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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Rubiel et Federico sont deux très jeunes enfants, confiés à l'orphelinat de Colombie. Les deux enfants n'auront pas le même destin. Federico sera choisi par un couple français. Quant à Rubiel, il sera celui que personne ne veut.
« Lui aussi aurait aimé se blottir dans les bras d'une mère. Lui aussi aurait aimé être bercé par la voix tendre et grave d'un père. Mais ce n'était pas lui qui avait été désigné pour vivre tout cela. Non, ce n'était pas lui. Il se sentait trahi par le monde entier. »
Rubiel s'échappera de l'orphelinat pour errer des années durants dans le ventre de la rue.
Pour survivre, le gavroche misérable s'imagine la vie en France auprès d'une famille aimante.
Rubiel et moi.
Rubiel est moi.
Rubiel est mort un 9 novembre 1991 jour où son ami de chambre lui est enlevé.
Rubiel devient Vincent ce même 9 novembre 1991 jour où la Colombie restera derrière lui.

Portrait mêlant réalité et auto-fiction, Vincent Lahouze trace les mémoires d'une vie arrachée à son pays natal. Les difficultés ne le quitteront jamais dans ce sentiment persistant de l'abandon. Qu'aurait été sa vie s'il était resté en Colombie ? Il l'imagine... Sans pathos, sans tricher, des rencontres pour seul salut, avec les livres avec l'amour, la résilience en drapeau blanc.

Pour un premier roman, c'est fort, c'est beau, ça prend aux tripes, des phrases qui crient, qui pleurent, qui saignent, qui cherchent l'absolution. D'un côté, ça pleure les larmes d'un amour jamais trouvé près d'une famille, cette obsession d'être aimé juste un peu. D'un autre, ça pleure l'amour qu'on se refuse de recevoir parce que le rejet, l'abandon coulent dans les veines.

La plume est délicieuse, forte, incandescente.
« Rubiel voulait vivre et combattre à sa manière, un stylo en guise de lame et de l'amour déguisé en poésie en guise de bouclier. »

Rubiel, cet enfant volé à l'enfance, à l'amour, à la vie.
Rubiel, démon de mes nuits, ange de mes jours. Tu es parti le laissant nu pour toujours. Rubiel e(s)t moi. Vincent.
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Je referme un livre fort.

Fort car j'ai rencontré Vincent.

Fort. Car j'ai rencontré Rubiel.

Et je ne pourrais pas les oublier. Impossible.

Une image me hante. Me bouleverse. Un enfant, dans un orphelinat, qui pour ne pas voir son ami partir avec ses nouveaux parents adoptifs va rester face au mur, les poings serrés. Pour ne pas le voir partir. Pour ne pas voir que lui va rester. Seul. Sans famille.

C'est le récit d'une déchirure. Et deux voix vont s'élever.

Celle de Rubiel, resté en Colombie, qui va grandir dans un monde qui fend le coeur en milliers de morceaux, impossibles à récupérer.

Celle de Vincent, qui vient vivre en France avec ses parents adoptifs. Et qui pourtant va connaître également des tourments liés à l'incompréhension de son identité.

J'ai rencontré un livre et j'en reste très ému. Car j'ai le sentiment d'avoir véritablement rencontré quelqu'un. Tant ce livre est sincère. Tant chaque mot est choisi avec précision. Tant la vérité doit être écrite. Sans compromis et sans se compromettre.

C'est vraiment très bien écrit. Il emporte dés les premières pages. Vers de l'émotion. Vers du romanesque vrai. Vers notre humanité.
Une ode aussi à la différence et forcément encore une fois, j'y ai été très sensible.

Je suis rassuré de voir que des êtres tels que Vincent vivent aussi sur notre planète. Car on peut se décourager parfois, à force de voir tant de choses laides.

Il existe de belles choses . de belles personnes. Et du coup de très beaux livres.

Merci Vincent.

Merci Rubiel.

