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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Shinji Wakatsuki travaille au département du déblocage des fonds d'assurance vie d'une agence d'assurance de Kyoto. Il compulse des piles de formulaires de décès pour éventuellement débusquer des fraudes. Un jour, il se rend chez un client, Shigenori Komoda, qui a été très vague sur les raisons de son invitation. Ils entrent ensemble dans la maison, Komoda appelle son fils qui doit être rentré et ils tombent sur le corps pendu de l'enfant.

«  Wakatsuki tourna la tête et croisa son regard. Sur le visage jusqu'alors dénué d'expression de l'homme, la surprise s'affiche un instant, en même temps qu'il détournait brusquement les yeux. le malaise paralysant qu'éprouvait Wakatsuki fit place à la sidération.
L'homme ne regardait pas l'enfant.
Devant le corps de son propre fils, il se contenait de le regarder lui, pour épier ses réactions. Il n'y avait pas la moindre parcelle d'émotion à lire sur son visage.(...) On aurait dit que le temps s'était scindé en deux branches. D'un côté, Komoda, qui continuait de jouer une pièce de théâtre dans un monde inchangé, de l'autre l9'enfant, figé dans l'éternité. »

Choqué, Wakatsuki ne parvient pas à se sortir de la tête ( et nous non plus ) que la réaction du père face au suicide de son fils n'est pas « normale », d'autant que Komoda harcèle l'agence pour recevoir le montant de l'assurance vie qu'il avait souscrite au nom de son fils.

A partir de là, on se retrouve plonger dans ce que la psyché humaine a de plus sombre, accompagnant Wakatsuki dans le terrible engrenage dans lequel il se trouve piégé. Il y a des moments de terreur pure qui s'infiltre dans la tête du lecteur et hérisse ses poils. Les cauchemars récurrents du héros sont d'une rare puissance évocatrice, étirant le temps en quelques phrases effrayantes, avec une folie à la Horla qui monte crescendo tant Wakatsuki perd pied, obsédé par la conviction qu'il s'agit d'un meurtre maquillé en suicide, hanté par un drame intime qui resurgit de son enfance.

La Maison noire est en fait le premier roman de Yusuke Kishi, publié à rebours en France après le succès de la Leçon du mal. J'ai adoré ce dernier, du thriller jubilatoirement brutal et cynique, et j'ai trouvé La Maison noire réussi mais moins abouti. Disons qu'au mitan, il y a des faux- plats un poil bavards - et donc longuets - sur la psychopathie. Surtout, on devine assez vite les coutures avec des révélations qui arrivent à mon sens un peu trop tôt dans le récit. Autre bémol, l'épilogue est un peu facile.

Il n'empêche que ce roman m'a plu car l'auteur ose s'aventurer dans l'horrifique en assumant un final gore très visuel, à la limite du grotesque, vraiment très fort. Et puis, ce portrait sans concession de la société nippone interpelle. Nous sommes dans les années 1990, peu de temps après l'éclatement de la bulle financière spéculative. le Japon décrit est peu reluisant, en proie à une crise de moralité qui renverserait les valeurs traditionnelles.

Finalement, cette épidémie d'arnaques à l'assurance ou au frais d'hospitalisation, plus ou moins contrôlée par les yakuzas, glace presque plus que les épreuves singulières du héros, avec des individus prêts à tout par cupidité. Décidément, le vénéneux est partout dans ce roman.



