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EAN : 9782492270543
120 pages
Elyzad (06/01/2022)
3.89/5   33 notes
Résumé :
Un couvent perdu dans la montagne libanaise, au bord d'une vallée bleue. La beauté brumeuse de l'automne. Le passage feutré des religieuses dans les couloirs. Le groupe compact des séminaristes sous les voûtes du réfectoire. Et ce huis clos chuchoté entre deux femmes : l'énigmatique Hortense Zemina, charmante sociologue d'un "certain âge" et son perroquet, Onyx, éclaboussant l'air de petites plumes duveteuses ; et Claire, sa jeune et fougueuse assistante, recrutée s... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (15) Voir plus Ajouter une critique
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«  Vous savez , les gens ont l'air d'aller bien, mais chacun de nous a sa nuit » .
«  L'amour se joue dans l'enfance ,après on titube , on court après les ombres. On est aveuglé . On a été ébloui . On cherche parfois ce que l'on a parfois perdu trop tôt » .

Deux extraits de ce petit bijou de littérature : odeurs poudrées , arcs de soleil sur le couvre - lit, huit clos , douceur , atmosphère de langueur et d'urgence à la fois ……jeux imperceptibles de lumière , rideaux de voile gonflant , contemplation des montagnes , oiseaux aux mélodieuses trilles .

Écriture rêveuse , douce , délicate , sensible , fragile , au coeur d'un monde comme oublié : un couvent perdu dans la montagne libanaise , les pas feutrés des religieuses et un huit - clos entre deux femmes , l'énigmatique Hortense Zemina , une «  charmante sociologue d'un certain âge à la chevelure de brume , aux yeux de miel, d'origine égyptienne et italienne, accompagnée de son perroquet Onyx ,aux plumes duveteuses , silencieuse , mystérieuse , angoissée, et sa jeune , fougueuse assistante , Claire , recrutée sur petites annonces .

Ensemble , dans cet endroit feutré , à l'abri du monde, isolées dans ce couvent , elles travaillent à la thèse d'Hortense : le mystère d'une famille décimée par le suicide .
Une certaine chemise verte qui cacherait un mystère , un abandon ? .Un double abandon ? .

Hortense prétend qu'elle doit protéger la confidentialité des données que l'on a bien voulu lui communiquer….
Claire agacée , pressée , n'en démord pas : quelqu'un est en danger .

Pourquoi Hortense serait -elle dans la phase de l'abandon ?

Un roman dont je ne peux rien révéler , auprès de personnages à la délicate désespérance , tissée de spectres et de secrets de famille , bercé par les pas des séminaristes ,traversé de chuchotements , l'odeur d'encaustique, et le regard de Claire , les yeux inondés de vent et d'amour ….

Une fin tout de même prévisible ,…

Très belle présentation de la première et quatrième de couverture aux Éditions Elyzad .

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Deux femmes, deux voix, une rencontre. Claire répond à l'annonce de cette femme, dite sociologue à la recherche d'une assistante pour une thèse sur la souffrance familiale.

Dans l'enceinte d'un couvent, au coeur des montagnes Libanaises, elles vont s'intéresser l'une à l'autre et ensemble se dévoiler, très lentement. le temps est nécessaire pour ouvrir les fenêtres de son âme. Et ce site dans une nature propice, devient le refuge de la libération.

Se dire, se laisser être en soi et aux yeux de l'autre est un exercice parfois compliqué. le temps, la confiance sont d'ordre et essentiels.

« Vous savez, Claire, je crois que nous avons atteint ce point d'échange où nous sommes l'une à l'autre cristallines. »

Yasmina Khlat, dans un lyrisme bien à elle, nous livre un roman juste et délicat, elle sait de sa plume poétique, esthétique créer une ambiance toute particulière, rare, qui est la veine même de tout oeuvre littéraire, n'est ce pas ?

J'ai lu ce roman dans le cadre de la Masse critique et je remercie vivement d'avoir comblé ce choix de lecture ! Je suis fascinée par chaque livre de cette maison d'édition que j'affectionne beaucoup !
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Claire a vécu treize ans au Liban. "Une histoire de chavirements sauvages où tout s'était perdu. Mais rien n'est à jamais perdu".
Alors,lorsqu'elle découvre la petite annonce d'une sociologue à la retraite qui cherche une collaboratrice pour écrire une thèse sur la répétition de suicides dans une famille, et que ce travaille se déroulera dans un couvent au Liban, elle sait que c'est à elle d'y répondre !
Ce petit roman commence par des réflexions psychologiques et des références implicites à l'analyse systémique dans le champs familial, mais imperceptiblement on dérive du sujet pour se laisser absorber par la relation qui s'instaure entre Claire et Hortense. Une relation qui apparaît d'abord bien asymétrique car Hortence joue de son statut d'employeur et de sociologue pour user d'autorité et placer Claire dans une position plus proche de la dame de compagnie que d'une collaboratrice. Pourtant, derrière les apparences, les deux femmes sentent qu'elles partagent des blessures similaires et toute leur énergie va être canaliser par la relation qu'elles construisent,à la fois mêlée de tendresse et de méfiance. Entre silences et confidences leur proximité devient l'unique raison de leur présence dans cet endroit un peu hors du temps et du monde.
Je partage complètement cette phrase de la 4ème de couverture qui parle de " l'écriture rêveuse de yasmine Khat qui nous emporte dans un monde suspendu ".
J'ai parfois eu l'impression de lire uniquement pour me laisser emporter par une ambiance,comme on le fait en écoutant une musique. La fin termine en beauté et tout en finesse ce roman surprenant.
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La rencontre de deux femmes qui se lient autour d'une thèse de sociologie: les suicides répétés au sein d'une même famille. Ces deux femmes ne vont élaborer leurs préoccupations que par sous entendus de vies intimes, elles semblent tenues aux mystères, aux eaux troubles et mouvantes. Un huis clos créé par l'atmosphère dans l'air, l'ambiance du couvent et des vieilles pierres au Liban, les couleurs de saisons, les objets environnants. « Le langage infime de ce qui nous entoure » p104.
Je n'ai retenu ni sons ni émotions. Que des images et des sensations comme langoureusement, délicatement, posément écrites, malgré des révélations qui sentent l'urgence :  « quelqu'un est en danger ». le roman a été pour moi comme un ensemble de parenthèses offertes au lecteur : nous n'avons pas accès à toutes les coulisses de ce qui se passe entre les deux femmes. Ni à leur vie propre, en dehors de ce couvent. Nous avons des bribes de leurs raisonnement, de leur cheminement, de leur impatience à savoir, de leur patience à ne rien dire. Et nous, là dedans, on dérive avec ce que l'on sait, comme elles. Pour finalement voir arriver de fatales destinées.

