AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,17

sur 49 notes
5
5 avis
4
3 avis
3
0 avis
2
1 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
A en juger par le nombre de lecteurs qu'il a tentés et le nombre de critiques qu'il a suscitées, voilà un ouvrage qui n'a pas sur Babelio la popularité qu'il mériterait.

La première guerre mondiale fait rage en Europe. Theodor Kröger appartient à une riche famille d'industriels allemands qui prospère à Saint Petersbourg. le grand conflit remet en cause l'intégration de cette famille dans ce qui est encore, pour peu, la Russie des tsars. Les parents de Theodor rentrent en Allemagne. Lui est retenu en Russie, accusé d'espionnage au profit de l'Allemagne. Commence alors la longue épreuve de la séparation, de la captivité, des procès, y compris avec simulacre d'exécution.

Exilé en Sibérie, sa détention prendra toutefois une tournure inattendue. Sa vie de détenu dans un village enfoui dans les profondeurs de la taïga lui donne en effet l'occasion de se distinguer aux yeux de ses gardiens, au point de devenir une sommité locale. Il deviendra ainsi l'auteur de nombre d'initiatives participant de la prospérité du village, jusqu'à ce que la révolution russe dans sa marche inexorable et sans discernement précipite ce village dans le chaos et l'oubli. L'hiver 1917, plus dur que les autres, sera en particulier le théâtre de son anéantissement.

Le village oublié est un magnifique ouvrage dans lequel il est démontré que lorsque la raison d'état perd pied dans la conscience collective, ceux qu'elle avait désignés comme ennemis peuvent retrouver des liens de fraternité.

Le temps adoucit les velléités. Gageons que les quelques années écoulées entre les événements et leur transcription dans cet ouvrage ont émoussé les rancoeurs et favorisé les épanchements de la nostalgie. Même si les privations, les mauvais traitements, la maladie et la mort sont toujours présents tout au long de cette oeuvre romanesque tirée de faits réels, le récit est adouci par de grands élans d'humanité. Une tournure poétique prend le pas sur la férocité dont on s'attend à être le témoin à chaque détour de page en pareille circonstance de la vie d'un homme. Dans son infortune Theodor Kröger trouvera l'amitié, la fraternité de qui on ne l'attendait pas, et l'amour surtout, d'une femme tout d'abord, mais pas seulement. Celui pour un pays aussi dont il n'a de cesse de dresser de magnifiques fresques en hommages à une nature certes difficile mais envoutante.

Cela fait de ce roman autobiographique une oeuvre singulière où la sauvagerie des hommes et la rudesse des climats le disputent à la beauté de l'amour et la grandeur de la nature.

Très bel ouvrage que je recommande.
Commenter  J’apprécie          321
Theodor Kröger est allemand, né en 1891 à St Petersbourg, il grandit et vit en Russie où il est horloger.
Dans ce livre, il raconte sa tentative de fuite en Allemagne au déclenchement de la Première Guerre mondiale, mais arrêté, il est fait prisonnier pour espionnage, il passe par les prisons russes. Condamné à mort, sa peine est commuée en bannissement perpétuel à Nikitino, au milieu de l'immensité sibérienne.
Il nous raconte les quatre ans qu'il y passe. Sa connaissance du russe en fait un interlocuteur privilégié. Il fait campagne pour les prisonniers de guerre allemands et autrichiens. La guerre évoluant, Nikitino est totalement oublié : prisonniers de guerre et population russe sont livrés à eux même et finissent par faire front commun, ils doivent survivre à la rigueur des interminables hivers. Au milieu de paysages immenses, voire irréels, ils construisent-reconstruisent un village.
La guerre fait fureur, mais c'est tellement loin… Puis la Révolution russe arrive…. Cela devient l'anarchie la plus totale. L'ennemi est partout….
Ce que j'ai aimé : même si cela reste sans doute un roman plus qu'une réelle autobiographie : se sont ces descriptions des paysages sibériens, les élans d'humanité entre peuple. Face à l'adversité, les villageois s'entraident, des amitiés se dressent. Et puis il y a l'amour, celui de la belle Tatare Faymé, fille de marchands de tissus précieux. le ton poétique du narrateur pour ce pays, ces gens, fait mieux supporter les duretés de événements.
C'est un bon roman, je le relirai sans doute.
Commenter  J’apprécie          100
Epoustouflant! Un livre qui a été un best seller à sa sortie en France, dans les années 50. A rapprocher des grands récit d'aventure à la Jack London. Préface de Jean Raspail. le livre qui m'a le plus ému depuis le Cheval Rouge.
Commenter  J’apprécie          60
Il est difficile pour moi de quitter un livre , mais ce livre il me laisse,pensif à jamais . Quand je vois des reportages sur la Sibérie je pense toujours à Faymé à Ivan à Ivan Alexeieff autant les petits enfants sont toujours la . ..
Commenter  J’apprécie          52
Epoustouflant! Un livre qui a été un best seller à sa sortie en France, dans les années 50. A rapprocher des grands récit d'aventure à la Jack London. Préface de Jean Raspail. le livre qui m'a le plus ému depuis le Cheval Rouge.
Commenter  J’apprécie          20

Lecteurs (194) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1726 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}