Disons donc que, si toutes choses deviennent naturelles à l’homme lorsqu’il s’y habitue, seul reste dans sa nature celui qui ne désire que les choses simples et non altérées. Ainsi la première raison de la servitude volontaire, c’est l’habitude.
L'amitié naît d'une mutuelle estime et s'entretient moins par les bienfaits que par l'honnêteté.
Les livres et la pensée donnent plus que toute autre chose aux hommes le sentiment de leur dignité et la haine de la tyrannie.
Mais ils ne font guère mieux ceux d’aujourd’hui qui avant de commettre leurs crimes les plus graves, les font toujours précéder de quelques jolis discours sur le bien public et le soulagement des malheureux. On connaît la formule dont ils font si finement usage : mais peut-on parler de finesse là où il y a tant d’imprudence ?
On ne pleure jamais ce que l'on n'a jamais eu, et le regret ne vient jamais qu'après le plaisir; c'est toujours avec la connaissance du mal que revient le souvenir de la joie passée.
Apprenons donc un jour, apprenons donc à bien agir, levons les yeux vers le ciel, ou pour notre honneur ou pour l'amour même de la vertu , ou certes si l'on veut parler à bon escient, pour l'amour et l'honneur de Dieu Tout Puissant, qui est sûr témoin de nos faits et le juste juge de nos fautes.
Soyez résolus de ne servir plus, et vous voilà libres.
les Vénitiens, une poignée de gens vivant si librement que le plus misérable d'entre eux ne voudrait pas être roi, nés et élevés de façon qu'ils
ne connaissent d'autre ambition que celle d'entretenir pour le mieux leur liberté, éduqués et formés dès le berceau de telle sorte qu'ils n'échangeraient pas un brin de leur liberté pour toutes les autres félicités de la terre. (1001 nuits, p.22)
A la vérité c’est le naturel du menu populaire, duquel le nombre est tousjours plus grand dedans les villes ; qu’il est soubçonneus à l’endroit de celui qui l’aime, et simple envers celui qui le trompe, ne pensés pas qu’il y ait nul oiseau qui se prenne mieulx a la pipée, ni poisson aucun qui pour la friandise du ver, s’accroche plus tost dans le haim ; que tous les peuples s’aleschent vistement à la servitude par la moindre plume qu’on leur passe comme l’on dit devant la bouche : et c’est chose merveilleuse qu’ils se laissent aller ainsi tost, mais seulement qu’on les chatouillent.
Les theatres, les jeus, les farces, les spectacles, les gladiateurs, les bestes estranges, les medailles, les tableaus, et autres telles drogueries c’estoient aus peuples anciens les apasts de la servitude, le pris de leur liberté, les outils de la tirannie : ce moien, ceste pratique, ces allechements avoient les anciens tirans, pour endormir leurs subjects sous le joug.
Il est raisonnable d'aimer la vertu, d'estimer les belles actions, d'être reconnaissants pour les bienfaits reçus, et de réduire souvent notre propre bien-être pour accroître l'honneur et l'avantage de ceux que nous aimons, et qui méritent d'être aimés.