.

J'ai aimé me sentir prise dans des eaux mouvantes, ne comprendre que des bribes, comme ces deux femmes. Et tout remettre en boucle dans ma tête pour échafauder des thèses. Comme ces deux femmes.
Commenter  J’apprécie          180
Claire arrive de Paris et s'installe dans dans ce couvent isolé au Liban afin d'assister Hortense, une dame d'un certain âge, dans sa thèse en sociologie. le sujet de sa recherche est le suicide répété sur plusieurs générations, au sein d'une même famille.

Au fur et à mesure des jours qui passent, elles vont se dévoiler l'une à l'autre, se découvrir, se livrer à demi-mot sur les blessures qui les façonnent, sur les interrogations qui les habitent.

La nature a une place importante dans ce huis-clos : les orages, le vent, la pluie, la lumière, les odeurs, les couleurs, les sensations, tout les entoure à la manière d'un tableau.

Ce roman très court, où le temps est comme suspendu, est d'une très grande beauté et d'une très grande finesse.

Tout est sensation, délicatesse, poésie. La plume de l'auteur est douce et subtile. J'ai eu envie de rejoindre ce couvent, de me retrouver parmi elle, à boire un thé assise sur le tapis, à écouter l'orage et à regarder les montagnes, à respirer loin de toute agitation, à deviner ce qui se cache sous leurs confidences nébuleuses.

"Vous savez, les gens ont l'air d'aller bien mais chacun à sa nuit."

C'est une très belle découverte, qui fait du bien, qui repose et apaise.

Lien : https://www.instagram.com/p/..
Commenter  J’apprécie          80
Que de délicatesse dans ce très court roman que l'on dirait écrit à l'aquarelle. Une histoire de femmes et d'abandon, de deuil et d'espérance. Une histoire d'amour fragile comme un souffle. Un décor lumineux où s'affrontent des vents sans nom dans la fureur de l'orage et la douceur d'une fragrance de rose.
On se laisse saisir, bercer par cette écriture fluide et sereine. L'histoire n'est qu'un prétexte pour rencontrer deux femmes, deux âges, deux destins qui se croisent, se défient et se fondent. Ais-je aimé ce livre ? Cette question n'a pas vraiment de sens. Il m'a touché par sa beauté diaphane. Il m'a ravi comme la contemplation d'un coucher de soleil, dernier embrasement avant la nuit et déjà promesse d'une aube nouvelle. Il m'a atteint comme un jour de pluie sale dans le gris d'une ville anonyme. Il m'a bousculé comme un deuil jamais accompli, cicatrice toujours vive.
Ce livre est une poésie qui n'attend pas d'être aimé.
Commenter  J’apprécie          70
Nous sommes au Liban, en pleine montagne, dans un couvent de séminaristes, où un huis clos d'une grande intensité se déroule entre Hortense Zemina, septuagénaire et "chercheuse es-suicide" et Claire, son assistante, à peine trentenaire. Seul témoin de la scène, Onyx, un perroquet. Claire tape sous la dictée d'Hortense la thèse dans laquelle elle tente d'élucider le mystère d'une famille confrontée à des suicides répétitifs. Claire y perçoit que « quelqu'un est en danger".
Sauf pour ce travail, peu de paroles s'échangent entre les deux femmes, mais beaucoup de non-dits transpirent de leur regards. Chacune s'observe, "elle me regardait avec compassion, comme si elle savait ce que j'ignorais".
Tour à tour, Yasmine Khlat nous livre les ressentis des deux femmes, leurs pensées, leurs interrogations. le dévoilement s'opère dans une lente progression qui accroit l'impatience et la curiosité du lecteur. le flou de la photo de couverture avait déjà laissé planer un mystère que l'on subodore et qui s'éclaircira en son temps.
Le style est soigné et convient bien à l'ambiance feutrée, ainsi qu'à la délicatesse des personnages. On parvient même à sentir l'effluve de rose du parfum d'Hortense.
Un moment de lecture paisible et agréable malgré le sujet dramatique du livre.
Commenter  J’apprécie          40
Dans le quasi silence et la retenue qu'impose ce couvent sis dans les montagnes libanaises, Claire veut faire entendre sa voix auprès d'Hortense.
Tandis qu'à l'entour la nature se manifeste par ses couleurs, sons et souffles et que l'atmosphère à l'intérieur est feutrée, les coeurs et cerveaux des deux femmes pulsent, s'agitent.

---------------------------------------

Yasmine Khlat décrit les tourments de Claire qui voudrait qu'Hortense ne se contente pas de se servir des données qu'elle a recueillies à la seule fin de nourrir sa thèse. La jeune française voudrait convaincre celle qui l'emploie d'aider cette famille à mettre un terme à ces suicides qui frappent chaque génération.
Elle nous mène de l'Égypte au Liban, de la France au Liban pour nous dévoiler la vie de ces familles et révéler leurs secrets.

Une très belle histoire à l'atmosphère douce avec des personnages sensibles.
Commenter  J’apprécie          30
Huis-clos situé dans un couvent au coeur des montagnes libanaises, le roman met en scène deux femmes, réunies dans ce lieu isolé à l'automne 2000, pour élucider les secrets d'une lignée brisée. Hortense Zemima, sociologue septuagénaire, rédige une thèse sur une famille meurtrie, dispersée entre l'Égypte et le Liban, frappée à trois reprises par le suicide. Claire, son assistante venue de Paris, retourne pour la première fois dans son pays natal, quitté à l'âge de treize ans pour fuir la guerre civile. Fascinée par son énigmatique employeuse, tour à tour charmeuse et lointaine, la jeune femme ne peut pourtant se départir d'un sentiment de malaise. Comme si un danger couvait sous les brumes nappant leur belvédère et les paisibles vallées alentour. Au fil des jours, alors que leur intimité progresse au gré de l'inventaire des archives d'Hortense, les liens qui unissent leurs destinées se dévoilent imperceptiblement. Chacune à son tour narratrice, les deux femmes ne laissent filtrer que des bribes de leurs vies passées. Ce chassé-croisé de pensées et de sensations, amenées avec une grande finesse, aboutit à un final attendu mais révélé sans pathos. La conclusion toute en douceur d'une quête des origines marquée par la mélancolie de l'exil. L'atmosphère feutrée empreinte de langueur créée par la plume rêveuse de la romancière fait de cet ouvrage une lecture délicate que je conseille à tous les publics amateurs d'ambiance poétique.
Lien : https://leventdanslessteppes..
Commenter  J’apprécie          20
L'écriture de Yasmine Khlat est poétique mais un peu trop abstraite à mon goût. Comme un tableau impressionniste, elle raconte par petites touches de couleur, de senteur ; des bribes de pensée des personnages.
Et la fin est plus qu'improbable...
Une lecture agréable, mais sans enthousiasme.
Commenter  J’apprécie          20




Lecteurs (67) Voir plus



Quiz Voir plus

Victor Hugo : sa vie, son oeuvre, ses engagements

Que signifie pour Victor Hugo, un "homme océan" ?

un marin
un génie
un voyageur

10 questions
60 lecteurs ont répondu
Créer un quiz sur ce livre

{* *}