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Citations sur Oeuvres complètes (40)

Ô beaux yeux bruns, ô regards détournés,
Ô chauds soupirs, ô larmes épandues,
Ô noires nuits vainement attendues,
Ô jours luisants vainement retournée !

Ô tristes plaints, ô désirs obstinés,
Ô temps perdu, ô peines dépendues,
Ô milles morts en mille rets tendues,
Ô pires maux contre moi destiné !

Ô ris, ô front, cheveux bras mains et doigts !
Ô luth plaintif, viole, archet et voix !
Tant de flambeaux pour ardre une femelle !

De toi me plains, que tant de feux portant,
En tant d'endroits d'iceux mon cœur tâtant,
N'en ait sur toi volé quelque étincelle.
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On voit mourir toute chose animée,
Lors que du corps l’âme subtile part :
Je suis le corps, toi la meilleure part :
Où es-tu donc, ô âme bien aimée ?

Ne me laissez pas si longtemps pâmée :
Pour me sauver après viendrais trop tard.
Las ! ne mets point ton corps en ce hasard :
Rends-lui sa part et moitié estimée.

Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse
Cette rencontre et revue amoureuse,
L’accompagnant, non de sévérité,

Non de rigueur, mais de grâce amiable,
Qui doucement me rende ta beauté,
Jadis cruelle, à présent favorable.
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Tu es tout seul, tout mon mal et mon bien:
Avec toy tout, et sans toy je n'ai rien.
(Elégie II, 81-82)
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Le plus grand plaisir qui soit après l'amour, c'est d'en parler.
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Crier me faut mon mal toute la nuit.
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Alors de fard et eau continuelle
Elle essayoit se faire venir belle,
Voulant chasser le ridé labourage
Qu l'aage avoit gravé sur son visage
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Sonnet XXIV

Ne reprenez, Dames, si j'ay aymé :
Si j'ay senti mile torches ardentes,
Mile travaus, mile douleurs mordentes:
Si en pleurant, j'ay mon tems consumé,

Las, que mon nom n'en soit pas par vous blamé.
Si j'ay failli, les peines sont presentes,
N'aigrissez point leurs pointes violentes :
May estimez qu'Amour, ê point nommé,

Sans votre ardeur d'un Vulcan excuser,
Sans la beauté d'Adonis acuser,
Pourra, s'il veut, plus vous rendre amoureuses :

En ayant moins que moy d'occasion,
Et plus d'estrange et forte passion.
Et gardez-vous d'estre plus malheureuses.
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SONNET VII

On voit mourir toute chose animee,
Lors que du corps l'ame sutile part.
Je suis le corps, toy la meilleure part
Où es-tu donq, o âme bien-aymee ?

Ne me laissez par si long temps pâme,
Pour me sauver après viendrois trop tard.
Las, ne mets point ton corps en ce hazart:
Rens-lui sa part et moitié estimee.

Mais fais, Ami, que ne soit dangereuse
Cette rencontre et revuë amoureuse,
L'accompagnant, non de sévérité,

Non de rigueur : mais de grace amiable,
Qui doucement me rende ta beauté,
Jadis cruelle, à present favorable.
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Élégies III – Quand vous lirez…


(vieux français)

Quand vous lirez, ô Dames Lionnoises,
Ces miens escrits pleins d’amoureuses noises,
Quand mes regrets, ennuis, despits et larmes
M’orrez chanter en pitoyables carmes,
Ne veuillez pas condamner ma simplesse,
Et jeune erreur de ma folle jeunesse,
Si c’est erreur: mais qui dessous les Cieus
Se peut vanter de n’estre vicieus?
L’un n’est content de sa sorte de vie,
Et tousjours porte à ses voisins envie:
L’un, forcenant de voir la paix en terre,
Par tous moyens tache y mettre la guerre
L’autre, croyant povreté estre vice,
A autre Dieu qu’or ne fait sacrifice:
L’autre sa foy parjure il emploira
A decevoir quelcun qui le croira:
L’un en mentant de sa langue lezarde,
Mile brocars sur l’un et l’autre darde:
Je ne suis point sous ces planettes née,
Qui m’ussent pù tant faire infortunée.
Onques ne fut mon oeil marri, de voir
Chez mon voisin mieus que chez moy pleuvoir.
...
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Tant que mes yeux pourront larmes épandre
A l'Heur passé avec toi regretter,
Et qu'aux sanglots et soupirs résister
Pourra ma voix, et un peu faire entendre,

Tant que ma main pourra les cordes tendre
Du mignard luth, pour tes grâces chanter,
Tant que l'esprit se voudra contenter
De ne vouloir rien fors que toi comprendre,

Je ne souhaite encore ne point mourir.
Mais, quand mes yeux je sentirais tarir,
Mais voix cassée, et ma main impuissante,

Et mon esprit en ce mortel séjour
Ne pouvant plus montrer signe d'amante,
Prierai le mort noircir mon plus clair jour.

Sonnets, Louise Labé

http://guermante-laforcedutemps.blogspot.fr/
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