J'ai découvert
Penthésilée, cette pièce qui s'inspire de l'Antiquité grecque, écrite par un romantique allemand, dans une représentation en russe surtitrée, et j'avais été bouleversée par sa beauté et sa poésie, par-delà la langue.
Je viens de la relire, et la magie a à nouveau opéré. C'est une tragique histoire d'amour dévorant - au sens propre, où la douceur des fleurs se mêlent au choc des épées,les armées féminines des Amazones à celles des hommes grecs, et le désir à la mort. Car effectivement, c'est une pièce de batailles et de duels, qui se passent hors scène et ne sont que racontés, mais avec beaucoup de poésie et de façon très évocatrice.
C'est une réécriture de la mythologie et de la plus grande épopée de la littérature, l'Iliade, mais qui met au centre les femmes. On ne voit pas les Troyens, les Grecs à part Achille ne sont que des récitants interchangeables - Ulysse ou Diomède ne sont que des soldats grecs types, assez interchangeables. Ce sont donc les femmes, avec leurs croyances, leurs déesses mêmes, leurs pratiques aussi et jusqu'à la revendication de leurs désirs qui prennent la lumière.
Penthésilée dans sa folie meurtrière est représentée comme malade, ses amies la plaignent, et pas comme femme hystérique. Achille, forcément, à ses côtés, apparaît assez fade et mesquin, lui qui pense à ses désirs mais d'abord à son honneur de guerrier, ne pouvant accepter de se laisser soumettre - à moins qu'il se laisse délibérément vaincre par amour.