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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
En ce jour d'octobre ensoleillé et étonnamment doux, l'opticien et sa femme ont pris quelques jours de congés dans le but d'oublier, pour un temps, ses soucis, sa boutique qui marche moins bien, ses comptes et l'avenir de ses enfants. Avec des amis, l'opticien ira naviguer sur la mer, se laissera bercer par les flots, contemplera avec apaisement la mer et humera les embruns. À bord du Galata, chacun profitera de cette parenthèse enchantée... Après une nuit calme, l'opticien se réveille en douceur, admire la mer... Tout serait parfait s'il n'y avait pas ces fichues mouettes qui font un boucan terrible. Lorsque Gabriele et Francesco le rejoignent sur le pont, eux aussi sont étonnés par ces cris. le Galata s'approche, la clameur s'intensifie. du haut de la cabine, balayant son regard alentour, l'opticien se rend compte alors que ce qu'il prenait pour des cris de mouette étaient en fait des cris d'hommes et de femmes dont l'embarcation a coulé alors qu'ils essayaient de rejoindre l'Europe. Ils sont des centaines dans l'eau. Comment faire pour les sauver tous ?


L'opticien de Lampedusa, c'est monsieur tout-le-monde, un homme tout à fait ordinaire. Il écoute les infos, d'une oreille parfois. Ces migrants qui fuient leur pays, on en parle tous les jours. du nombre de morts, l'on oublie qu'il y a des hommes et des femmes derrière ces chiffres. Carmine, l'opticien de Lampedusa dont on apprend le prénom à la page des remerciements, va soudainement être confronté à ce qu'il voit et entend aux infos. Comment décrire l'impensable ? Comment sauver des centaines de personnes dans un si petit bateau ? Peut-on décemment choisir qui l'on va sauver ? Emma-Jane Kirby, au cours d'un reportage en Italie sur la situation des migrants, a rencontré Carmine Menna et sa femme, Rosaria. le couple a accepté de lui raconter cette terrible et inoubliable journée d'octobre 2013 qui le marquera à jamais. Autour d'eux, leurs amis, marqués tout aussi fortement. Mais aussi le fossoyeur, qui a la terrible tâche d'enterrer tous ces migrants, les bénévoles, qui essaient de leur trouver des vêtements, de la nourriture, un toit pour dormir. Ou d'autres encore, insensibles au sort des migrants. Un témoignage puissant et émouvant, certes romancé, mais qui permet de ne pas oublier cette situation tragique et qui met le doigt sur une Europe parfois inhospitalière.
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Les tragiques morts de migrants en Méditerranée. Comment relater de tels événements et rester juste, sans pathos excessif ni voyeurisme ou stricte froideur informative ?
Emma Jane Kirby, correspondante de guerre, relève le défi à travers le récit de cet "opticien de Lampedussa", un îlien sans histoires ni autre signe distinctif que sa passion pour la mer et la pêche.
Mais en ce beau matin où il part en mer avec sa femme et ses amis pour une agréable partie de pêche, sa vie va basculer. Et ce ne sont pas des poissons qu'ils vont ramener au port mais quarante-sept Erythréens, sauvés d'une mort atroce en Méditerranée. Trois cent quatre-vingt cinq de leurs compatriotes n'auront pas cette chance et périront ce même jour lors du naufrage de l'embarcation où ils s'étaient entassés.
La force du récit réside dans l'équilibre que l'auteure a su maintenir entre témoignage et fictionnalisation. de multiples petits détails relevant du vécu des sauveteurs sonnent tellement vrais qu'ils sont, à ce titre, irréfutables et en même temps insoutenables pour celle ou celui qui les lit.
Mais d'un autre côté, ne pas avoir fait de Carmine Menna (le héros en chair et en os de cette histoire) un simple témoin, l'avoir protégé du sensationnalisme dont son récit aurait pu faire l'objet en fictionnalisant et en créant ce personnage de "l'opticien de Lampedussa", est à la fois très intelligent et respectueux des personnes et des faits.
Et si la lectrice ou le lecteur partage tous les états d'âme contradictoires auxquels vont être confrontés les héros de cette histoire, il sait que leur tragique aventure dépasse le cadre individuel, ce que ne manque pas de souligner l'auteure dans l'épilogue : "Cela arrivera encore un autre jour, un autre bateau. Il y aura davantage de mains, de corps battant l'eau, de voix suppliantes." Mais la fictionnalisation lui permet également, à travers le suivi du périple des Erythréens sauvés par l'opticien et ses amis, de laisser la lectrice ou le lecteur sur une ouverture qui implique l'espoir et non un fatalisme mortifère...
Heureusement sinon ce livre serait insoutenable et la réalité à laquelle il renvoie encore bien plus !
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Un témoignage plus qu'un roman. Mais un témoignage indispensable pour mettre de vrais mots sur un drame que les atermoiements de la politique ont un peu trop tendance à présenter de façon abstraite. le texte est presque un reportage, inspiré de l'interview d'un acteur du drame ravagé par ce qu'il a vécu, et par la consternation de ne pas avoir pu faire plus. Ce n'est pas un chef d'oeuvre de littérature, ce n'était pas le but, mais plutôt, comme la photo du petit syrien Aylan, l'espoir d'éveiller une prise de conscience, … mais mon exemplaire mentionne un dépôt légal en juin 2016 …. A lire et à faire lire.
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« L'opticien sait qu'avant cette funeste matinée des mains suppliantes étaient déjà visibles autour de lui [...] Ces mains l'appelaient dans les journaux qu'il jetait, ces mains jaillissaient sur les écrans de télévision qu'il éteignait. Elles ont toujours été dans son champ de vision. Pourtant, il choisissait de ne pas les voir. »

