Ma foi, messieurs, l'affaire me semble sérieuse.
Il existe beaucoup d'ouvrages virulents
Qui ne veulent pas admettre qu'il y ait un Dieu ;
Mais le diable, autant que je sache,
Aucun athée ne l'a récusé de façon convaincante.
Le monde, dit-on, est de plus en plus sage,
Et tout un chacun, je le sais, lit son Puffendorf ;
Mais Huisum est une toute petite partie du monde
Où ne parvient, ni plus ni moins, que la part
Qui lui est due de la sagesse universelle.
Un, le Seigneur. Deux, le sombre chaos.
Trois, l'univers. Trois verres sont nécessaires,
Au troisième, on boit des soleils à chaque goutte,
Et aux suivants, des firmaments.
- Et c'est aujourd'hui précisément
Que, chose étrange, vous êtes privé de perruque !
Elle aurait au moins recouvert vos blessures.
- Oui, oui. Un malheur a toujours son jumeau.
Et ce qui pourrait tout au plus
Etre en jeu ici, c'est une farce enfantée la nuit,
Qui fuit la lumière indiscrète du jour.
- Pour trébucher, il n'est besoin que de deux pieds.
Sur ce plancher tout uni, y a-t-il une embûche ?
Or c'est ici que j'ai trébuché ; car chacun porte
En soi la fâcheuse pierre à laquelle on achoppe.
- Non, dites, mon ami ! Cette pierre, chacun la porterait ?
- En soi, oui !
- Malédiction !