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3,36

sur 206 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Puissant. À lui seul ce mot résume l'ouvrage. L'autrice a minutieusement suivi la vie de ces six petites filles dans l'enfer de la seconde guerre mondiale. Pas de pathos. Des rires parfois, des larmes souvent. Cloe Korman nous plonge au coeur de la vie des enfants juifs entre Montargis et Paris.
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Difficile à lire mais un sujet indispensable à bien connaitre

L'autrice a **romancé** l'histoire familiale mais aussi de centaines d'enfants raflés en France & en particulier à Paris;

Elle explique bien le rôle du régime pétainiste & aussi de l'UGIF( L'Union générale des Israélites de France)

J'ai eu du mal par l'écriture car elle **raconte** mais n écrit pas
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Entre 1942 et 1944 en France, des milliers d'enfants juifs de tous âges se sont retrouvés seuls après la déportation de leurs parents. Des enfants qui embarrassent le régime de Vichy qui les internera dans différents lieux (Pithiviers, Beaune-la-Rolande, Paris) avant de prendre une décision bien plus radicale. Parmi ces enfants se trouvaient les petites cousines de l'auteure ainsi que trois de leurs petites camarades. Si ces trois petites filles ont survécu, ce n'est malheureusement pas le cas de Mireille, Jacqueline et Henriette Korman, âgées de 10 à 3 ans au moment de leur arrestation en 1942 et qui seront assassinées à Auschwitz en 1944. C'est leur itinéraire que retrace Cloé Korman dans ce livre.

Cloé Korman a mené un véritable travail d'enquêtrice pour remonter la piste familiale, car ce n'est pas un sujet qui est abordé chez les Korman. C'est d'ailleurs le défrichage mené par sa soeur, Esther, et les documents que celle-ci a réussi à regrouper, qui va lancer Cloé dans cette recherche qui va la mener de Montargis à Beaune-la-Rolande et à la rue Lamarck à Paris. Elle va aussi puiser dans les souvenirs d'Andrée Kaminsky, l'une des petites filles qui a survécu avec ses soeurs, Jeanne et Rose ainsi que Madeleine pour retracer les deux ans durant lesquelles les fillettes seront ainsi ballotées d'un lieu à l'autre.

Cloé Korman réussit ici à nous faire ressentir ce qu'ont pu éprouver les enfants. Elle parvient à nous faire comprendre l'intensité des relations qui se nouent, encouragées par l'urgence de les vivre. Mais elle nous décrit aussi les petits moments qui font l'enfance et qui demeurent même au plus noir des épreuves.

Elle déroule ainsi le fil, avec sensibilité et douceur, faisant parfois des pauses pour raconter des épisodes de sa vie personnelle tels que sa grossesse et la naissance de son petit garçon. Elle redonne une voix à tous ces enfants disparus mais aussi une place aux survivants et à ceux qui les ont aidés, soutenus, cachés. Son écriture, toute en retenue et sobriété met encore plus en exergue la barbarie d'un état qui a livré des enfants à la mort sans aucun état d'âme.

Un livre puissant qui procure énormément d'émotion.
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Entre 1942 et 1944, des milliers d'enfants juifs, rendus orphelins par la déportation de leurs parents, ont été séquestrés par le gouvernement de Vichy. Maintenus dans un sort indécis, leurs noms transmis aux préfectures, ils étaient à la merci des prochaines rafles.
Parmi eux, un groupe de petites filles. Mireille, Jacqueline, Henriette, Andrée, Jeanne et Rose sont menées de camps d'internement en foyers d'accueil, de Beaune-la-Rolande à Paris. Cloé Korman cherche à savoir qui étaient ces enfants, ces trois cousines de son père qu'elle aurait dû connaître si elles n'avaient été assassinées, et leurs amies.
C'est le récit des traces concrètes de Vichy dans la France d'aujourd'hui. Mais aussi celui du génie de l'enfance, du tremblement des possibles. Des formes de la révolte.

