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Le choc des cultures
*
Une bien belle découverte que ce roman qui à la fois distrait et informe.
Une histoire qui prend place à Londres, dans un quartier chic , Primrose Hill (vous savez, cet endroit avec des façades colorées dont une maison coûte un bras). Alors, oui, là je commence déjà à parler "argent", "valeur immobilière". Effectivement, ce récit est truffé de références économiques et financières. La preuve, la nanny roumaine , Roxy, adopte un langage monétaire relatif à ses heures de travail pour valoriser un bien (exemple: une coupe de cheveux = 2 heures de garde d'enfants).
Roxy, cette jeune Roumaine immigrée, babysitter mal payée par ses employeurs (Ivana et David) nous raconte son quotidien auprès de cette famille aisée. George, le petit garçon dont elle a la garde est choyé par cette maman de substitution.
En parallèle, David, banquier et porteur d'un grand projet européen bien-pensant, celui de désenclaver la Roumanie grâce à une autoroute, va finalement tomber de son piédestal d'ambitieux.
*
On observe ici deux classes sociales qui s'entrechoquent, s'observent, se méprisent. Deux univers différents qui n'arriveront pas à se comprendre.
J'ai bien aimé aussi la vie dans la campagne roumaine traditionnelle avec l'économie post-Ceaucescu aux antipodes de la nôtre.
Comment Roxy peut-elle accéder à un poste londonien à la hauteur de ses compétences de soignante?
Vous le saurez en lisant cette tranche de vie où l'épanouissement personnel n'est pas forcément synonyme de "vie moderne aisée".
L'auteur maîtrise parfaitement son sujet et nous apporte un éclaircissement sur les rêves européens. Une satire intelligente dont le mot "kidnapping" prend tout son sens à la toute fin du roman.
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En arrivant en Angleterre, la jeune Roumaine Roxandra est devenue Roxy et a rejoint le marché florissant des nannys à bas prix que les couples londoniens emploient. Elle s'occupe donc du petit George, auquel elle est très attachée, sous la férule de la mère, Irvana et le regard plus lointain du père, David.
A l'approche de ses quarante ans, David rêve de gravir enfin un nouvel échelon au sein de la Banque européenne où il occupe les fonctions de senior banker dans le département « Infrastructures ». Un important projet d'autoroute qui traverserait toute la Roumanie du nord au sud pourrait lui permettre d'y parvenir. Grâce à quelques renseignements incidemment glanés auprès de Roxy, il s'attache donc à lui donner une orientation décisive…

Belle surprise que ce roman, dont je ne connaissais pas du tout l'auteur et qui m'a plu de bout en bout ! Pour que son titre (à mon sens trop ambigu) ne prête pas à confusion, sachez seulement qu'il convient d'entendre le mot « Kidnapping » au sens large et pas seulement littéral.
Pour le reste, j'ai rarement lu un livre qui se préoccupe avec autant de bonheur à la fois d'informer et de distraire son lecteur. Il le distrait grâce à une histoire prenante, narrée d'une plume alerte, avec des scènes croquées sur le vif qui ne manquent pas de piquant. Il l'informe parce que, sans jamais que son propos en soit alourdi, il nous offre des tas d'informations intéressantes. Sur la Roumanie, le pays lui-même (David va y voyager et nous emmener avec lui) et ses habitants, ceux qui sont restés et ceux qui se sont exilés. Et sur le fonctionnement de la banque où travaille David mais aussi des institutions européennes en général, où des technocrates planifient à distance, en totale méconnaissance des réalités du terrain.

