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3,45

sur 281 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Marc est un médecin de famille désenchanté, que des années de pratique ont dégouté du corps de ses patients. Aujourd'hui, il est convoqué par le Conseil de l'Ordre pour avoir commis une erreur médicale, complètement improbable, ayant entrainé la mort de l'un de ses patients : Un acteur nommé Ralph. Mais contre toute attente, Marc espère que l'erreur médicale sera bel et bien confirmée… Parce que la seule autre explication serait d'imaginer qu'il l'ait fait exprès ! Est-ce envisageable ? Avait-il des raisons pour cela ?


« Parfois, vous rembobinez votre vie, pour vérifier à quel moment elle aurait pu prendre une autre tournure. Là ! Dites-vous. Là, regarde... Là, quand je dis que, pendant les vacances, nous serons nous aussi dans la région et que c'est peut-être ("effectivement. Oui. Pourquoi pas ? Qui sait.") une bonne idée de passer. C'était au moment de prendre congé, tout à la fin de la soirée. La nuit était déjà tombée depuis longtemps et Ralph, tout comme Judith, ont évoqué pour la première fois la maison de vacances. (...) Une villa avec piscine. »


C'est en laissant Marc nous raconter, au fil de ses pensées, comment il en est arrivé là, que l'on apprend que le défunt patient est un acteur de théâtre qui avait récemment pris Marc en amitié : Avec sa famille, ce dernier était régulièrement invité à ses représentations puis, très récemment, dans leur maison de vacances… S'est-il passé quelque chose entre les deux hommes ou entre les deux familles qui puissent laisser penser que Marc, un médecin réputé, ait commis l'irréparable ?


*****

C'est dans ce brouillard le plus total que démarre le livre, raconté par Marc lui-même, un Marc désabusé dont nous tentons de suivre le cours des pensées. Et quelle bonne surprise ! J'ai craint au départ que ce roman soit un peu sombre ou glauque à cause du ton complètement désenchanté du héros ; finalement, ce récit ressemble en cela au roman « La gifle » que j'avais adoré : le début était très cru, mais c'était pour mieux entrer dans les têtes et vies des personnages, et c'est ce qui donnait tout le relief au roman. C'est la même chose ici.


Celui-ci est construit comme un thriller dans la mesure où, si dès le départ nous savons qu'il s'est produit quelque chose de grave, il faut attendre la fin pour en comprendre les tenants et les aboutissants. En effet, il s'est déroulé beaucoup de choses en vacances entre les deux familles : des flirts innocents entre les enfants, des oeillades entre les couples, des jeux au bords de la piscine, des photos souvenirs d'adultes et d'enfants offrant des portraits de vacances apparemment classiques, mais a priori rien qui puisse pousser au meurtre… Et puis à un moment une action choc : ce serait un bon mobile si le patient en était responsable, mais l'est-il ? Vous n'en saurez rien jusqu'au bout, et c'est délicieux !


Voici donc un roman très prenant, que j'ai dévoré en une journée tellement je ne voulais plus le lâcher ! Ecrit et construit avec maestria du début à la fin, il aborde le rapport au corps humain, les relations physiques entre les hommes et les femmes (adultes et enfants) poussées aux limites de la décence. Il aborde également les préjugés. Bref, je suis enchantée par ce roman qui, une fois passée l'adaptation aux premières pages, est rapidement devenu un coup de coeur. La couverture de son premier livre m'avait fait l'effet d'un roman kitch, mais cette couverture, plus attirante, m'a permis de faire connaissance avec l'auteur : A présent, j'ai hâte de lire « le dîner » qui s'annonce savoureux
Lien : http://onee-chan-a-lu.public..
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On adore ou on déteste mais de grâce, on ne condamne pas l'auteur en lui déniant le droit de faire dire ce qu'il veut à son personnage principal ! Ce serait aussi bête que de prétendre qu'un auteur de thriller ne devrait pas décrire les actes sanglants perpétrés par son serial killer...
Je conseille absolument et assume totalement !
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Herman Koch nous avait déjà prouvé sa déroutante capacité à troubler. le diner était un roman acide, perturbant par les questions qu'ils posait et auxquelles nous étions bien obligés de nous confronter. Un de ces romans dont on ne saurait trop dire si on l'a aimé ou non.