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Shinji Wakatsuki travaille dans une compagnie d'assurance où il s'occupe des dossiers de dédommagements financiers qui sont accordés aux gens ayant eu un accident ou ayant connu un décès dans leur famille et qui, bien entendu avaient souscrits une assurance les couvrant pour de tels drames.
Mais la tentation est parfois grande de frauder pour toucher de grosses sommes d'argent...
C'est alors que Shinji intervient et enquête pour s'assurer que la compagnie ne va pas payer les fraudeurs.
Mais parfois, il n'est pas simple de déterminer la cause d'un décès, accident, suicide ou meurtre ?
Shinji va être confronté au cas vraiment étrange d'un enfant âgé de 12 ans qui se serait suicidé, et il soupçonne rapidement quelque chose de terrible.
J'ai bien aimé le début du roman, on sent la tension qui monte très vite, mais j'ai ensuite trouvé que le roman traînait un peu en longueur et que le récit prenait un tour vraiment très noir, hyper violent, avec une escalade de la violence et de la terreur assez difficile à supporter et finalement peu crédible.
Le thème des sociopathes est intéressant mais le roman ne m'a pas totalement convaincu, il est inégal, et certaines scènes sont véritablement atroces.
Je remercie NetGalley et les éditions Belfond pour cet envoi.
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J'avais eu un coup de coeur pour La leçon du mal l'an dernier, non pas que je sois attirée par la violence et la noirceur mais par l'écriture, et la traduction de fait, de Yûsuke Kishi pa sa façon de traiter la psychologie humaine dans ce qu'elle a de plus horrible dans un lieu qui aurait dû être un havre de paix et de savoir !

Ce roman m'a beaucoup moins subjuguée non pas de par le sujet mais parce ce que le personnage principal est celui qui va faire les frais de la haine destructrice, ce qui nous place de l'autre côté du miroir pour ainsi dire. Ce thriller a été écrit en 1996, donc bien avant La leçon du mal et a peut-être été son galop d'essai !

Ceci ne m'a pas empêchée de sentir monter l'angoisse, ce que l'auteur fait à la perfection, jusqu'au déferlement de violence dans laquelle il ne semble pas se complaire malgré les descriptions détaillées.

Lire les rubriques nécrologiques dans le cadre de son métier n'est pas réjouissant mais en plus les japonais semblent prêter une attention particulière à celles-ci. Wakatsuki est un agent modèle, il travaille sur les dossiers d'assurance vie. A la demande d'un client il se rend chez lui où il découvre le fils pendu. Dans les jours qui suivent le père demande le paiement de l'assurance de son fils pour suicide !

Voici la porte ouverte au stress du lecteur et au danger pour Wakatsuki ! Intrigue très bien menée même si le milieu des assurances n'a pas un grand intérêt pour moi mais c'est aussi l'occasion de découvrir des spécificités japonaises qui ont apporté de profonds changements dans la société.

Je remercie l'équipe de Babelio pour cette Masse Critique et les éditions Belfond pour l'envoi du livre.

Challenge Multi Défis 2024
Challenge Entre Deux Thématique 2024
Masse Critique janvier 2024
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Wakatsuki, passionné d'insectes, travaille pour un groupe d'assurance japonais, spécialisé dans le versement d'argent des assurances vies.
Sa vie sereine va basculer le jour où un bénéficiaire le contacte et souhaite qu'il se déplace personnellement pour un litige.
Il comprend vite que l'homme tente d'escroquer l'agence.
Alors qu'il se démène pour le prouver, son quotidien devient de plus en plus pesant. Une menace latente plane au dessus de lui et pas forcément celle qu'il s'imagine.

Notre personnage est enfermé dans un boulot qui ne lui convient pas, il se farcit des rapports de décès tous les jours pour vérifier que les bénéficiaires des assurances soient bien éligibles au versement des liquidités. Ses études d'entomologie sont une valeur ajoutée pour le récit puisque l'auteur joue la comparaison entre le comportement humain et souvent déviant de celui ci, avec celui d'insectes de toutes sortes. En plus d'approfondir ma culture générale, je trouve que l'exercice de style est parfaitement maîtrisé.

Yusuke Kishi livre un thriller palpitant où la tension monte doucement jusqu'à ce qu'elle soit à son paroxysme. Dans la culture japonaise, très respectueuse de son prochain, le moindre individu dérangé mentalement fait tâche. La mise en scène magnifie ce contraste, aureolant le récit d'un sentiment de malaise.
Après la mise en place de l'histoire il y'a quelques pages où l'ennui m'a gagné avant de comprendre que l'auteur installait les prémices d'un final angoissant à souhaits.

