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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je remercie Rakuten qui pour "Les matchs de la rentrée littéraire", m'a permis de découvrir cette fresque familiale foisonnante au coeur de la Malaisie. C'est le second roman que je lis qui se déroule là-bas, le premier étant l'étonnant roman "Amok" de Stefen Zweig.

Lubok Sayong est un petit village voué aux inondations. Situé non loin de KL, Kuala Lumpur pour les novices, dans une vallée encaissée, il est entouré par deux rivières impétueuses et trois lacs. Rien que ça. Donc l'eau, les autres habitants, ainsi que Mami Beevi y sont habitués. La vie de cette vieille malaise va prendre un un sacré tournant lorsqu'elle va être obligée, par la force des choses et surtout la mort de sa demi-soeur, de s'occuper de Mary-Ann. L'enfant, une orpheline, est la seule rescapée de l'accident de voiture qui ramenait la nouvelle famille chez elle. Contrainte d'aller habiter dans la grande maison de son père, Beevi, malgré sa tête de mule, va prendre en charge l'enfant, épaulée en cela par son vieil ami chinois, Auyong, le directeur de la conserverie de litchis.

La plume de Shih-Li Kow est fluide et alterne, dans ce récit dense et foisonnant d'anecdotes, entre les extraits de vie de Mary-Ann et Auyong, qui sont des personnages que beaucoup de choses opposent: âge, condition, expérience de la vie... Choix étonnant de la part de l'auteure, le point de vue de Mami Beevi n'est jamais mis en avant, malgré sa place plus qu'importante dans l'histoire. La vieille femme est d'ailleurs une conteuse incroyable, qui commence toujours ses anecdotes par ""C'était un homme inconcevable", ou une femme, un animal, une année, un vent. Il fallait que ce soit inconcevable pour qu'elle se lance, et si ça ne l'était pas, cela le devenait."

A travers la vie de ce petit village, pas si perdu que ça finalement, Shih-Li Kow, va montrer au lecteur une Malaisie où les générations cohabitent même si leur vision son différentes, où des poissons deviennent des monstres, où les hommes peuvent avoir plusieurs femmes, où les hommes sont des loups lorsqu'ils ne comprennent pas l'autre, où l'espoir et l'amour fait vivre, où le courage peut se cacher partout, où les fantômes sont respectés, où l'eau est partout.