Avec « Kidnapping », roman dont j'ai apprécié la qualité d'écriture, on se plonge au coeur d'un récit ancré dans l'actualité et qui nous donne amplement matière à réflexion. Les personnages (Roxy et David au premier plan) et leur environnement sont fouillés (avec rappel du passé qui les a façonnés) et les situations auxquelles ils sont confrontés s'avèrent plus que crédibles. On sent que l'auteur connaît et maîtrise son sujet. Et comme il se refuse, dans sa manière d'envisager le déroulement des événements, d'emprunter les voies de la facilité, le dénouement n'a rien de prévisible.
Une réussite !
Lien : https://surmesbrizees.wordpr..
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A Londres, de nombreuses familles embauchent des nannys arrivant des pays de l'Est. Ruxandra sera l'une d'elle. Elle arrive de Roumanie. Impossible d'y exercer son métier d'infirmière, malgré les sacrifices qu'elle a fait pour passer son diplôme. Trop mal payée, trop peu d'avenir. Poussée par ses « amis Facebook », elle tente l'aventure et part travailler en Angleterre. Désormais prénommée Roxy, elle devient la nanny du petit George. Enfant mal aimé par David, un père d'avantage préoccupé par sa carrière que par sa famille et par Ivana, une mère plus intéressée par le paraitre et les apparences que par l'éducation de son fils qu'elle confie à une autre, Roxy va s'attacher chaque jour au petit garçon qu'elle façonne comme son propre fils. Jusqu'au moment où l'amour de cette mère de substitution la pousse à l'irrémédiable, provoquant un étonnant retournement de situation.
Il y a deux facettes qui m'ont parues très intéressantes dans ce roman. D'une part l'évocation de la vie des émigrés, qu'ils soient roumains ou issus d'autres pays de l'Est ou d'ailleurs. Avec en filigrane ce que cela implique de choc et d'incompréhension dus aux différences sociales, traditionnelles ou culturelles, et au statut que l'on attribue à chacun, ou que chacun se donne ou se refuse dans la société. Car lorsque Roxy apprend qu'elle peut exercer son métier d'infirmière à Londres, tout un monde s'ouvre à elle qu'elle a du mal à accepter, comme si était la seule possibilité envisageable était une position d'immigré subalterne.
D'autre part, l'action bienpensante mais pas toujours opportune des banquiers et investisseurs européens. En Roumanie, ils s'agit de construire une autoroute pour désenclaver le pays du nord au sud. Désir de bien faire ? Désir de briller sur l'échiquier européen des affaires et des banques ? Désir d'être réellement utile, ou de plaire aux investisseurs et aux politiques ? Car il n'est pas sûr que le but recherché soit réellement le bien de la population et du pays.
J'ai apprécié cette plongée dans ces deux univers si contradictoires, mais qui sont pourtant bien observés de l'intérieur à chaque fois. David, ce banquier londonien bientôt quadra qui aspire tant à changer de poste pour enfin atteindre le statut de ses rêves, et qui au départ n'envisage sa mission que par ce prisme-là. Et Roxy, qui a beaucoup de mal à imaginer qu'elle peut sortir de sa condition d'émigrée et obtenir un poste à hauteur de ses compétences, mais qui aura la finesse de manipuler et orienter les décisions prises dans son pays. Belle description aussi de la vie en Roumanie, que ce soit à Bucarest ou dans la campagne reculée, tant pendant cette époque post dictature ou par l'évocation de la vie avant la chute de Ceausescu. de quoi se poser quelques questions intéressantes, et peut-être perturbantes mais salutaires, sur nos ambitions et sur le fonctionnement des institutions européennes.

Lien : https://domiclire.wordpress...
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Un roman tranquille, qui vous mène petit à petit à son "titre".
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Ivana est une immigrée roumaine qui a "réussi" : mariée à un banquier de la City de Londres, mère d'un adorable Georges, elle applique les recettes d'éducation à la lettre lues dans un livre pour maman modernes.
David, le mari esseulé, se bat dans le monde de la finance et trouve enfin le projet de sa vie : désenclaver les pays émergents de l'Est par une belle autoroute.
Est-ce par cruauté qu'Ivana emploie Roxy comme nounou? Nouvelle immigrée roumaine, cette jeune femme subit la tyrannie de sa patronne.

Ce qu'on pourrait prendre pour une simple histoire d'oppositions de classes et de cultures est un roman d'une grande intelligence, qui brouille admirablement les pistes. Ce n'est que dans les trente dernières pages que la trame prendra soudain forme, à votre grande surprise!

Une belle histoire de "gens", l'opposition entre s'épanouir humainement et vivre dans une Europe moderne est forte. Un roman d'une actualité criante qui donne de belles pistes de réflexion.

Merci à Babélio pour l'envoi !
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Deux personnages principaux dont on suit les ennuis professionnels : un ambitieux banquier de la City qui travaille dans une banque finançant le développement ; une nanny roumaine fuyant la pauvreté de ses Carpates qui élève le bébé garçon du banquier, payée pingrement au noir. Deux paysages : Primrose Hill à Londres, décati mais inabordable sauf pour les milliardaires, Bucarest et le Palais du Peuple (on entre dans le monstre architectural de Ceaucescu !) et les Carpates roumaines, ses monastères bloqués dans le temps avant 1940. Un beau roman très contemporain avec ses problématiques environnementales et de développement, dans cet 'autre empire' aux frontières extensibles qu'est l'Europe, les empires n'ayant pas de frontières, ni d'ailleurs l'exploitation des humains. Les personnages sont attachants malgré (à cause de ?) leur défauts, la Roumanie post-Ceaucescu est belle, en tous cas ce roman donne envie d'y aller voir. J'ai beaucoup aimé ce voyage d'un bout à l'autre de l'Europe.
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