N'allumez pas la lumière avant de pénétrer dans la maison noire si vous aimez les ambiances oppressantes.
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La découverte récente d'un romancier japonais aussi fou que Yûsuke Kishi, avec la publication de la leçon du mal, fut un plaisir innommable pour les lecteurs français, du moins ceux qui goûtent une certaine perversité, gorgée d'humour très noir, dans un suspense étouffant. Les éditions Belfond ont eu la bonne idée de poursuivre avec ce romancier dingue, en traduisant La maison noire, livre paru en 1997, au Japon. le choc n'est pas le même qu'avec son roman précédent -on s'habitue à tout, même aux scénarios horribles-, mais l'on y retrouve la puissance d'évocation de Kishi, dans un engrenage imperturbable au coeur du mal, une fois encore. Rien de tel qu'un type normal, employé zélé d'une compagnie d'assurances, qui va perdre beaucoup ... de son assurance, devant un fraudeur (son identité sera révélée au moment opportun) prêt à tout et en priorité au pire. D'où la descente aux enfers qui se met en place lentement, avec la maîtrise très froide d'un auteur qui sait comment faire monter la tension et l'horreur. La lecture de la biographie de Yûsuke Kishi nous apprend qu'avant de devenir écrivain, il a travaillé dans le monde des assurances, ce qui explique la documentation très précise qui enrichit l'intrigue et la rend crédible, même si le bouchon est poussé très loin, afin de nous faire frissonner. Au passage, l'aspect très visuel du livre en ferait un candidat très prometteur pour une adaptation cinématographique, si cela n'a pas déjà fait.

Un grand merci à la Masse critique de Babelio et aux éditions Belfond.
Lien : https://cinephile-m-etait-co..
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Wakatsuki est un employé modèle dans un cabinet d'assurance. Un jour, Komoda, un client lui demande de venir faire un constat dans sa maison. Sur place, Wakatsuki découvre le corps d'un enfant de douze ans pendu. Komoda dit qu'il s'agit d'un suicide et réclame l'argent. Mais Wakatsuki soupçonne un meurtre et décide d'enquêter.
C'est un thriller qui fait froid dans le dos.
La plume de l'auteur est très particulière et on y retrouve le même genre d'ambiance que dans La leçon du mal. L'ambiance y est lourde, froide, pesante et parfois glauque.
Les scènes sont décrites avec des détails crus, il fait parfois avoir le coeur bien accroché.
Les personnages sont bien travaillés et ont tous un caractère reconnaissable.
Je me suis attachée à Wakatsuki, j'ai aimé la part sombre et torturée en lui.
On pourrait croire que le thème des assurances vies n'est pas un bon sujet de thriller car ennuyeux mais bien au contraire. On sait bien qu'un des deux plus gros mobiles de meurtre est l'argent. Ici l'auteur nous fait plonger dans les tréfonds de la noirceur de l'âme humaine.
Ça m'a fait froid dans le dos. Je mets un petit bémol pour certains passages que j'ai trouvé trop longs.
Bref, je suis conquise par cet auteur.
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On choisit généralement un roman pour son auteur, rarement pour son éditeur. La maison d'édition Belfond a la particularité de proposer des romans audacieux qui jusqu'à présent me parlent. Je me suis donc tournée vers La maison noire de Yüseke Kishi sans appréhension et même, avec beaucoup d'enthousiasme. A savoir, ce roman a été publié en 1997 au Japon où il a reçu le prix « Nihon horror shōsetsu ».

Wakatsuki travaille dans un cabinet d'assurances. Il est charger d'analyser les dossiers d'indemnisation et de traquer les fraudeurs.

J'ai eu beaucoup de mal à entrer dans l'histoire. le premier chapitre est lourd des démarches et dossiers administratifs traités par Wakatsuki. C'est ennuyeux dans la vraie vie et il en est de même en lecture. J'ai presque hésité à poser le roman car le chapitre était vraiment long (Tous d'ailleurs).
Mais finalement j'ai bien fait d'être tenace car une fois le contexte posé, l'histoire s'installe et la tension s'intensifie. Il y a une vraie montée en puissance et un rythme puissant qui dénote avec l'amorce poussive. Une plume et un style littéraire très efficace.
Le côté horreur est tout à fait supportable. Les scènes macabres sont gores mais l'accent est davantage porté sur l'âme humaine et ses travers. D'ailleurs, certains passages philosophiques éclairent sur la psychologie et sociologie locale.

