La fabrique des salauds –
Chris Kraus
Je ne connaissais pas cet auteur et donc je voulais en savoir plus…
Mission accomplie.
Ce roman fait revivre la période de la 2ème guerre mondiale dans l'Europe de l'est d'abord, puis partout ranime des sentiments variés mais surtout douloureux, odieux, détestables.
Comment des gens comme vous et moi, se retrouvent par choix, par erreur, par calcul ou par folie dans des carrières parfaitement délétères.
C'est une famille plutôt baroque, la mère de lignée noble, russe, le père peintre, un moment professeur de dessin pour les familles riches, dont faisait partie celle la mère, et les enfants,
deux frères, Hubsi et Koja, dans l'ordre de naissance, rejoints par Ev, une quasi soeur que les circonstances leur ont apportée.
On les suit depuis l'enfance, l'adolescence et à l'âge adulte. On les voit prendre des chemins surprenants parfois et petit à petit, pour les frères, s'engluer dans les zones sombres de leur pays, l'Estonie, occupée alternativement par les Russes et les Allemands.
On assiste parallèlement à leur vie et à l'évolution des pays qui seront les leurs dans la guerre. Outre les péripéties des occupations de diverses nationalités, dominantes tour à tour, ce trio à la fois fraternel et ambigu cultive le mélange des genres à la fois dans des domaines professionnels ou pseudo tels et surtout dans leur vie amoureuse.
L'écriture est très agréable, malgré la teneur de l'histoire c'est plein d'humour, même dans les moments les plus pénibles, on sourit souvent, et on rit encore plus souvent.
Pour autant j'ai été souvent déroutée par la vie de tous ces espions, allemands, russes, israëliens, baltes, anglais, américains, bref qui ont deux ou trois noms différents en fonction des services pour lesquels ils oeuvrent parfois simultanément.
C'est, à mon avis, le gros défaut de ce roman dans lequel il m'est arrivée de ne plus trop savoir qui était qui …