Un lapin, la magie, l'enfance, une montre, le rêve, voilà des ingrédients qui font penser inévitablement à Alice au pays des merveilles mais les ressemblances s'arrêtent là. L'album le chapeau merveilleux de Monsieur Pinon traite d'un sujet bien plus grave.
On fait la connaissance avec Tolek, un vieux monsieur qui a été un enfant ébloui par un magicien , le fameux monsieur Pinon. Magicien qui l'a fait rêver en sauvant un lapin de méchants monstres mais aussi qui a aidé sa famille juive à fuir.
Bien des années plus tard, Tolek recherche un magicien talentueux pour sortir de son chapeau une personne qui est resté coincée. Il y a des va-et-vient entre le passé et le présent. Les monstres qui courent après le lapin blanc sans sans aucun doute les nazis poursuivant les Juifs mais les monstres sont peut-être aussi les cellules cancéreuses qui s'attaquent à Tolek.
Je n'ai pas trop aimé la fin qui reste pour moi inachevée à tel point que je me suis demandé s'il y avait un deuxième tome.
Je reste également mitigée sur l'ensemble, qui aurait pu, pour moi, être traité de façon plus directe et de fait creuser plus le sujet qui reste trop survolé.
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Un vieil homme juif semble souffrir de la période noire des rafles où le gouvernement de Vichy collaborait avec l'ennemi (et non servait de bouclier comme veut le faire croire un célèbre commentateur politique populaire et populiste). Il a été aidé durant cette période par un magicien qu'il considérait comme son héros car il sauvait des lapins de monstres grâce à un chapeau magique.
Il s'est passé un événement tragique qui va être à la base de ce récit alors que ce vieil homme est condamné par un cancer incurable. C'est assez triste comme histoire mais il s'agit d'expier des choses du passé.
J'ai beaucoup aimé et je ne le cache pas malgré un trait assez enfantin de faux conte. C'est évidemment une métaphore de la persécution antisémite durant la Seconde Guerre Mondiale qu'il ne faudra jamais oublier pour ne pas retomber dans le même schéma destructeur de haine.
Cette construction pour amener à cette idée est fort originale. J'ai surtout grandement apprécié cette inventivité sur un thème maintes fois rabâché. A noter un graphisme qui épouse à merveille trois schémas différents dans ce récit qui devient parfois onirique.
Une lecture intéressante entre tristesse et poésie qui pourra marquer les lecteurs férus d'histoire.
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Un bel album, qui malgré les apparences aborde des thèmes profonds. L'histoire commence et l'on pense suivre un vieil homme, peut-être un peu fou, tentant de percer les secrets des grands magiciens. Mais c'est une toile de fonds plus complexe qui se greffe alors sur cette quête : la seconde guerre mondiale, et les persécutions des juifs par les nazis. À cela s'ajoute quelques planches magnifiques, qui nous embarquent dans l'univers féerique de ce chapeau magique, que Tolek va expérimenter brièvement. Un récit original pour aborder sous une autre forme cet épisode marquant de l'histoire. Les illustrations sont très réussies, et les alternances de couleurs nous font voyager à travers les différentes époques et donnent du rythme à la narration : noir et blanc lorsque nous sommes spectateurs de l'enfance de Tolek, dans les tons bleus et verts lorsque nous sommes dans le présent et dans un univers de couleurs vives lorsque nous sommes dans le chapeau. Un récit touchant et réussi.
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Un brin trop rapide, avec des illustrations remplies de métaphore.
Un monde à la Alice au pays des merveilles : magie, enfant, lapin blanc, montre, autre monde.
Une bande dessinée coupée en deux, entre le monde de l'enfant naïf et administratif devant tant de magie. Un monde d'adulte rempli d'horreur, de manipulation, de violence et de haine sous l'occupation nazie en Europe.
Tolek, durant la bande dessinée demande de l'aide pour sauver un lapin blanc des griffes des monstres. Ces monstres peuvent être l'image à la fois des nazis contre les juifs et également les cellules cancéreuses qui prennent le dessus dans le corps du vieux monsieur.
Les couleurs sont assez sombres lors des scènes de guerre, mais également lors des passages dans autre monde, où la couleur rouge domine.
Malgré un bon sujet, je n'ai pas vraiment compris.. Je pense que cette bande dessinée est à comprendre de bien différentes façons.
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Un bel album qui aurait sans doute mérité quelques développements mais qui fait mouche.
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Veuillez nous excusez, moi et mon corps de rêve allons chercher de quoi nous ravitailler.
Si vous êtes vraiment magicien, vous devriez peut-être faire disparaître la guerre !
Dans le 131e épisode du podcast Le bulleur, on vous présente le premier tome des mémoires du dragon Dragon, baptisé Valmy, c’est fini, album que l’on doit au scénario de Nicolas Juncker et au dessin de Simon Spruyt, édité chez Le Lombard. Cette semaine aussi, on revient sur l’actualité de la bande dessinée et des sorties avec :
– La sortie de l’album Bertille & Bertille que l’on doit à Éric Stalner et aux éditions Grand angle
– La sortie de l’album L’inconnue du bar que l’on doit à Jonathan Munoz et aux éditions Fluide glacial
– La sortie de l’album L’ami colocataire que l’on doit au scénario de Pog, au dessin de Séverine Lefebvre et c’est édité chez Marabulles
– La sortie de l’album Super cyprine, une vengeance corrosive, album que nous devons à Tess Kinsky et aux éditions Massot
– La sortie de l’album Itinéraire d’une garce que nous devons au scénario de Céline Tran, au dessin de Grazia La Padula et c’est édité chez Glénat dans la collection Porn' pop
– La réédition en intégrales des Confessions d’un canard sex-toy que nous devons au scénario de Mikaël Roux, au dessin d’Arnaud Poitevin et c’est édité chez Fluide glacial
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