Les cinq dernières pages sont, pour moi, un passage un peu…décevant. Comme une nouvelle qu'on voulait clore, offrir la chute sur un papier scenarisé et en italique. Tomber du tourbillon de questions dans lequel j'étais ravie d'être plongée.

J'ai aimé me sentir prise dans des eaux mouvantes, ne comprendre que des bribes, comme ces deux femmes. Et tout remettre en boucle dans ma tête pour échafauder des thèses. Comme ces deux femmes.
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Que de délicatesse dans ce très court roman que l'on dirait écrit à l'aquarelle. Une histoire de femmes et d'abandon, de deuil et d'espérance. Une histoire d'amour fragile comme un souffle. Un décor lumineux où s'affrontent des vents sans nom dans la fureur de l'orage et la douceur d'une fragrance de rose.
On se laisse saisir, bercer par cette écriture fluide et sereine. L'histoire n'est qu'un prétexte pour rencontrer deux femmes, deux âges, deux destins qui se croisent, se défient et se fondent. Ais-je aimé ce livre ? Cette question n'a pas vraiment de sens. Il m'a touché par sa beauté diaphane. Il m'a ravi comme la contemplation d'un coucher de soleil, dernier embrasement avant la nuit et déjà promesse d'une aube nouvelle. Il m'a atteint comme un jour de pluie sale dans le gris d'une ville anonyme. Il m'a bousculé comme un deuil jamais accompli, cicatrice toujours vive.
Ce livre est une poésie qui n'attend pas d'être aimé.
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Citations et extraits (8) Voir plus Ajouter une citation
L'amour est une illusion, Hortense, et vous le savez bien. C'est un mirage, une oasis qui s'éloigne au fur et à mesure que l'on s'en approche. Je dirais même que c'est une convention. Il y a d'autres amours bien plus profonds, bien plus tenaces, après lesquels on court la vie durant.
L'amour se joue dans l'enfance, après on titube, on court après les ombres. On est aveuglé. On a été ébloui. On cherche ce que l'on a parfois perdu trop tôt.
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« La parole orale est le plus souvent source de malentendus , d’interprétations , objet de mauvaise écoute .
Les mots dits sont comme ces petites bulles qui se dégagent des fleurs de coton lorsque l’on souffle dessus.
Ça part dans tous les sens » .
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L'amour se joue dans l'enfance, après on titube,on court après les ombres. On est aveuglé. On a été ébloui. On cherche ce que l'on a parfois perdu trop tôt.
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L’amour est une illusion, Hortense, et vous le savez bien. C’est un mirage, une oasis qui s’éloigne au fur et à mesure que l’on s’en approche. Je dirais même que c’est une convention. Il y a d’autres amours bien plus profonds, bien plus tenaces, après lesquels on court la vie durant. L’amour se joue dans l’enfance, après on titube, on court après les ombres. On est aveuglé. On est ébloui. On cherche ce que l’on a parfois perdu trop tôt.
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La seule chose dont je me souvienne avec acuité, c’est cette phrase qu’il avait prononcée : « Vous savez, les gens ont l’air d’aller bien, mais chacun de nous a sa nuit. »
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Videos de Yasmine Khlat (5) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Yasmine Khlat
REMISE DES PRIX DU CONCOURS INALCO DE LA NOUVELLE PLURILINGUE 2020
Avec les lauréats 2020, Yasmine Khlat & Jean-Simon DesRochers, écrivains parrains de l'édition 2020 & Cécile Dominjon
En 2020, les étudiants francophones du monde entier ont été invités, dans le cadre du Concours Inalco de la nouvelle plurilingue, à écrire « en présence de toutes les langues du monde », comme nous y invitait Édouard Glissant. Les étudiants lauréats seront mis à l'honneur au cours de cette soirée : leurs nouvelles sont publiées aux jeunes éditions Tangentielles et les quatre premiers textes primés, ainsi que ceux des écrivains parrainant le concours, sont lus par leurs auteurs et la comédienne Cécile Dominjon.
Ces lectures polyphoniques, à l'instar des textes eux-mêmes, sont accompagnées par une table-ronde autour des potentialités de renouvellement poétique – et plus encore – offertes par le plurilinguisme. Celle-ci fera dialoguer écrivains et jeunes auteurs, éditeurs, organisateurs et membres du jury du concours. Elle sera aussi l'occasion de lancer l'édition 2021 du concours.
Ce projet est lauréat du programme de l'OIF Langues en dialogue. Il a également reçu le soutien du programme Licence + (Inalco). Il se déroule dans le cadre du colloque Ecrire entre les langues : littérature, enseignement, traduction : https://ecrire.sciencesconf.org/resource/page/id/3
À lire – Langues en dialogue 2020, éd. Tangentielles, 2021.
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