Le lecteur se laisse entraîné par toutes ces anecdotes qui mises bout à bout, montre un petit village où il fait finalement bon vivre, même si la folie d' l'Amok guette chacun d'entre nous. Au coeur de toutes ces différences ethniques et religieuses, la cohabitation peut se révéler parfois délicate, et l'ensemble forme une cohorte de personnages attachants, avec pour certains comme Miss Boonsidik, des causes fortes et universelles. (...)
Lien : http://lillyterrature.canalb..
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Du Kusturica à la sauce malaise.
C'est génial, drôle et magique.
On y trouve un poisson fugueur à la tête de chien, un mangeur d'oeufs de varan, une soeur, directrice d'orphelinat qui roule en voiture rose et lit des romans d'amour, des orphelines sagaces, un fantôme et des anges. Des fourmis RTT. Un petit coup d'amok qui n'en est pas un. Une politique qui manque se prendre une savate rouge dans la tête. Quelques ladies-boys. Des salopards. Une grande maison. Et plein de tendresse et d'autres petits miracles littéraires.
Comme le confierait peut-être Beevie à son vieil ami Auyong : voici un roman inconcevable.
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Une lecture différente qui m'a fait sortir de ma zone confort. J'apprécie, toutefois, fortement la littérature étrangère même si je n'en lis pas aussi souvent que ce que j'aimerais...
Un roman de littérature malaisienne qui réunit un trio improbable dans une grande maison de Lubonk-Sayong. Ce trio vit et partage des histoires improbables, rocambolesques... Bref, des personnages ordinaires aux histoires souvent extraordinaires ou peu ordinaires.
À découvrir sans tarder.
Mes sentiments :
C'est dépaysant, c'est exotique, c'est singulier, c'est pittoresque et unique, c'est coloré et savoureux. On goûte autant aux saveurs culinaires, religieuses, culturelles que politiques. Pour résumé, je me suis laissée porter par ce roman à l'univers et aux personnages extravagants.
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"Dans les annales de notre bourg, les déluges n'ont rien d'exceptionnel. A Lubok Sayong, nous n'incriminons ni l'état des routes, ni la déforestation, ni l'envasement des rivières, ni l'engorgement du réseau pluvial, ni même ces coupables tout désignés que sont les fonctionnaires corrompus employés dans les administrations responsables des routes, forêts, rivières et réseaux en question. Quand on vit à la confluence de la volonté divine et des lois de la météorologie, on se résigne à l'idée d'être submergé plusieurs jours par an."
Voici un très beau roman qui nous transporte à Lubok Sayong, petite ville de Malaisie, soumise aux aléas de la météo, habitée par une communauté mixte de malais, chinois et indiens qui ont appris à vivre ensemble, accueillant avec plaisir les rares touristes sortis des sentiers vantés par leurs guides et hantée par quelques fantômes. Ainsi, à travers les récits entrecroisés de Auyong, un chinois à la retraite qui gère la conserverie de litchis de la ville et Mary Anne, une adolescente adoptée par Mami Beevi, nous suivons les grandes histoires et petites anecdotes de la ville et de ses habitants, particulièrement ceux gravitant autour de la "Grande Maison" de Mami Beevi.
Avec humour, souvent, tendresse, mélancolie, tristesse parfois, l'écriture belle et poétique de Shih-Li Kow a su m'embarquer dans "La Somme de nos folies" et je suis ressortie de ma lecture éblouie et le sourire au lèvres. A découvrir !
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Quand une autrice malaisienne nous raconte le quotidien d'un petit village isolé et inventé pour éviter des représailles ça donne la somme de nos folies.
On est dans un petit village au milieu de la jungle entouré d'eau donc soumis aux inondations. Beevi, une petite mamy qui ne manque pas de caractère, est un peu le coeur du village. Lors d'une inondation, elle apprend que sa soeur est décédée. Une fois à l'hôpital, elle découvre que sa soeur et son mari avait adopté une adolescente Mary Anne. Que faire de cette orpheline qui devait rejoindre le village ? La garder ? La renvoyer à l'orphelinat ? Et si on la garde, qui ? Beevi la récupère ainsi que la maison familiale dont elle fait un b&b.
On suit le quotidien de ce village avec le point de vue de deux personnages qui ne sont pas originaire du celui-ci : Mary Anne et Auyong.
Auyong est un ami proche de Beevi d'origine chinoise. Il est arrivé pour tenir l'usine de conserves de litchis, une façon étonnante de vivre sa retraite. Il est calme, posé et juste heureux de vivre dans un environnement ou il est intégré et n'est plus un anonyme parmi les autres.
Mary Anne a grandit dans un orphelinat catholique et n'a connu que la ville, quel choc quand elle se retrouve au milieu de la cambrousse. Va-t-elle s'acclimater ?
Entre la tendresse des propos d'Auyong et la langue acérée, drôle et incisive de Mary Anne, le quotidien est agréable à suivre. J'aime cette façon de vivre en harmonie entre les communautés du village et les différents bouleversements qui se succèdent. Tout commence avec l'apparition des touristes. Leurs descriptions sont géniales, c'est tout à fait ça. Ensuite, il y a le rapport qu'entretiennent les habitants envers les personnes LGBT.
L'arrivée d'une lady boy thaïlandaise, Miss Boonsidik est un premier pas. On a le contraste entre ceux qui l'accepte comme femme dès le début et d'autres qui l'accepte et l'apprécie mais continue à utiliser le masculin. J'ai trouvé très intelligent la manière dont évolue le regard des habitants. Comment se passe ou non le processus d'acceptation dans un contexte traditionnel où il ne fait pas bon appartenir à la communauté LGBT ? C'est très chouette de mettre en avant le fait que tout n'est pas si fermé qu'il n'y parait, qu'il y a un décalage entre l'individu et l'état. Sur le même principe, un jour débarque un camp de redressement de jeunes LGBT. Que faire quand on est face à la maltraitante d'enfants ? Est ce que leur protection prime sur les a priori lié à leur genre et/ou leur orientation ? Quelles seront les conséquences pour le village si le bien-être d'enfants prévaux ?
Enfin l'avenir du village est un autre fil conducteur de ce roman. La Malaisie est un des pays qui a eu un boom économique parmi les plus rapide créant un gros décalage entre les grandes villes modernes et les petits villages souvent avec des maisons sur pilotis. Que faire du village en cette période charnière de l'évolution du pays ? Faut-il entrer dans le progrès et développer industries et modernité ? Faut-il préserver l'environnement actuel ? Comment faire survivre le village si on refuse les gros changements ? L'écotourisme serait-il une solution ?
J'aime le patchwork créé par l'autrice qui oscille entre tradition, évolution et le choix des valeurs qui prennent le dessus en cas de conflit. Il y a un bel équilibre entre dépaysement et sujets universels, j'ai adoré.
C'est un petit bonbon drôle, truculent, plein de tolérance et de tendresse. On s'y sent bien et c'est un chouette témoin d'une période clé de l'évolution de la Malaisie.
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Une lecture bien agréable. À chaque chapitre nous avons l'impression de découvrir un nouveau conte. La lecture se partage entre la vision de Auyong directeur d'une entreprise de conserve de litchi et de Mary Anne jeune orpheline au destin bien dessiné. Chacun raconte son quotidien dans une petite ville de Malaisie. Sans oublier Beevie la grand-mère au franc parler qui a toujours une anecdote « inconcevable » à partager. On voyage rapidement à Lubok Sayong l'auteur nous décrit brillamment le paysage, les traditions, les habitants. L'histoire est drôle, pétillante mais tout à la fois profonde et porteuse d'un message de tolérance. Une très belle lecture qui nous captive de la première à la dernière page.
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très bon livre (normal c'est zulma l'éditeur), il ne faut pas raconter, il faut le lire
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Drôle, inattendu et intéressant.
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Chronique fine, sensible, drôle
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On est à Lubok Sayong au nord de Kuala Lumpur et on suit la vie et les aventures de quelques habitants de cette petite ville..2 d'entre eux, une ado et 1 homme entre 2 âges prennent chacun leur tour la parole.
Un mot m'est venu rapidement à la lecture : ce roman est complètement fantasque ! On est régulièrement dans la bizarrerie, à la limite du surnaturel. On y retrouve de ce fait certains aspects du conte. On y découvre la Malaisie, partagée entre ses traditions et sa modernité..Et c'est tellement bien écrit... Il y a une forme de langueur douce et tendre dans ce roman. Un petit bonbon...
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