Ce livre raconte le réveil d'une conscience dans notre société de l'indifférence.
A travers le regard de cet opticien à la vie bien réglée, ce « monsieur tout-le-monde », Emma-Jane Kirby dépeint l'horreur du naufrage du 3 octobre 2013. C'est volontairement choquant, abrupt, obsédant.
Car cet opticien a beau vivre sur une île plus proche de l'Afrique que des côtes européennes, point d'entrée privilégié de nombreux migrants, cet homme c'est moi, c'est vous, et ce naufrage au cours duquel lui et ses amis ont secouru 47 personnes nous en avons tous entendu parler aux informations, avant de l'oublier pour vivre nos quotidiens paisibles.
Une lecture difficile mais ô combien nécessaire.
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A l'origine, une aventure, un témoignage, une expérience dont un groupe de huit personnes se souviendra toute sa vie.
Sur l'ile de Lampedusa, l'opticien et ses amis ont pour habitude de partir en bateau ensemble, se divertir, pêcher, se relaxer et oublier les tracas du quotidien.
Sur l'ile de Lampedusa, des migrants par milliers, souvent abusés par des passeurs malhonnêtes, bravent les flots sur des embarcations de fortune pour venir chercher en Europe un hypothétique eldorado au risque d'y perdre la vie.
Sur l'ile de Lampedusa, un jour, les premiers ont croisé la route des seconds, par hasard, cris de mouette ou cris humains, les hommes, les femmes, les enfants, sont des naufragés qu'il faut sauver, des mains tendues, des corps qui souffrent, des corps qui sombrent. Et après, forcément, la vie n'est plus la même, n'a plus la même saveur tranquille pour ceux qui ne voulaient pas voir, pas comprendre, pas aider.

Emma-Jane Kirby a recueilli les témoignages de ces hommes-là, ceux qui ont vu et vécu, tenté de sauver, et de retrouver cette étincelle d'humanité qui s'allume quand les chiffres deviennent des hommes, des vrais, à qui on a tenu la main et qu'on extrait de flots où ils se perdent. Ce roman, qui est aussi avant tout un récit, m'a fait penser au très beau premier roman de Pascal Manoukian Les échoués. Problème insoluble de l'émigration, de ces pays en guerre qu'il faut fuir, mais pour aller où, s'intégrer comment, et pour y trouver quoi ? Beaucoup de questions, et bien peu de réponses satisfaisantes.
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Un livre qui ne peut laisser indifférent tant le sujet est fort. Mais comme il est précisé dans l'épilogue : "Vous ne pouvez pas comprendre. Il n'y a que nous huit qui pouvons comprendre. Voyez-vous, nous étions huit sur ce bateau. Juste huit. Avec une bouée de sauvetage." En effet, il faut vivre ces situations pour en ressentir toute la détresse. Des mots et des images sont insuffisants lorsque l'on est loin. Nous sommes émus mais la culpabilité ne nous ronge, ne nous dévore pas. Nous retournons malheureusement bien vite dans notre confort de vie !
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Un roman qui décrit de manière prenante le drame des migrants échoués en Méditerranée au travers de cet opticien de la désormais célèbre île italienne de Lampedusa qui sauve tout à fait par hasard des dizaines de personnes victimes de ces naufrages qui sont malheureusement devenus monnaie courante ces dernières années.
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Un très bon livre, qui traite du rapport aux migrants. Un simple fait divers à la télévision, jusqu'au jour ou l'on est confronté à cette misère atroce, et là, tout bascule pour les protagonistes. C'est un livre émouvant, poignant mais surtout profondément humain.
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Lampedusa. Une vie tranquille au soleil. Des amis, un apéro, la promesse d'une balade en mer au lever du jour.
Seulement voilà, l'impensable fait irruption dans la vie des amis. Des cris. Dans la mer, des personnes tentent de survivre au naufrage de leur bateau. Une seule bouée à bord du voilier des huit amis. L'effroi d'un sauvetage qui ne peut sortir de l'eau qu'une infime partie des naufragés.
Comment vivre après ? Pour les amis, pour les réfugiés ?
Comment pouvons-nous faire mieux ? Comment pouvons-nous ouvrir les portes de nos pays pour accueillir nos semblables, nos frères ? Comment ne pas faire de la Méditerranée un cimetière marin ? Voilà les questions de ce roman.
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entre recit et roman
Ayant lu il y a quelques années le roman ELDORARO de LAURENT GAUDE ,je n'ai pas retrouve cette intensité d'écriture
J'ai trouvé le récit manquant de profondeur;;;il est vrai qu'il est difficile d'ajouter au tragique de la situation
Le livre reste facile à lire et abordable
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