Citations sur La Porte rouge (12)
- Je désire un monde de paix et de justice, un monde parfait dans les moindres détails. Mais les gens ne sont pas parfaits. Il y a tellement peu de perfection dans l'univers ! Pourtant, je la désire profondément. Parfois, ça me déprime.
- Tu dois comprendre le sens des imperfections du monde et la raison pour laquelle elles t'obsèdent. quelle route vers l'illumination préfères-tu emprunter ?
Quand un moustique atterrit sur moi et essaie de me piquer, tu crois que je l'écrase ? Oh, que non ! Je lui installe une petite serviette, une toute petite fourchette et un tout petit couteau, et je dis: " Il faut que tout le monde mange. C'est moi qui vous invite à dîner, Mr Moustique. "
Les Chinois accusaient les américains de posséder des " rayons de la mort en orbite " et les américains accusaient les Chinois de la même chose. Certains scientifiques affirmaient que le monde périrait par les flammes; d'autres par le froid; les deux partis comparaissaient devant le Congrès pour défendre des plans législatifs opposés, destinés a sauver la terre.
Comme toutes les agences gouvernementales au personnel trop nombreux, ils n'avaient de cesse que de justifier leur budget toujours croissant. Il leur fallait tous les ans davantage d'arrestations et de condamnations pour prouver que le taux de vol et de vandalisme informatiques augmentait bien a une vitesse effrayante. En conséquence, il arrivait que des pirates n'ayant ni volé ni provoqué les moindres dégâts soient traînés devant les tribunaux pour des délits mineurs. On ne les jugeait pas dans l'espoir que leur exemple servit à endiguer le crime: leur condamnation permettait simplement d'alimenter les statistiques assurant des fonds supplémentaires au projet.
Certains allaient en prison.
Sacrifiés sur les autels de la bureaucratie.
Martyrs du cyberespace clandestin.
Les hommes avaient plus de chance de mener une vie de chien au sens péjoratif du terme, que la plupart des chiens eux-mêmes.
Pour se trouver sans le moindre historique de crédit, a vingt-neuf ans, dans l’Amérique actuelle, il fallait avoir été gitan ou chômeur sans domicile fixe pendant la plus grande partie de sa vie, au moins depuis l'adolescence.
Dormez, chère madame, dit-il avec un mélange d'affection et de regret tandis qu'il lui fermait aussi la paupière droite. Vous n'avez plus a vous inquiéter de vos finances ni à travailler tard. Plus de stress ni de luttes incessantes. Ce monde n'était pas digne de vous.
L'instant était a la fois triste et joyeux. Triste parce que la beauté et l'élégance de cette femme n'illuminaient plus le monde; plus jamais son sourire ne réconforterait quelqu'un; plus jamais sa courtoisie et sa prévenance ne contreraient le flux de barbarie qui déferlait sur cette société troublée. Joyeux, parce qu'elle n'aurait plus jamais peur, ne verserait plus de larmes, ne connaîtrait plus le chagrin, ne ressentirait plus la douleur.
Il allait bel et bien se produire une apocalypse, songeait Roy. Une grande guerre, tôt ou tard: nation contre nation ou race contre race, affrontement de religions ou bataille d'idéologies. L'humanité était poussée au combat et à l'autodestruction aussi surement que la terre achevait chaque année sa révolution autour du soleil.
Il dépassa un cinéma où tous les films à l'affiche proposaient des saletés. De l'ultra-violence. De sordides histoires de sexe. C'étaient des films produits par de grands studios, avec des acteurs célèbres, mais des saletés néanmoins.
L'irresponsabilité était le fléau de cette époque - raison pour laquelle Roy tentait de se faire bon Samaritain chaque fois qu'une occasion se présentait. Comme le monde aurait pu être lumineux si chacun s'était contenté d'allumer ainsi une petite flamme ! C'était la une chose en laquelle il croyait fermement.