Je suis assez mitigée sur ce livre.
Le thème, douloureux, est bien documenté : les enfants , que l'on sépare de leurs parents, puis que l'on transfère d'un lieu à l'autre, en essayant de garder les fratries. J'ai trouvé cela très intéressant du point de vue historique car j'avoue que je ne connaissais pas cette partie de l'histoire de la Seconde GM, toutes ces rafles qui ont eu lieu partout en France dès juillet 42 pour pouvoir malheureusement remplir des trains avec les quotas imposés par les Allemands. Mais, on découvre aussi la solidarité de certaines personnes, qui ont aidées ces jeunes enfants à échapper à la mort.
Par contre, je n'ai pas du tout aimé l'écriture adoptée par l'auteure avec ces allers-retours incessants entre passé et présent, j'avoue que cela m'a dérangé dans ma lecture. J'ai aussi trouvé dommage qu'ils n'y aient pas de photos pour mettre un visage sur ces 2 fratries de jeunes filles.
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Récit marquant dans lequel Cloé Korman raconte la relation de "presque soeurs" qui va lier pendant 7 mois le destin de 6 fillettes de deux familles (les familles Korman et Kaminsky), trois d'entre elles étant ses petites cousines.
Trois d'entre elles survivront, les trois autres n'auront pas cette chance.

Pour nous raconter cette histoire, c'est avec émotions que Cloé Korman revisite les lieux qu'ont foulé ces enfants et rencontre ceux qui ont survécus à ce drame.
Découvrir ce qu'ont vécu ces fillettes est à la fois passionnant et terrible. Passionnant car l'attitude de ces enfants (obligés de grandir vite) force à l'admiration surtout lorsqu'on connaît leur âge (une dizaine d'années!). Et terrible, quand on voit la machine d'inhumanité qu'a été la gestion de ces enfants juifs, sans cesse ballottés d'un camp et/ou d'un foyer à un autre, sans jamais se soucier de séparer une fratrie ou non.

Le style est fluide et l'auteure choisit de mêler le passé à son présent en évoquant ce qu'elle est en train de vivre au moment de ses recherches. Se mélangent ainsi sa joie d'être elle-même enceinte avec les détails du drame dont ont été victimes ses petites cousines. J'ai trouvé cela bizarre, comme l'écho que cela a dû avoir sur elle.

Enfin, Cloé Korman décrit les documents auxquels elle a eu accès, les photos qu'elle a retrouvé de cette période. de fait, par ce récit très vivant dans lequel on craint à chaque instant pour ces fillettes, qui nous deviennent proches, quelques photos auraient été les bienvenues dans le livre pour nous les faire rencontrer également.