C'est sans surprise que l'on fait la connaissance, dès les premières lignes, d'un médecin généraliste amer dont le regard acide impose aussitôt au roman une forme sans concession. Des comparaisons toujours calibrées au millimètre aux analyses psychologiques aussi fines que percutantes, Koch confirme ici l'acuité de son regard d'écrivain. On pourrait s'attarder quelques instants sur toutes les tendances latentes rebutantes chez le docteur Schlosser : misogynie ordinaire (justifiée par de pseudos faits biologiques), prétention sans borne et dégoût des autres. Pourtant c'est justement ce regard acéré qui donne son rythme et son intérêt au roman. La narration à la première personne nous confronte de plein fouet à ce personnage atypique qui détient le secret de l'intrigue au moment où il la développe, l'autorisant à de nombreuses anticipations du type : « Plus tard je me suis souvent demandé la tournure qu'auraient prise les choses si… » ou

"J'ai fait ce que j'ai fait. Si c'était à refaire je m'y prendrais exactement de la même manière, disent les gens pour justifier leurs propres gestes précipités. Moi pas. Je ferais tout autrement. Tout."

La construction de l'intrigue est à cet égard un chef d'oeuvre pratiquement cinématographique. Un subtil jeu d'anticipation et de flashback se met en place durant les premiers chapitres alors que le docteur Schlosser évoque des scènes qui ne seront pleinement narrées qu'à la fin du roman. Koch distille de précieuses informations tout au long du roman et laisse s'ébaucher librement dans nos esprits les contours d'une intrigue haletante. La suite du roman ne consiste dès lors qu'a répondre à ces questions, ces suppositions du lecteur, et de boucler la boucle pour finalement revenir sur les scènes du début. Tout l'art de l'auteur passe par cette capacité à jouer sur l'effet de répétition, de surprise et de suspense.

De façon moins perturbante que dans le diner, on retrouve, ici aussi, le rapport problématique entre moralité et parentalité. Comment concilier instinct biologique de préservation de l'espèce et principes moraux dictés par les lois ? Les parents doivent-ils seulement agir dans le cadre d'une moralité définie par les besoins de leurs enfants ? Est-ce que la soudaine nécessité, vitale, impérieuse, de défendre ses petits justifie l'animalité de parents capables de tout ?

