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3,58

sur 38 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Niels Labuzan est revenu d'un périple en Afrique australe, imprégné et, sans doute même, habité par l'équation Nature/Hommes/Animaux sauvages. Ce qui est, en définitive une façon d'envisager le thème de la vie.
Il aurait pu nous restituer un roman d'aventures, une fresque apocalyptique, un roman policier, une analyse philosophique aux allures pamphlétaires, un essai historique épatant et optimiste…
Niels Labuzan choisit avec « Ivoire » la haute littérature. Celle qui parle au coeur et à l'esprit, où l'auteur s'efface pour inviter le lecteur à la projection d'un film qui se déroule selon son imaginaire et son cheminement personnel, le conviant ainsi à savourer doucement la lecture.

Le tour de force de Niels Labuzan est, je le crois, d'évoquer de manière exhaustive tous les aspects de la question sans jamais pointer du doigt, accuser, énumérer ou peindre ses personnages avec exagération ou bien insistance mais, au contraire, d'évoquer toujours finement, presque subrepticement les relations entre la Nature, les Hommes, les Animaux sauvages.
Ce très grand et beau roman qui nous emmène en voyage, pourrait certainement donner naissance à un bon scénario et, pour peu que son inspiration en soit respectée, à une production cinématographique de grand retentissement .
Qui sait?
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Si j'ai choisi ce roman lors de la dernière opération Masse Critique, c'est que le sujet me tient profondément à coeur. Merci donc à Babelio et aux Éditions JCLattès pour l'envoi de ce livre. Après les États-Unis en 2016, la Chine, un des pays parmi les plus gros consommateurs d'ivoire, en a interdit le commerce en décembre 2017. Cela permettra-t-il de faire cesser le braconnage qui décime les populations d'éléphants en Afrique ?

Niels Labuzan nous fait un constat sans parti pris de ce qui se passe réellement malgré les interdictions. Il nous parle des lois propres à chaque pays africain qui de ce fait n'ont pas de réelle efficacité et des aménagements qui leur sont appliqués favorisant ainsi le commerce illégal. le lecteur est embarqué au Botswana, dans le delta de l'Okavango, véritable sanctuaire où de nombreux éléphants, protégés par la réglementation sévère du pays, ont trouvé refuge, mais aussi dans les états voisins car le trafic n'a pas de frontières. Une guerre d'une violence inouïe s'y déroule. de part et d'autre, des belligérants qui ont chacun une bonne raison d'agir ainsi. D'un côté, les trafiquants : une chaîne aux maillons très individualisés dont personne n'a une vision globale, avec au bas de l'échelle, des pisteurs qui n'ont que ce moyen pour survivre dans une nature hostile. de l'autre, des hommes et des femmes qui tentent de démanteler ce trafic, Erin, l'éthologue française qui travaille dans la réserve, Bojosi, le ranger reconverti et Seretse, envoyé par le gouvernement du Botswana. Sans idéaliser cette nature sauvage car ils sont conscients du fait que le paradis des éléphants peut se révéler être un enfer pour les populations locales, lorsque regroupés en trop grand nombre, ils détruisent les champs et les villages lors de leur migration, ces trois-là vont mettre en commun leurs compétences et leurs connaissances pour infiltrer un trafic d'ivoire en y injectant de fausses défenses pucées et donc traçables. Le massacre a assez duré...

Conjointement à l'aspect scientifique très bien étayé du livre, je dirai que le côté "roman" a été exploité à son minimum. Malgré leur combat commun, les héros sont profondément seuls. Les barrières érigées par leur passé ne tombent pas. J'ai trouvé l'écriture de l'auteur très belle, aussi poétique que violente, avec beaucoup de phrases "choc" très courtes, mais peu de dialogues et d'échanges pour rendre le récit plus "humain". A croire que la magie sauvage du bush africain rend muet...

