Ce long monologue, d'une traite, est une mise à nu.
Le personnage nous semble tout d'abord anodin - et puis, qu'est-ce qu'il nous veut, avec ses histoires un peu banales, un peu sordides? C'est ce que se demande le spectateur qui se fait interpeler par cet inconnu qui n'attend aucune réponse. Mais, peu à peu, les mots cessent de se bousculer, et la souffrance parle, à vif. La solitude surtout, le désir irrépressible d'être entendu, écouté, compris, aimé, désir qui se sait d'emblée voué à l'échec.
Koltès pousse un long cri qui résonne profondément en nous: le solitaire trouve écho en chaque solitaire qui l'écoute.