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Citations sur Cette lumière en nous : La Vraie Méditation (98)

Mais alors, le temps peut-il cesser d'exister ? Saisissez bien l'importance de cette question. Notre cerveau est conditionné en fonction du temps. Notre cerveau est l'aboutissement d'au moins un million d'années d'un conditionnement distillé siècle après siècle depuis la nuit des temps. Le cerveau a évolué, s'est développé, s'est épanoui, mais il est très, très ancien. Et comme il a évolué au fil du temps, c'est dans le cadre du temps qu'il fonctionne. Dès que vous dites : « Je vais faire cela... », il se situe dans le temps. Lorsque vous dites : « Je dois faire cela », il se situe également dans le temps. Tout ce que nous faisons implique le temps, et notre cerveau est conditionné non seulement en fonction du temps chronologique, mais aussi du temps psychologique. Le cerveau a derrière lui des millénaires d'évolution, et l'idée même, la question même de savoir s'il peut abolir le temps a un effet paralysant. C'est un choc pour lui.
p. 78
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La plupart d'entre nous fonctionnent électivement, en privilégiant certains sens spécifiques, et jamais nous ne faisons le moindre pas dans la vie en ayant tous nos sens pleinement en éveil, pleine-ment épanouis. Donner aux sens leur juste place ne signifie pas vouloir les brimer, les contrôler ou les fuir. C'est un point très important, car, en effet, si l'on veut se lancer dans une méditation très profonde, nous devons être attentifs à nos sens, faute de quoi ils seront responsables de diverses formes de névroses et d'illusions, et ils domineront nos émotions. Lorsque les sens sont pleinement en éveil, pleinement épanouis, alors le corps devient extraordinairement tranquille. L'avez-vous remarqué ? Nous avons tendance à forcer notre corps à rester immobile, tranquille, sans bouger, mais si en revanche tous nos sens fonctionnent d'une manière saine, normale, pleine de vitalité, alors le corps se détend et devient très, très calme.
p. 76
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La méditation ne relève pas du faire. C'est un processus de questionnement profond à propos de notre existence, qui couvre tous les aspects de notre vie : notre mode de vie, notre comportement, nos peurs, nos angoisses, nos souffrances ; qui se préoccupe de savoir si nous sommes perpétuellement en quête de plaisir, et si nous nous sommes façonné une image de nous-même et des autres. Tout cela fait partie de notre vie, et c'est en comprenant cette vie et les divers problèmes de l'existence, et en nous affranchissant réellement de ces problèmes, qu'on entre dans le vif de la méditation.
Nous devons mettre de l'ordre dans notre propre demeure — un ordre absolu. Notre demeure, c'est nous-même. Cet ordre ne s'instaure pas en fonction d'un schéma établi, il s'installe dès lors qu'on a compris ce qu'est le désordre, ce qu'est la confusion, et les raisons de nos contradictions internes et de cette lutte constante entre pôles opposés, etc. Le fait même de remettre les choses à leur juste place est le commencement de la méditation.
p. 74
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En revanche, il est une forme d'amour qui fait naître la compassion partout où il se trouve. Et cette compassion se double d'une intelligence qui n'est ni l'intelligence qui accompagne l'égocentrisme, ni l'intelligence propre à la pensée, ni l'intelligence issue d'un vaste savoir. La compassion n'a rien à voir avec le savoir.
