Les chevaliers du Zodiaque - St Seiya, tome 5

Ce tome 5 est bien rempli avec la fin de l'arc des chevaliers noirs et l'ultime affrontement avec Ikki, mais avec aussi le début de l'arc des chevaliers d'argent.
On commence par la suite du long flashback qui retrace le parcours d'Ikki : son départ pour Death Queen Island, la cruauté de son maître Guilty, la mort de l'unique amour de sa vie, sa prise de pouvoir sur les chevaliers noirs à grand coup d'Ailes du phénix qui emportent vers le ciel de Poing de l'illusion démoniaque du phénix avant de prendre possession de l'armure du Phénix.
A défaut d'être bien raconté, c'est bien construit (mieux que dans l'anime, c'est dire !), tout cela permettant d'approfondir le personnage et d'amener sa rédemption et la révélation qu'il fait à Seiya avant de succomber.
Dans de très jolies planches, Ikki révèle que les 100 orphelins recueillis par la Fondation Graad sont en fait tous frères de sang par leur père Mitsumasa Kido (tacitement Masami Kurumada fait le lien avec Zeus aux nombreuses conquêtes et à l'abondante progéniture héroïque, mais n'a jamais creusé l'affaire). Tous les héros du manga sans donc liés par le sang entre eux et à Saori Kido, la réincarnation terrestre d'Athéna. Cela explique tout la thématique de la fraternité développée ultérieurement, qui perd de sa force dans l'anime qui a zappé allègrement ce point important de l'intrigue...
Le combat est très classique : Seiya encaisse coups sur coups, réplique coups pour coups, tombe 7 fois pour se relever 8 grâce au soutien de l'armure d'or et du cosmos de ses compagnons avant d'enflammer son propre cosmos et de se lancer dans l'un de ses légendaires discours sur l'espoir, l'amitié et la justice qui doit toujours triompher. Si vous déjà vu la série, vous connaissez tout cela par coeur : c'est devenu légendaire ! Nekketsu forever !

Le manga enchaîne sur l'arc des chevaliers d'argent, nous dispensant de tous les épisodes bouche-trous bien pourris de l'anime, nous dispensant également de ces saloperies de chevaliers d'acier imposés par Bandaï. Autre divergences avec l'anime, la rédemption d'Ikki, annoncée par celle de Dragon noir, s'étend ici à tous les chevaliers renégats. Et Mu doit mouiller sa chemise en téléportant tout le monde pour échapper à l'éruption du Mont Fuji provoquée par les envoyés du Sanctuaire.
Les chevaliers de bronze doivent de nouveau monter en puissance pour se hisser au niveau des envoyés du Grand Pope : Misty du Lézard, Moses de la Baleine, Astérion des Chiens de Chasse, Babel du Centaure et … Marine de l'Aigle, qui doit rapidement choisir son camp. Seiya ouvre le bal en affrontant Misty du Lézard, un BG androgyne et narcissique qui est le prototype d'Aphrodite des Poissons… Tout cela est du pain béni pour les fanfictions yaoistes, mais également pour les gay jokes des séries abrégées. (Les dernières images de ce tome, c'est carrément du bonbon pour les yeux des amateurs de yaoi avec Seiya émergeant des eaux, portant dans ses bras un Misty agonisant qui sourit à Seiya avant de rejoindre au-delà… ^^)
Mais ce combat est aussi un bon moyen de nous rappeler le message de base du nekketsu : chacun peut atteindre ses buts et échapper à la fatalité, avec des efforts et de la volonté de tous les obstacles on peut triompher (remember les enseignements du Mahatma Rocky ! ^^)

Mais un bon nekketsu est un bon nekketsu s'il offre de bons combats. Ici les affrontements sont davantage psychologiques que physiques, chaque protagoniste essayant de rallier son adversaire à sa cause et à sa vision du monde. Élevé au chambara et au gekida, Masami verse davantage dans la tragédie que dans l'optimisme : les morts sont légions et on ne trouve pas le côté rédempteur bon enfant d'un Goku. Les ennemis d'hier devenus les alliés d'aujourd'hui dans une nouvelle Ligue de Justice, il le fera dans son manga suivant : "BT'X".


