Difficile de faire un pitch rapide et cohérent de ce pavé de près de 670 pages sans vous dévoiler trop d'éléments de l'intrigue, la quatrième de couverture de ce polar le fait suffisamment bien pour moi ! En revanche, je peux dès à présent vous dire que
La mort muette est le deuxième roman traduit en français de
Volker Kutscher, après
le poisson mouillé.
Ce premier titre était dans ma LAL depuis sa publication l'an dernier, et j'attendais sa sortie en poche (qui vient d'ailleurs d'avoir lieu) pour me le procurer (ce que je n'ai toujours pas fait, malgré ma razzia de 16 titres en 2 jours...). Entre temps, Babelio a organisé une nouvelle édition de Masse Critique, et je me suis donc retrouvée en possession de ce pavé que j'avais envie de lire tant pour son intrigue que pour la période historique dans laquelle
Volker Kutscher situe son intrigue et son personnage. Cependant, si Gereon Rath n'est pas sans rappeler
Bernard Gunther, le héros de
Philip Kerr, on peut regretter que
Volker Kutscher, bien qu'Allemand, passe très rapidement sur le contexte politico-historique de l'époque dans laquelle il situe son intrigue : la crise est légèrement évoquée par le biais du chômage, on perçoit la montée du nazisme, mais de manière très épisodique, et s'il n'y avait ce contexte d'évolution technologique du cinéma, on pourrait presque croire que cette histoire se passe de nos jours !
Côté intrigue, qui n'a pas lu
le poisson mouillé se sentira peut-être un peu égaré par moment, puisque diverses allusions peuvent être faites au passé de Rath, à son arrivée à Berlin l'année précédente ou encore aux membres de sa famille. Ceci dit, cela ne m'a pas empêché de comprendre le reste de l'intrigue, mon cerveau étant suffisamment imaginatif pour combler à sa façon les blancs du passé de Rath ! En même temps, il faut l'avouer, pas besoin d'avoir fait l'ENA pour comprendre ce roman policier... J'avoue clairement que je regrette d'avoir découvert le fin mot de l'histoire à la moitié du livre, bien qu'il s'agisse visiblement d'un parti pris de l'auteur : à moins d'être totalement stupide, je pense que tout le monde peut arriver à la même conclusion que moi en ayant lu les 300 premières pages avec suffisamment d'attention !
La mort muette restera donc pour moi un roman policier qui se lit facilement, qui saura contenter les néophytes du genre, mais ne sera sans doute pas un coup de coeur pour les amateurs d'intrigues qui aiment se faire surprendre et découvrir dans les toutes dernières pages le meurtrier, quitte à ce que les hypothèses élaborées au fil des pages se révèlent toutes plus farfelues les unes que les autres ! Dommage, car en même temps, l'envie d'aller voir du côté du Poisson mouillé me chatouille encore, cette fois pour mieux connaître ce Gereon Rath, mais seulement à condition que Kustcher me laisse aller au bout de l'enquête sans me dévoiler le coupable au milieu de ma lecture ! Et ça, je crains que ce ne soit pas gagné...
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