AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de livrevie


Le voyage dans le temps a largement inspiré la littérature, même Shakespeare y faisait allusion dans La Tempête, ou plus « récemment » (19 è siècle quand même !), H. G. Wells avec La machine à explorer le temps, qui reste une référence du genre.

Ici, pas de machine à remonter le temps ou de magiciens pour vous projeter dans un autre espace-temps, non, juste trois marches. Trois petites marches qui vous ramènent toujours à la même époque et au même endroit.

A ce voyage dans le temps, S. King ajoute un but, l'uchronie - modifier un événement du passé pour modifier l'Histoire ensuite-, non sans oublier de s'interroger au passage sur les conséquences, le fameux effet papillon. Mais attention, ce n'est pas aussi simple, le passé ne veut pas être changé.

Le narrateur est donc entraîné par son copain al dans cette aventure, al ne pouvant accomplir le destin qu'il s'est fixé à cause d'un cancer qui le ronge. Il faut sauver le président Kennedy pour, n'ayons pas peur des mots, sauver l'humanité. Jack accepte, mais pas pour Kennedy. Il accepte pour un de ses élèves, Harry.

Dans un premier temps, je dois avouer qu'en mon fort intérieur, je me suis insurgée contre cette pensée qui consiste à dire, pour reprendre une image soufflée par quelqu'un de proche, que lorsque les Etats-Unis éternuent, le monde entier s'enrhume. Évidemment cela devait concerner Kennedy.

Mais S. King est américain, et c'est avec sa sensibilité américaine qu'il pose les fondations de son livre.

Son vécu, son ressenti lui permet d'ailleurs de revisiter non seulement l'Histoire américaine - avec un "H" majuscule- sur laquelle il s'est beaucoup documenté, mais aussi l'histoire américaine -la petite histoire- dont il a lui même été témoin. Il nous dépeint une Amérique des années 50-60 émouvante avec son Lindy-Hop et sa racinette, mais aussi cruelle, avec ses relents de discrimination raciale (je pense notamment à la planche qui sert de toilettes aux noirs) et son lot de violences. On s'attache à sa galerie de personnages, « Deke », Mick, Bobbie, et bien sûr Sadie et Jack, on ressent ce que ressent le narrateur face à Jodie, Derry ou Dallas. S. King nous plonge avec le talent d'un véritable conteur dans cette Amérique révolue.

Mais tant de pages, était-ce nécessaire ? A mes yeux non. J'ai parfois eu du mal à résister à la tension de sauter certains passages qui traînaient en longueur, j'ai même songé à mettre cette lecture en pause, le temps d'un autre roman, mais, et là se trouve le paradoxe, je n'en ai pas été capable. J'avais en quelque sorte remonté le temps moi-aussi.
Lien : http://lelivrevie.blogspot.f..
Commenter  J’apprécie          351



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}