En marchant comme elle l'a fait dans les pas de ces enfants, et en en restituant le récit dans les "presque soeurs", Cloé Korman se positionne comme la gardienne de leur mémoire, donnant ainsi au monde un témoignage dramatique sur ce qui est arrivé à des familles entières lors de cette période noire de notre histoire.
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Au début, j'appréhendais un peu la lecture de ce livre. Un sujet devenu classique, la peur de lire un documentaire plutôt qu'une fiction et du coup de ne pas apprécier à sa juste valeur cette lecture.
Finalement mes craintes n'ont pas été entièrement levées mais la qualité de l'écriture et cet engagement personnel fort de l'auteur permettent d'avoir un sentiment de satisfaction une fois le livre terminé.
Il est vrai que ce livre est pour moi plus un documentaire qu'une fiction. du coup je me sens moins porté dans une dimension romanesque. Mais certains épisodes sont tellement poignants que je les imaginais pleinement et me sentais vraiment plongé dans l'histoire. Je voyageais dans le temps.
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SIX petites filles dans la tourmente de la guerre et des rafles de juifs en France. 3 d'entre elles sont les petites cousines de l'auteure qui seront déportées à Auschwitz. Les 3 autres, les soeurs Kaminsky s'en sortiront et racontent à Cloé Korman kes souvenirs qu'elles ont. A la recherche de traces, elle circule dans Paris en 2020, alors que la France sort doucement du Grand Confinement.
Une enquête qui montre notamment comment les enfants sont ballotés après la déportation de leurs parents, entre les camps de Beaune-la-Rolande, Drancy ou les placements en centres grâce à l'UGIF.
Comme souvent maintenant pour la 2e ou 3e génération , (Jablonka, les grands-parents que je n'ai pas eus), l'auteur enquête à partir de documents qui restent, interroge les tout derniers témoins et se rend sur les lieux.
Dans ce roman, l'enquête accompagne la vie de Cloé Korman qui attend son 2e enfant.
Il y a aussi des anachronismes volontaires (une caméra de surveillance pendant la guerre)qui m'ont semblés superflus. Mais ils donnent un ton particulier au roman.
Ce qui m'a plu c'est de découvrir l'errance des enfants, ce que je n'avais jamais eu l'occasion de vraiment réaliser après les arrestations ou rafles lorsque les enfants n'étaient pas emmenés, ou confiés avant à des familles. On apprend aussi que les enfants viennent "compléter " les convois qui doivent faire 1000 personnes.
Un livre qui ne m'a pas complètement convaincue par le style mais pour lequel il y a des points intéressants, entre autre sur la question de la mémoire et de sa transmission.
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Récit très douloureux sur des petites filles soeurs et amies, déportées dans les camps de Pithiviers, Beaune la Rolande puis Drancy et finalement acheminées vers les camps de concentration........ Récit d'autant plus douloureux que je demeure proche de Pithiviers, et que je ne savais pas que l'ancienne Gare avait servi à des départs vers les camps de concentration. Comment l'état français a-t-il pu participer à ces ignobles- et le mot est bien trop faible- déportations d'enfants. L'autrice évoque ces bébés de 3 ans errant seuls dans ces camps leurs parents déportés déjà, et qui répondaient à l'appel de leurs noms, marchant la tête haute vers leur destin...... J'avoue ne pas avoir eu la force de continuer jusqu'à la fin la lecture de ces vies massacrées. .....
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« Montargis", « Beaune La Rolande », « Paris-Banlieue », les chapitres portent des noms de lieux. C'est un itinéraire, il dessine une carte terrible car des camps et des internements. s'y cachent. Des centaines d'orphelins, ont ainsi été ballotés, relégués à attendre leur solution finale, dans ce jeu de piste surréaliste, comme les grands, comme leurs parents, que les petites Korman suivront sur la voie de la déportation deux ans et deux semaines après eux, en août 1944.
Cloé Korman nous livre ici un récit émouvant et sensible car elle place ses pas d'écrivaine dans ceux de ses trois cousines, Mireille Jacqueline et Henriette Korman. Dans l'étonnement de porter son regard sur les rues de Paris qu'elle connait depuis toujours et que les petites filles ont connu avant elle, l'auteure tisse un canevas de la mémoire qui invite à penser que les lieux sont aussi des témoins muets, qu'ils portent des cicatrices, qu'il suffit de les interroger pour les faire parler. Dans son souci de surveillance, l'Etat français à confié à l'UGIF, le soin de prendre en charge les enfants pour s'assurer de leur contrôle. Entre décembre1942 et août 1944, les petites Korman sont brinquebalées de foyer en foyer, des lieux bien répertoriés où les allemands viennent prélever régulièrement les quotas nécessaires à remplir les wagons. Ainsi les enfants n'échappent-ils pas eux aussi, avec l'aide des autorités françaises, à la précision nazie des quotas et du rendement de l'élimination. Dans leur périple parisien, les petites Korman ne sont pas seules, Andrée, Jeanne et Rose Kaminski sont avec elles, elles se sont retrouvées à Beaune la Rolande après leur arrestation à Montargis. C'est là que venant de Pologne, les deux familles se sont installées, que les enfants ont joué ensemble, qu'ils ont tous été arrêtés, que commencera pour la plupart d'entre eux, leur périple vers la mort.
Cloé Korman retrace ainsi les jours passés à Paris dans ces foyers de l'UGIF pour ces six petites filles, devenues presque soeurs. Elle s'appuie entre autres, sur les lettres retrouvées de Mireille, sur les témoignages d'Andrée, qui la reçoit chez elle rue Saint Ambroise. le quotidien prend alors couleur, avec le dénuement, l'isolement de ces mois d'internement, avec les contradictions aussi du système de contrôle. Les mailles de la surveillance sont souvent lâches, les petites Kaminski les mettront à profit pour s'échapper, alors qu'elles ont été séparées des soeurs Korman.
Un livre sensible dans lequel le présent et le passé se croisent pour témoigner du sort de ces orphelins, peu connu, Condamnés à une mort différée, par la détermination du nazisme, qui a su trouver en France occupée, des alliés zélés pour perpétrer les crimes.
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Avec pudeur et sans pathos excessif l'auteure nous fait revivre le sort des enfants juifs séparés de leurs parents déportés, eux-mêmes regroupés dans des foyers d'accueil avant d'être envoyés à Auschwitz. Un crime d'État insoutenable dont le régime de Vichy s'est rendu responsable.
Cloé Korman se focalise sur six petites filles, « presque soeurs » : trois de ses petites cousines et trois de leurs amies, qui vivront en grande partie ensemble ces jours sombres. Pour réaliser cette belle enquête, elle s'appuie sur des souvenirs de famille dont des lettres, et les souvenirs d'une survivante.
La lecture terminée, on ne peut se départir d'une immense colère et d'un immense dégoût contre ceux qui, à tous les les niveaux, ont trempé dans ce crime et d'une profonde reconnaissance pour ceux qui ont tenté, d'une façon ou d'une autre, d'en atténuer les effets.
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