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Citations sur De ça je me console (12)

Le miroir reflétait des mains, les miennes, elles étaient comme des pinceaux qui flotteraient dans la résistance de l'eau. De mes jambes certains jours, je poignardais l'air, le paraphais : ici, j'ai dansé, et de cette arabesque, je signe.
Mon père soupçonnait que mon adoration de la danse classique venait d'un regret de discipline perdue, il s'effarait de mon besoin d'ordre.
Dans tout les pays du monde, je lui disais, on utilisait les mêmes mots français pour parler des mêmes pas de danse.
'...)
J'ai dansé j'ai lu j'ai marché j'ai rencontré des gens. Ca m'a pris beaucoup de temps.
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J'aime ce sentiment qu'on arrive à obtenir pour soi-même quand à force de vouloir ne pas être remarquable on se trouve enfin dans un velours tiède de ses propres pensées, un peu comme nager dans le ciel quand on rêve.
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Aux heures de pointe, Il m'arrivait de sourire à une petite fille dans mes jambes. Je voulais appuyer sur sa truffe minuscule mais je ne le faisais pas, je m'égayais de lui sourire. D'un geste du bras, les parents tiraient l'enfant vers leurs jambes, surtout pas qu'elle sorte du territoire. Il y avait une méchanceté dans les regards des pères, une petite colère de possession autorisée, avec les papiers officiels de la naissance tamponnés à la mairie, tout est en ordre, elle est à nous. Une colère toute pleine de son bon droit serrait la main d'un paquet de vie. J'arrêtai de regarder les enfants dans le métro.
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Ce roman était-il un roman ? Ces endroits libres dont je parlais, ces gens, est-ce qu’ils existaient ? […] Ce roman est vrai parce qu’il contient des personnes vivantes. Mais je ne suis pas l’auteur des acte que je décris. Pas plus qu’on est tout à fait l’auteur de ce qu’on pense.

Les livres se vantent de ne plus raconter d’histoires, on m’affirme que ce qui est écrit est vrai et inspiré de faits réels semble être devenu une caution de qualité plus importante qu’une histoire. […]

Depuis des années, le monde tel qu’on me le présente ressemble à une histoire inspirée de faits réels à laquelle je n’arrive pas à croire, ni à participer.
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J'étais entourée de Presque Morts affolés d'être encore vivants et ils s'employaient à amenuiser cette sensation qui les tenaillaient. Tous avaient les yeux bandés fonction OFF, la farandole me donnait la nausée, j'essayais de me dégager je reculais pour m'éloigner, aller plus loin, mais jusqu'où il faudrait aller, pour enfin aller trop loin. Je n'allais quand même pas vieillir avec eux. J'étais en train de vieillir avec eux.
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Un père pareil qui m'encourage à inventer la vie, qui décrète que le rêve est un travail, un père très bricoleur, avec son jeu qui annule les peines et les tristesses rien qu'en les posant dans les carreaux d'une feuille, en lignes.
De ça, je me console.
De ça, non.
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« Je revenais d'une fuite immense, en vérité je m'étais soustraite à ce qu'on me présentait comme la vraie vie. J'étais allée chercher la Nuit, j'avais dérivé et traversé la terre. J'allais à tâtons, trouvais des extraits d'étincelles inoubliables, des choses vraiment bien. Alors il fallait les noter, Ne Pas Oublier. »
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De toi à moi, comment le dire, c'est une chose posée dans le temps qu'on a passé ensemble. Il y a eu toute une vie, le temps d'une respiration superbe. Un de ces soulagements d'une joie féroce. J'ai trouvé quelqu'une qui répond à ma vie, à mon existence. Je me rends compte aussi qu'en lui parlant, très souvent, j'apaise chez elle en même temps qu'en moi ces choses auxquelles on ne se fait pas. On répare ce qui était solitaire en chacune d'entre nous.
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Je suis déterminée à ne plus être définie. Je suis une ligne de fuite, insaisissable, je déborde la case on ne peut pas m'en-cadrer.
Je ne cherche pas le nom qu'on me donne.
Je ne cherche pas les droits que me donnerait mon nom.
En renonçant aux droits et devoirs, je prends de la distance avec Ceux-Là qui les accordent.
Je ne leur demande rien, pas même qu'ils m'accordent une identité.
Puisque je me passe d'identité je peux évidemment les avoir toutes, ou en tout cas passer dans chaque, elles n'ont pas plus de sens ni de réalité l'une que l'autre.
Je renonce (mais je ne me résigne pas je ne tombe pas à genoux) à prouver mon existence.
Je refuse de prouver que j'existe je refuse de prouver que j'ai droit à :
— manger
— dormir



Parce que ça va de soi. Je vais de soi. Je suis une agglomération d'atomes à qui on ne peut pas dire comment s'organiser.
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La vie ou plutôt la mort de ce patron de restaurant commençait à me paraître démesurément énorme. Qu’est-ce qu’ils avaient tous à accorder tant d’importance à un paquet de cellules banales, à un cerveau moyen qui partait en vacances deux fois par an pour aller se baigner sur une plage, encadré par des CRS ? (p. 141-142)
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