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Citations sur L'expédition (10)

Il n'existe pas de sentiment plus douloureux que le repentir. Que les journées soient lumineuses ou sombres, qu'il fasse chaud ou froid, qu'il pleuve ou que le soleil brille, il est omniprésent, avec la tristesse indéfinissable qui va avec, la culpabilité rampante.
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Si les chiens, les hamsters et les oiseaux étaient autorisés, arguaient les gens, pourquoi pas les chats ? La raison en était simple, expliquait le service de l'environnement. Les chats se promenaient en liberté. Or les petites boules de poil étaient de véritables machines à tuer. Si les chats étaient autorisés au Svalbard, il ne resterait plus un oisillon en vie sur les rivages.
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Le repentir sait se montrer patient. Il vous cueille au petit matin quand votre âme est à nu et sans défense. Il entoure vos épaules de son bras froid et vous assure que rien ne sera plus jamais comme avant, que cela ne s'arrangera pas...
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Le chef de la police n’avait jamais compris ce qui pouvait bien pousser des gens à endurer les pires épreuves pour atteindre le pôle Nord à ski quand on pouvait rester assis bien au chaud dans son salon. Selon lui, la grande époque des expéditions polaires de ce genre avait pris fin avec Roald Amundsen. Après lui, on aurait dû arrêter. Les avions avaient remplacé les attelages de chiens, les motoneiges étaient plus efficaces que les traîneaux tirés par des hommes ou des animaux. Et pourtant chaque année, le nombre d’expéditions touristiques au Svalbard augmentait.
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Le repentir sait se montrer patient. Il vous cueille au petit matin quand votre âme est à nu et sans défense. Il entoure vos épaules de son bras froid et vous assure que rien ne sera plus jamais comme avant, que cela ne s’arrangera pas – quoi que vous puissiez croire dans de brefs moments de répit. (p. 265.)
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À leur grande inquiétude, il n’y avait aucune trace de l’expédition à la position que celle-ci avait indiquée vingt-quatre heures plus tôt. Or, dans cette région déserte, essayer de localiser des petites tentes sur la glace était à peu près aussi vain que chercher une aiguille dans une botte de foin. Knut avait espéré que ses membres auraient la présence d’esprit de ne pas bouger après avoir lancé leur appel. Même s’il est vrai que cela n’aurait sans doute pas changé grand-chose, la banquise étant elle aussi en perpétuel mouvement. Dans le pire des cas, le floe sur lequel l’expédition avait monté le camp avait ainsi pu dériver de plusieurs kilomètres au terme de cette dernière journée.
Pendant de longues minutes, la glace défila sous leurs yeux sans qu’ils aperçoivent le moindre signe de vie. Il régnait un silence de mort dans l’hélicoptère, tous les hommes présents partageaient la même inquiétude : il n’y avait du carburant que pour quelques courts survols de reconnaissance. Ils devraient ensuite faire demi-tour. Tentant le tout pour le tout, le commandant de bord décida de changer de cap, en décrivant des cercles de plus en plus grands autour de la position donnée. Les nerfs tendus, tous scrutaient les crêtes de compression et les chenaux, les ombres et les motifs sur la glace. Au tout dernier moment, le mécanicien distingua l’expédition à travers une éclaircie dans la couche nuageuse.
Le campement offrait une vue pitoyable. Même à plusieurs centaines de mètres d’altitude, il était évident que la situation avait mal tourné. Si l’une des deux tentes était encore dressée, l’autre s’était écroulée. La toile en lambeaux battait dans le vent. Où étaient donc les explorateurs ? Ils s’étaient probablement tous réfugiés dans la tente encore debout. Le sommet de celle-ci était à peine visible derrière la haute crête de compression. Knut se pencha vers l’avant et parcourut la glace du regard. L’expédition était partie avec deux traîneaux, or il n’en voyait qu’un seul. Un peu plus loin, les chiens étaient attachés le long d’une chaîne déployée sur la glace. Ils ne bougeaient pas. Ils gisaient comme des tas informes et sombres sur la neige et rien dans leur comportement ne semblait indiquer qu’ils avaient remarqué l’hélicoptère. Le vacarme du rotor aurait pourtant dû les réveiller. À cette heure, ils devraient être en train de courir en aboyant comme des fous.