Villa avec piscine est un roman brillant, haletant, qui n'épargne pas le lecteur et se garde jusqu'à la dernière page toutes les portes ouvertes. Koch y excelle dans l'usage fluide, limpide d'une langue efficace aux effets calculés et prouvés.
Lien : http://erutarettil.com/?p=1872
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Marc Schlosser est un médecin généraliste à qui la vie sourit. Heureux en ménage, père de deux filles de 11 et 13 ans dont il est très proche, il reçoit des patients particuliers, issus du monde artistique en tout genre, et qu'il prend le temps d'écouter... Ou tout du moins c'est ce qu'il leur fait croire, car il ne prend que 5 minutes réellement pour découvrir la raison de leur venue, tout n'est ensuite qu'une vitrine... Un jour, un acteur célèbre, Ralph Meier, entre dans son cabinet et signera la fin de cette "première" vie...
Après avoir écrit "le dîner", Herman Koch livre une fois encore un roman palpitant, dérangeant et cynique. L'événement qui va tragiquement se dérouler cet été là, dans une villa avec piscine, va bouleverser la vie de tous les personnages. Comme dans son premier roman, la tension monte doucement mais efficacement !!!!!!
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Auteur que je ne connaissais pas encore.
Un groupe d'amis passe ses vacances au bord de mer dans une jolie maison avec piscine. le narrateur y est avec sa femme et ses deux filles de 11 ans et 13 ans, aussi jolie l'une que l'autre en bikini sur le plongeoir ou dévoilant leurs jolis corps de leurs orteils à leurs cheveux couchées sur des transats.
Tout se passe bien, jusqu'au jour ou l'ainée s'est fait violer. Que s'est-il passé réelement, qui a osé ? le père de la victime se vengera, c'est en fait le sujet du roman, qui m'a passioné.
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Excellent personnage que celui du médecin misanthrope...
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Villa avec piscine/Herman Koch
Après le décès d'un patient, ami de la famille, l'acteur Ralph Meier, le docteur Marc Schlosser est mis en cause et convoqué par le conseil de l'ordre.
Meier est tombé malade après avoir consulté, juste au retour de vacances passées ensemble avec les Schlosser.
Y a-t-il eu par la suite une erreur médicale ou une négligence ? Ou autre chose d'inavouable ?
Que s'est-il passé auparavant dans la villa du bord de mer avec piscine ?
Voilà un livre qui ravira les amateurs de suspense : Herman Koch sait savamment distiller le suspense tout au long de chacune des pages de ce récit haletant. J'ai été tenu en haleine de la première à la dernière ligne de ce roman parfaitement construit. Mais un livre dérangeant dont émane une vision assez noire de l'âme humaine.
« Les veuves deviennent âgées. Très âgées. Souvent elles s'épanouissent le temps d'un instant à la mort de leur mari. »
C'est avec humour, un humour très noir, et avec cynisme que le Dr Schlosser raconte son histoire incroyable.
Ses réflexions sur sa conception de la médecine généraliste ne laissent pas d'être drôles et iconoclastes assurément.
« Les patients confondent le temps et l'attention. Ils pensent que je leur accorde plus d'attention que d'autres médecins. Mais je leur accorde tout simplement plus de temps ; ce que je dois savoir, il me faut une minute pour l'apprendre. Les dix-neuf autres minutes, je les remplis avec de l'attention. Ou l'illusion d'une attention… Les fonctions d'un médecin généraliste sont simples à décrire. Il n'a pas à guérir les gens, il n'a qu'à s'assurer qu'ils ne se rendent pas en masse chez les spécialistes et dans les hôpitaux… » C'est quand même étonnant !
Durant tout le récit, Marc s'embarque dans des digressions multiples, intéressantes, qui suivent sa pensée vagabonde notamment au sujet de l'aspect biologique de la survie de l'espèce humaine, les déviations sexuelles et le « traitement » qu'il suggère.
Le style de H.K. est simple, facile, chirurgical, parfois avec une note de baroque.
Un roman qui se dévore, avec des rebondissements incessants.
« Parfois vous rembobinez votre vie, pour vérifier à quel moment elle aurait pu prendre une autre tournure. »
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Ceux qui ont lu le Dîner (excellent) ne seront pas dépaysés par le style de l'auteur. Là encore, le narrateur semble plutôt une bonne personne mais très vite sa vraie nature reprend le dessus. Il est médecin mais n'apprécie que très peu l'humanité (cf le chap. 3 très cynique sur les veuves), et se moque ou se plaint des corps nus qu'il voit défiler dans son cabinet. Et surtout, il est très calculateur, comme par exemple lorsqu'il choisit le camping près de la villa des Meier. Et la maladie fulgurante de Meier, provoquée ou non ? Pour la réponse, il faut lire jusqu'au bout...
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Ce roman m'a littéralement passionnée et j'ai eu du mal à le lâcher, poursuivant ma lecture tard dans la nuit. Si je me doutais qu'il n'y aurait pas de morale, j'avais envie de savoir comment chacun aller tirer son épingle du jeu. Et je n'ai pas été déçue. L'auteur neerlandais cultive le suspens jusqu'à la dernière ligne. de la même manière que Marc dissèque psychologiquement ses patients, il nous fait entrer en tant que spectateur dans le cerveau de ce médecin cynique. Tout est fait pour susciter en nous des sentiments partagés entre indignation et compréhension, colère et résignation, certitudes et questionnements. Cela a particulièrement bien fonctionné avec moi. Je trépignais d'impatience d'en savoir plus et en même temps je n'étais pas vraiment certaine de le vouloir. Parfois je sentais l'exaspération monter en moi, d'autres fois j'étais totalement en accord avec le héros. Marc est tout sauf un médecin ordinaire. Fourbe, roublard, manipulateur, mais aussi terriblement humain. Bref, c'est un melting pot de sentiments contradictoires que ce livre a provoqué en moi.
L'écriture directe et rythmée est venue renforcer le plaisir de lecture. Tout est dit simplement, efficacement.

Villa avec piscine est, à l'image du Diner, un roman noir et dérangeant, où l'on se pose beaucoup de questions sur la nature humaine. Chacun y apportera ses propres réponses en son âme et conscience. A lire absolument !
Lien : http://inthemoodforculture.b..
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