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Critique de Xialyd


Running man, je l'avais lu il y a fooooooooooort longtemps, je ne m'en rappelais presque pas. J'ai redécouvert ce roman d'anticipation et j'ai littéralement plongé dedans.

C'est l'histoire d'un jeune homme nommé Benjamin Richards dans une Amérique futuriste proche (2025 ), futuriste oui, mais futuriste dystopique. Les prolétaires, les pauvres, la lie de la société vit dans des taudis, n'a pas accès aux soins, est payée une misère quand elle peut travailler, est en général analphabète et inculte. Ce qui entraîne beaucoup de violence, de décadence, il y a des gangs de partout, le marché noir, les trafiques règnent, les enfants ont perdu toute innocence, fument à l'âge de 7 ans, etc.
Les autres, les riches, les hauts gradés/fonctionnaires, etc, ont droit à tout et sont des privilégiés méprisant le reste de l'humanité qui tente de survivre. La plupart n'ont en tête que de vulgaires gros clichés sur la population vivant dans le dénuement et le désespoir le plus total. Évidement les puissants font tout ce qui est en leur pouvoir pour maintenir tout cela tel quel. Au point de mettre en scène la mort au Libertel, sorte de TV branchée quasi non-stop et presque obligatoire à regarder par tous et toutes. (cela m'a rappelée ici le "télécran" de 1984, d'Orwell). Cette société a mis en place des Jeux TV monstrueux où les candidats participent "volontairement" en espérant gagner un peu d'argent pour sauver leurs familles démunies. Ils sont triés soigneusement selon leurs "tares", leurs faiblesses, maladies. Les plus rigoureux, forts, en assez bonne santé et surtout suffisamment "intelligents" se voient affectés au jeu de la Grande Traque, véritable chasse à l'homme où toute la population se mobilise pour faciliter la recherche du candidat. Ils ont un mois. Au bout de ces 30 jours, on leur promet beaucoup d'argent. Mais ce n'est que de la poudre au yeux car ils meurent en général dès les deux premiers jours. Cela sert seulement à éradiquer les individus qualifier de "potentiellement dangereux" par le gouvernement.
Ben va y participer sans savoir qu'on l'enverra à la Grande Traque. Il espère juste gagner assez pour payer des médicaments à sa toute petite fille Cathy, malade, et empêcher sa femme Sheila de se prostituer pour sauver leur famille.
Là, commence tout son périple où il n'a pas le temps de souffler. Il se fera très peu d'alliés et sera donc toujours en fuite. On verra qu'on aura affaire à un homme aux grandes ressources mais s'épuisant à vitesse grand V. Plus le roman va, plus on se demande comment tout cela se terminera.
Déjà, l'idée de compte à rebours en guise de chapitre est juste géniale ! Rien que ce petit détail m'a accrochée.
le style est agréable à lire, et Ben Richards est un personnage auquel on s'attache facilement.
Je n'ai pas pu m'empêcher de faire le rapprochement avec le célèbre roman de Georges Orwell, "1984" ou encore celui de Nathalie Nothomb avec "Acide Sulfurique". Bien entendu, l'histoire de King s'en détache assez rapidement. Il y a bien un côté totalitaire mais cela est dépeint de façon différente et il va encore plus loin que Nothomb pour la TV réalité barbare ( plus psychologique pour cette dernière) où en 1982 ( un peu avant j'imagine), King avait déjà en tête quand il a écrit "Running man" la notion de TV réalité pourrie dans son extrême déchéance, servant à se débarrasser de la lie de la société dite non conventionnelle ou encore justement le "vulgus pecum" dans tout ce qu'il y a de "vulgus" pour l'élite sociale ; cela sur fond de message à caractère environnemental.
J'ai été maintenue en haleine jusqu'à la fin, j'aurai presque aimé que cela dure plus longtemps, avec d'autres rencontres, voir comment il aurait pu s'en sortir, sans aller au bout du temps imparti qui lui était donné (30 jours) cela aurait été trop cliché. (Spoiler : Je me demande : s'il avait réussi cette horrible épreuve aurait-il vraiment été payé 1 million ? Probablement que non.)
Sinon, j'aurai aimé rentrer plus encore dans sa psychologie et même dans celle d'Amélia qui m'a semblé être un personnage qu'on aurait pu creuser ( sans tomber encore une fois dans le cliché du personnage faisant partie de l'élite social qui ouvre les yeux sur la condition dans laquelle vivent le reste du peuple et s'allie pour de bon avec le héro).
Un bon roman avec un goût de pas assez.
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