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Une expédition norvégienne est en difficulté, alors qu’elle cherche, sur les traces des grands explorateurs, à rejoindre le pôle Nord. Un projet mal ficelé, que les spécialistes critiquent pour l’itinéraire retenu, et pour le choix du mois de février, trop tôt en saison. Mais le challenge est là, précisément : réussir ce qui ne s’est jamais fait. Lorsque courage et ambition riment avec folie. L’expédition est partie, mal préparée, mal financée. Deux attelages, huit chiens et quatre hommes.
Ce sont les chiens qui tombent en premier.
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Sur le plus isolé de tous les océans, même durant l’hiver froid et sombre, il y a de la vie. Des mouvements furtifs entre les crêtes de compression d’une hauteur vertigineuse, un plouf étouffé dans l’eau noire et lisse d’une cassure dans la glace. Une ombre glisse sur la neige. Une créature dangereuse, massive, rôde patiemment à l’affût de sa prochaine proie.
L’ours, un vieux mâle jaune tout balafré, s’était égaré bien trop au nord au cœur de cet hiver noire. Le printemps précédent, la banquise s’était disloquée inhabituellement tôt et retirée loin de la tache formée par Kvitøya, une toute petite île inhabitée au nord-est du Svalbard. L’ours avait erré sur les plages durant tout l’été sans rien d’autre que des œufs et des algues pour se nourrir.
L’hiver venu, l’animal avait de nouveau migré vers le nord. Il n’avait alors plus qu’un seul objectif en parcourant la banquise : trouver de quoi manger. Puis un jour, tout à coup, de manière inopinée, la chance lui avait souri : il avait flairé une présence humaine. Quand, ici et là, il perdait sa trace, il reniflait patiemment autour de lui, jusqu’à ce qu’il la détecte à nouveau. Il lui arrivait aussi, parfois, de tomber sur des blocs d’excréments, gelés mais mangeables – à de endroits où la neige était complètement retournée. Par moments, il se couchait pour économiser ses forces, mais la plupart du temps il suivait cette piste. Il courbait la tête face au vent, laissant derrière lui des kilomètres et des kilomètres d’empreintes de pas lourds. Dans les rafales de neige, le froid intense et la nuit hivernale. Toujours plus au nord.
Le mois le plus froid de l’année dans l’océan glacial Arctique est mars, quand la lumière revient. La neige crépite alors de froid et des colonnes de brume grise s’élèvent de la mer. Par temps clair, la lune et les étoiles qui brillent haut dans le ciel illuminent la glace tandis que les aurores boréales dansent sur la voûte céleste.
L’ours ne cessait de maigrir. La peau distendue sous son ventre se balançait à chacun de ses pas. La faim le rongeait, tel un rat vivant dans son estomac vide. Les semaines passaient et le printemps se rapprochait. Au loin, l’horizon s’embrasait, et chaque jour les flammes de lumière montaient un peu plus haut dans le ciel.
Jusqu’à ce qu’un jour, il les aperçoive : les tentes, les caisses, les hommes et les chiens. L’ours polaire s’immobilisa. Il resta ainsi longtemps, les pattes serrées, la tête levée. Puis il se tapit derrière une crête et attendit.
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Le repentir sait se montrer patient. Il vous cueille au petit matin quand votre âme est à nu et sans défense. Il entoure vos épaules de son bras froid et vous assure que rien ne sera plus jamais comme avant, que cela ne s'arrangera pas - quoi que vous puissiez croire dans de brefs moments de répit.
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Il n’existe pas de sentiment plus douloureux que le repentir. Que les journées soient lumineuses ou sombres, qu’il fasse chaud ou froid, qu’il pleuve ou que le soleil brille, il est omniprésent, avec la tristesse indéfinissable qui va avec, la culpabilité rampante. (p. 265.)
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