C'est grâce à la compassion et à elle seule qu'existe cette intelligence qui donne à l'humanité la sécurité, la stabilité, et qui lui insuffle une immense force.
p. 73
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Si je répète sans cesse que je suis britannique, ou français, ou que je suis hindou, ou bouddhiste, ce tribalisme très étriqué cause partout dans le monde d'énormes ravages. Nous n'explorons pas les racines du mal pour mettre fin à ce tribalisme ; au lieu de cela, nous faisons de notre mieux pour améliorer nos performances guerrières. L'ordre ne peut naître que lorsque la pensée, par ailleurs nécessaire dans certains domaines, ne joue plus aucun rôle dans l'univers émotionnel. Le monde lui-même est en ordre lorsque la pensée est absente.
p. 69
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Toute forme de savoir est limitée, la pensée est elle-même limitée, et lorsqu'elle veut engendrer l'ordre, c'est le désordre qu'elle fait naître. La pensée a donné naissance au désordre en suscitant un conflit entre ce qui est et ce qui devrait être, entre réalité et théorie. Mais il n'y a qu'une réalité — la réalité des faits, pas celle des abstractions. La pensée, ayant de la réalité factuelle une vision limitée et partielle, ne peut donc qu'être facteur de désordre. Cet état de fait, le voyons-nous comme une vérité, comme une loi, ou comme une simple idée abstraite ?
p. 68
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… il faut n'être plus rien. Or nous sommes tous une chose ou une autre : nous sommes psychanalystes, psychothérapeutes, médecins... Il n'y a rien de mal à cela, mais lorsqu'on est thérapeute, biologiste ou technicien, cette identification même est une entrave à la plénitude du cerveau.
Ce n'est que lorsque la liberté et l'espace sont là que l'on peut soulever la question de savoir ce qu'est la méditation. Ce n'est qu'en faisant de l'ordre le fonde-ment de son existence que l'on est en droit de se demander ce qu'est la vraie méditation. L'ordre et la peur sont incompatibles. L'ordre n'est pas compatible avec le conflit, quelle qu'en soit la nature. Notre demeure intérieure doit être parfaitement en ordre, on a donc une grande stabilité, on ne se perd pas en fioritures. Cette stabilité génère une grande force. Si la demeure n'est pas en ordre, votre méditation ne veut pas dire grand-chose. Vous pouvez toujours vous inventer toutes sortes d'illusions ou de voies vers l'illumination, toutes formes de disciplines quotidiennes, ces démarches resteront limitées et illusoires, car elles sont nées du désordre. Le constat que nous faisons est logique, sain, rationnel — ce n'est pas une invention de l'orateur visant à vous persuader. Puis-je risquer le terme d'ordre indiscipliné ? Si elle ne s'accompagne pas d'un ordre ne dépendant d'aucune discipline, la méditation reste très superficielle et sans valeur.
p. 67
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Est-il possible d'avoir un esprit, un cerveau extraordinairement vivant, et pas mécanique ni englué dans la routine ? Notre cerveau est-il exempt de toute trace de peur, d'intérêt personnel, d'activité égocentrique ? Car, dans le cas contraire, il restera prisonnier de son ombre, du cercle limité de l'environnement tribal qui est le sien, comme un animal attaché à un pieu.
p. 65
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La vraie sécurité existe, mais ce n'est pas à cela qu'elle ressemble. La vraie sécurité consiste à remettre le savoir et la pensée à leur juste place. Pour que notre vie soit en ordre, il faut d'abord que le cerveau comprenne qu'il vit dans le désordre — qu'il nomme à tort sécurité. Lorsqu'il se rend compte que la sécurité suppose d'abord de tout remettre en ordre, de n'enregistrer que ce qui se justifie, et rien d'autre …
p. 58
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C'est tout ce processus d'enregistrement qu'effectue le cerveau, et sans lequel tout savoir nous serait interdit. Le savoir, c'est la continuité, et le sentiment de sécurité qu'elle procure au cerveau l'incite fatalement à persister dans cette voie. Ce mouvement a fini par s'infiltrer dans la sphère psychologique. Mais le savoir reste toujours limité. Il n'existe pas de savoir omnipotent, mais le cerveau, ayant trouvé dans ce processus du savoir une forme de sécurité, s'y accroche, et traduit chaque incident ou accident en termes de passé. Le passé a donc pour le cerveau une importance énorme, parce que le cerveau lui-même est le passé.
p. 57
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