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Citations sur Oeuvres complètes (40)

Sonnet VIII
Je vis, je meurs ; je me brûle et me noie ;
J’ai chaud extrême en endurant froidure :
La vie m’est et trop molle et trop dure.
J’ai grands ennuis entremêlés de joie.

Tout à un coup je ris et je larmoie,
Et en plaisir maint grief tourment j’endure ;
Mon bien s’en va, et à jamais il dure ;
Tout en un coup je sèche et je verdoie.

Ainsi Amour inconstamment me mène ;
Et, quand je pense avoir plus de douleur,
Sans y penser je me trouve hors de peine.

Puis, quand je crois ma joie être certaine,
Et être au haut de mon désiré heur,
Il me remet en mon premier malheur.

JE VIS, JE MEURS
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SONNET II



O beaus yeus bruns, ô regars destournez,
O chaus soupirs, ô larmes espandues,
O noires nuits vainement attendues,
O jours luisans vainement retournez :

O tristes pleins, ô désirs obstinez,
O tems perdu, ô peines despendues,
O mile morts en mile rets tendues,
O pires maus contre moi destinez.

O ris, ô front, cheveus, bras, mains et doits :
O lut pleintif, viole, archet et vois :
Tant de flambeaus pour ardre une femmelle !

De toy me plein, que tant de feus portant,
Et tant d'endroits d'iceus mon cœur tatant,
N'en est sur toy volé queque estincelle.
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ELEGIE II

D’un tel vouloir le serf point ne desire
La liberté, ou son port le navire,
Comme j’atens, helas, de jour en jour
De toy, Ami, le gracieux retour.
Là j’avois mis le but de ma douleur,
Qui finiroit quand j’aurois ce bon heur
De te revoir: mais de la longue atente,
Helas, en vain mon desir se lamente.
Cruel, cruel, qui te faisoit promettre
Ton brief retour en ta premiere lettre ?
As-tu si peu de memoire de moy,
Que de m’avoir si tot rompu la foy ?
Comme oses-tu ainsi abuser celle
Qui de tout tems t’a esté si fidelle ? (…)
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SONNET XVIII

Baise m’encor, rebaise-moy et baise:
Donne m’en un de tes plus savoureux,
Donne m’en un de tes plus amoureux:
Je t’en rendray quatre plus chaus que braise.

Las ! te pleins-tu ? Çà, que ce mal j’apaise,
En t’en donnant dix autres doucereux.
Ainsi, meslant nos baisers tant heureux
Jouissons nous l’un de l’autre à notre aise.

Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soy et son ami vivra.
Permets m’Amour penser quelque folie:

Toujours suis mal, vivant discrettement,
Et ne me puis donner contentement
Si hors de moy ne fay quelque saillie.
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Le plus grand plaisir qui soit apres amour, c'est d'en parler.
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Ainsi,mêlant nos baisers tant heureux,
Jouissons-nous l'un de l'autre à notre aise.
Lors double vie à chacun en suivra.
Chacun en soi et son ami vivra.
Permets m'Amour penser quelque folie:
Toujours suis mal,vivant discrètement,
Et ne puis me donner contentement
Si hors de moi ne fais quelque saillie.
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Mercure .
"Car, comme vous savez, ainsi qu'Amour tire au cœur, Folie aussi se gette aus yeus et à la teste, et n'a autres armes que ses doits."
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Mes pleurs sont à moi, nul au monde
Ne les a comptés ni reçus ;
Par un œil étranger qui sonde
Les désespoirs que j'ai conçus.
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Oh ! si j’étais en ce beau sein ravie…



Oh ! si j’étais en ce beau sein ravie
De celui-là pour lequel vais mourant ;
Si avec lui vivre le demeurant
De mes courts jours ne m’empêchait envie :

Si m’accolant me disait : chère Amie,
Contentons-nous l’un l’autre, s’assurant
Que jà tempête, Euripe, ni courant
Ne nous pourra déjoindre en notre vie ;

Si, de mes bras le tenant accolé,
Comme du lierre est l’arbre encercelé,
La mort venait, de mon aise envieuse,

Lors que, souef plus il me baiserait,
Et mon esprit sur ses lèvres fuirait,
Bien je mourrais, plus que vivante, heureuse.
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Le temps est venu que les sévères lois des hommes n’empêchent plus les femmes d’étudier les sciences, les arts et les lettres : il me semble que celles qui le peuvent, doivent employer cette honnête liberté que notre sexe a autrefois tant désirée, à apprendre. Elles doivent montrer aux hommes le tort qu’ils nous faisaient en nous privant du bien et de l’honneur qui pouvait en résulter. Et si une femme parvient à un degré de savoir, qu’elle mette ses conceptions par écrit, qu’elle le fasse soigneusement, qu’elle ne dédaigne pas la gloire ; mais plutôt qu’elle s’en pare comme d’un bijou ou de somptueux habits, lesquels nous ne pouvons estimer être les nôtres que parce que nous les portons.
Mais l’honneur que la science nous procurera serra entièrement le nôtre ; il ne pourra pas nous être ôté, ni par finesse de larron, ni par la force d’un ennemi, ni par le temps.
Je voudrais voir notre sexe, pas seulement dans la beauté extérieure, mais en connaissance et en vertu, dépasser ou égaler les hommes…
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