J'ai adoré l'anime, magnifié par les travaux de 2 grands artistes : Shingo Araki le charadesigner et Seiji Yokoyama le compositeur. Je l'ai adoré au point qu'il fait désormais de moi-même et que je replonge à chaque fois. C'est pour cela que je suis autant mitigé devant les limitations narratives et graphiques du manga d'origine. Mais bon sang ne saurait mentir, car qu'est-ce qu'on nous raconte ?
Nombre des dialogues semblent sortir tout droit de la controverse des Méliens, texte retranscrit par Thucydide dans sa "Guerre du Péloponnèse", où les Athéniens expliquaient qu'en ce bas monde il n'existait pas d'autre loi que celle du plus fort… avant d'être châtiés par les dieux lors de la débâcle de l'expédition de Sicile.
Dans les récits antiques, les dieux châtiait la démesure des hommes, dans "Saint Seiya" ce sont les hommes qui châtient la démesure des dieux, véritables allégories des puissants qui se croient au-dessus du commun des mortels.
Au XXI siècle, la réincarnation d'Athéna Saori kido se dresse contre les siens pour détruire l'ordre établi par les dieux. Elle est à fois le Bouddha Kannon (celui qui compatit et pardonne) et le Bouddha Miroku (celui qui élève et éveille).
Au XVI siècle, les partisans du mouvement Ikko-Ikki se dressaient contre les daimyos pour détruire l'ordre féodal et fonder une société plus juste et plus égalitaire, basée sur la fraternité et la solidarité. Ils furent massacrés jusqu'au dernier par Oda Nobunaga, le premier unificateur du Japon mais aussi son premier tyran…
Le Grande Pope, c'est un nouvel Oda Nobunaga qui veut unifier le monde par la force, mais la Bataille du Sanctuaire c'est la revanche des défenseurs des faibles et des opprimés sur les tenants de la loi du plus fort.
Même si tout est passé à la moulinette de la mythologie grecque, il faut quand même avoir des couilles pour aborder ces thématiques au Pays du Soleil Levant qui a longtemps érigé en principe de vie la soumission absolue aux puissants. Et en plus Masami Kurumada enfonce le clou avec le personnage de Seiya, qui emprunte tout ou presque à celui de Joe Kabuki. Qui est Joe Kabuki ? le héros rebelle du manga "Ashita no Joe", l'oeuvre fondatrice du nekketsu et l'oeuvre culte de la génération 68, qui fut stoppé sur ordre du gouvernement japonais…
Bats-toi pour demain Seiya !!!

Saint Seiya ou les chevaliers du zodiaque version française. La série de Masami Kurumada a bercé mon enfance tout comme Sailor Moon et Dragon Ball.
Je n'ai lu qu'assez tardivement les mangas mais j'y ai retrouvé tout ce qui a fait le succès des chevaliers du zodiaque.
Seul hic, les dessins ont plutôt mal vieilli, je trouve. Ce n'est pas très fluide, on sent que ce ne sont pas des dessins récents comme on peut le voir aujourd'hui.
Cependant, j'y ai retrouvé tout ce que j'aimais.
28 volumes pleins d'action et de mythologie. Je suis toujours aussi fan.

On commence donc ce nouveau tome au quart de tour entre révélations ontologiques et combats sans pitié. Ça ne s'arrête pas jusqu'à la fin et j'ai adoré. Ce cinquième opus est largement au-dessus des précédents.

J'ai même appris une nouvelle chose pour ma culture perso : Songoku (Sun Wukong pour l'original en chinois) est le héros de la légende du « roi des singes », célèbre conte en Asie. Songoku de Dragon Ball est directement inspiré de ce conte. Eh bien, je le savais pas du tout et c'était très intéressant de l'apprendre !

Tout comme Songoku, Ikki va comprendre qu'il n'est pas non plus invulnérable et qu'il y a toujours plus fort que soit. C'est le tome qui apporte enfin une résolution à son malêtre et le fait passer à la fin dans le camp des gentils. Car oui, Ikki est plein de haine, a connu moult malheurs et souffrances et a eu une enfance difficile. Mais, en fait, c'est le cas de tous les autres orphelins de la fondation. Seiya le remet donc à sa place en bonne et due forme :

La suite sur mon blog 🌈
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cool