Une immersion dans la société nippone sans concession, plutôt pessimiste, noire. On est loin de l'image lisse japonaise !
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La maison noire est un des premiers romans de Yûsuke Kishi. Paru en 1997, il est seulement traduit en français aujourd'hui. J'avais découvert cet auteur l'an dernier avec La leçon du mal, un roman original dont l'intrigue se situe dans un lycée, roman que je ne suis pas prête d'oublier.
Yûsuke Kishi entraîne cette fois-ci son lecteur dans une compagnie d'assurance, secteur assurance-vie. C'est un milieu qu'il connaît bien car il y a travaillé.
Je me suis amusée du comportement du personnel de la compagnie d'assurance, toujours extrêmement poli avec les clients, limite obséquieux, malgré les soupçons d'arnaques qui sont très nombreuses. L'intrigue avance lentement, l'auteur mettant soigneusement en place une machination diabolique. Ce récit rapporte un fait de société assez choquant. J'imagine évidemment que ce thriller est un condensé poussé à son paroxysme de toutes les horreurs et violences dans les cas d'arnaques à l'assurance-vie.
Ce que j'apprécie particulièrement dans les romans japonais, c'est le dépaysement. Avec ce deuxième roman (pour nous Français) Yûsuke Kishi ne déroge pas à la règle. Il décrit, avec une bonne dose de cynisme, la société japonaise des années 1990. Les valeurs traditionnelles sont abandonnées au profit d'une modernité où l'immoralité pousse aux excès.
Comme dans tous les romans japonais, la lecture n'est pas toujours aisée, il faut retenir des noms qui parfois se ressemblent et dont on ne sait jamais si ce sont des prénoms ou des noms de famille. Mieux vaut ne pas s'arrêter dans la lecture mais, happée par l'intrigue, je suis allée tellement vite que, cette fois-ci, ça ne m'a pas gêné.
Merci aux Editions Belfond et à Babelio pour ce Masse Critique
Lien : https://ffloladilettante.wor..
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La maison noire est le second roman de l'auteur Yûsuke Kishi traduit en français (après La leçon du mal) mais il a été initialement publié en 1996, au Japon.

Wakatsuki est un agent d'assurance spécialisé en assurance-vie. Chaque jour, l'employé-modèle épluche les nécrologies et doit regarder si tous les critères sont remplis pour que sa société verse les indemnités aux bénéficiaires ou non. Un jour, un client nommé Komoda l'invite à se rendre chez lui pour une formalité. En pénétrant dans cette maison sinistre et sordide, Komoda et Wakatsuki constatent le suicide du beau-fils de Komoda. Très vite, l'assureur a des doutes. Est-ce un meurtre mis en scène afin de toucher les indemnités ? Wakatsuki n'est pas au bout de ses surprises…

Si ce roman a été écrit il y a près de 30 ans, je l'ai trouvé très moderne. Certains passages abordent des problèmes sanitaires et environnementaux et on se rend compte que ceux-ci n'ont malheureusement pas changé et sont même aggravés.

Dans La maison noire, j'ai particulièrement aimé l'ambiance qui devient de plus en plus sombre et inquiétante au fil des chapitres. Certains points de l'intrigue sont prévisibles sans que cela gâche le plaisir de la lecture. On bascule progressivement dans l'horreur, ce qui est loin de me déplaire.

Pour conclure, un thriller japonais réussi et passionnant, une thématique originale et une fin à la hauteur de mes attentes. Oserez-vous pénétrer dans la maison noire ?
Lien : http://romansurcanape.fr/la-..
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Soyons clairs: je crois que je n'aurais jamais ouvert ce livre si certains blogueurs n'en avaient pas parlé avec autant de passion! Il faut dire que la thématique des assurances n'a rien de palpitant au départ et est plutôt inhabituelle dans le roman policier et encore moins dans le thriller. Pourtant, j'ai été totalement happée par ce roman rythmé et à la tension psychologique palpable. Jusqu'aux derniers chapitres que j'ai lus dans un état proche de l'apnée, tant j'étais prise par l'histoire.

Analyse complète sur le blog
Lien : https://carnetdelecture.be/2..
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