Malgré cela, j'accorde un 18/20 à ce livre car il a été à mes yeux, très instructif. J'ai par exemple découvert l'existence de fermes d'élevage de rhinocéros où la corne de ces animaux est coupée tous les deux ans et entreposée dans des coffres plus sécurisés que ceux des banques suisses en attendant la fin du moratoire concernant leur vente. J'ai appris également qu'il existait des centres d'élevage de lions, qui sous l'étiquette officielle de parc pour touristes, servent de fournisseurs à des organisateurs de chasse tout à fait illégales destinées à un public en quête de trophée pour décorer leur salon. Révoltant ! Que faut-il à l'homme pour prendre conscience qu'en détruisant le milieu naturel dans lequel il vit, il court à sa propre perte ? Cessons d'être les générateurs de ces trafics car lorsque la demande aura disparu, l'offre s'éteindra d'elle même. A noter tout de même que si le constat est sévère, le message de l'auteur garde une lueur d'espoir car sans lui, rien ne sert de se battre.
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Ne nous racontons pas d'histoires, nous avons tous un jour, pâli d'admiration -et peut-être d'envie- devant un objet ou une statuette en ivoire, ou la beauté d'un piano de concert ; (à ceci près que l'industrie du piano a arrêté son usage pour les touches blanches depuis 1970 ).
Cette matière unique et magique ne provient ni du ciel, ni des entrailles de la terre, ni du travail de l'homme. Pire que cela, elle provient de la cruauté des hommes, massacrant sans vergogne, depuis la nuit des temps, l'éléphant, aujourd'hui en danger d'extinction faute d'avoir pu être protégé à temps.

Il existe bien des traités, des conventions, des listes, des grandes déclarations d'intention. Rien n'y fait, la demande d'ivoire ne faiblit pas, il faut donc fournir la marchandise. Faute de pouvoir le faire de manière légale puisque le commerce est interdit (hélas pas partout…), certains pays se livrent à des trafics qui alimentent non seulement la demande de certains pays, mais qui financent le terrorisme.

Après un premier roman particulièrement réussi sur le travail de mémoire en Namibie ( Cartographie de l'oubli), Niels Labuzan, nous emmène non loin de là, au Botswana, à la rencontre de 3 personnages impliqués dans la défense des éléphants et la lutte contre le trafic d'ivoire dans ce pays en particulier et en Afrique Australe en générale.

Le Botswana est le pays qui concentre à l'heure actuelle le plus grand nombre d'éléphants de part sa faible population, les surfaces gigantesques des parcs nationaux, et parce qu'il est l'un des pays les plus sévères concernant la protection de sa faune sauvage.

S'il s'agit d'une oeuvre romanesque, ne nous y trompons pas, ce livre est un constat sévère du problème. Il montre le grand déséquilibre entre les bonnes mesures gouvernementales, les actions des ONG, et la puissance économique de certaines nations -la Chine en particulier- qui rend la protection des éléphants, et de la faune sauvage africaine en générale difficile voire impossible sur le long terme. Les acteurs du trafic sont d'une imagination sans limite, et bénéficient d'appui venant de très haut.

Niels Labuzan est très explicite sur la cruauté de l'homme ; si les images des reportages télévisés sont fortes, les mots de l'auteur le sont tout autant, et font mal, extrêmement mal !

Jamais je n'oublierai ces animaux croisés à plusieurs reprises en Afrique Australe ; le regard doux et profond de cet animal reste gravé en moi, tout comme son puissant instinct de protection l'égard des petits. Ces images étaient omniprésentes à la lecture des mots de Niels Labuzan, tout comme la révolte qui m'a submergée et mon sentiment d'impuissance !

Dans 30 ans, si on ne fait rien il n'y aura plus un seul éléphant en Afrique. Doit-on s'y résigner ?
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J'ai adoré cette lecture qui se passe en Afrique au Botswana où trois personnes essayent de remonter la voie du trafic d'ivoire ; la misère dans laquelle vit certains africains est une motivation afin de gagner quelques dollars, pour le bonheur des trafiquants qui s'enrichissent face à d'une demande toujours importante; mais ses pachydermes sont en voie d'intinction, les autorités tachent de circoncire ce trafic, cela reste difficile ; j'ai été touchée par cette lecture, c'est très bien écrit.
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J'ai beaucoup aimé ce livre qui mélange reportage, documentaire et pollar.
Une enquête au coeur du bush africain où nous suivons un animal majestueux et tout le trafic qui est fait autour des éléphants.
On sent que l'auteur s'est vraiment documenté pour rédiger ce livre et au-delà de passer un bon moment, le livre étant vraiment bien écrit, on en apprend beaucoup sur cette triste réalité qu'est le trafic d'ivoire.
La justesse de l'écriture se ressent également dans les descriptions de l'auteur qui ne condamne pas forcément tous les acteurs prenant part à ce trafic car certaines personnes n'ont pas le choix et ne voient pas forcément les implications que cela engendre, trop focalisées qu'elles sont à penser au lendemain.
Une justesse qui fait écho à l'actualité, on parle beaucoup du réchauffement climatique, des gestes et engagements à faire pour notre planète et la protection des animaux, fait à mon sens partie de ce combat.
Ivoire est une lecture nécessaire qui en plus d'être agréable à lire est d'une grande justesse et qui nous donne envie d'en apprendre encore davantage sur ce sujet.
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