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Rubiel a été adopté à l'âge de quatre ans, dans un orphelinat en Colombie. Il dit qu'il a commencé à vivre ce jour-là. Mais quelle vie aurait-il eue s'il était resté à Medellin ? Comment se construire lorsque l'on change de pays, de prénom, de place dans une fratrie ?


Ce livre est le rapprochement de ces deux enfants : celui que Rubiel aurait pu être et celui que Vincent est.


Il est difficile de grandir dans un pays étranger, sans repères, en étant différent. Certains passages dans le milieu scolaire m'ont sidérée par leur violence psychologique. C'est vrai, l'adoption est un acte merveilleux, mais il n'est pas facile de concilier la vie d'avant et la nouvelle. Cela peut provoquer un déchirement. Il semblerait que Vincent Lahouze ait écrit ce roman pour réconcilier les deux enfants en lui, et l'aider dans sa recherche d'identité.


De plus, en partant pour la France, le petit garçon a laissé des copains, en Colombie, ceux qui n'ont pas eu la chance d'être « choisis ». Par cet exutoire, l'auteur décrit la vie que mènent certains de ces petits bouts dans la rue. La violence, les armes, les narco-trafiquants, la survie, les gangs, les petits emplois, etc. font partie du quotidien de ces enfants. Avec nos yeux d'Européens, il est difficile de les imaginer livrés à eux-mêmes et les solutions qui s'offrent à eux pour rester en vie. On ne ressort pas indemne après avoir lu un tel vécu.


Un parallèle est fait entre les étapes que franchit Vincent, au fur et à mesure qu'il grandit, et la manière qu'il les auraient vécues s'il avait habité dans la rue. Évidemment, en Colombie, les épreuves sont très difficiles, d'une grande violence.

...
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Orphelinat de Medellín en Colombie.
Deux petits garçons de 4 ans, Rubiel et Federico partagent la même chambre.
Frères de coeur, ils ne se quittent pas d'une semelle jusqu'à ce jour du 9 septembre 1991 où l'un des deux est adopté par un couple venu de France.
L'un part. L'autre reste. Séparation douloureuse qui les hantera tous les deux pour le restant de leur vie.
À son arrivée en France, Federico est rebaptisé d'un prénom français et à partir de ce moment là, il tente de jeter dans l'oubli ses origines colombiennes. Mais va-t'il réellement y parvenir ?
Vincent Lahouze nous sert ici un roman autobiographique légèrement teinté de fiction.
L'histoire d'un gamin qui se pose en observateur et qui se demande quelle aurait été sa vie s'il n'avait pas été adopté.
L'auteur nous décrit le parallèle entre ces deux vies, à des milliers de kilomètres de distance. Cette histoire m'a quelque peu évoqué le livre de Diane Peyrin “ A l'endroit où elles naissent” que j'ai lu y a quelques années.
Rubiel e(s)t moi, c'est un livre qui nous parle aussi des casseroles que l'on trimballe, de comment un adulte se construit et sur quelles bases.
Un livre qui démontre l'importance des “ fondations affectives” érigées par la naissance et qui détermineront l'adulte de demain.
Mais c'est aussi un livre sur la résilience qui démontre que rien n'est jamais perdu et qu'il est possible d'immerger de situations bancales.
Vincent Lahouze a encore une fois réussi à m'émouvoir comme ce fut déjà le cas avec son percutant “Quartier libre”.
Je confirme donc que je vais suivre de très près son actualité littéraire pour ne rien rater de ses futures parutions.
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Cher Vincent,
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Choisir le bon moment, écouter et suivre son instinct quand il te dit que c'est maintenant…
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Quand ton roman est paru, impossible de l'éviter, il apparaissait partout, chacun avait son avis, tous recommandaient de le lire…Pour ne pas me sentir influencée, j'ai attendu, que cesse le tumulte, que l'euphorie retombe. Parce qu'un bon roman c'est celui que tu peux lire n'importe quand, loin de l'opinion publique, loin de la fièvre de l'actualité, avec pour seul écho, ton ressenti à venir. .
Là, j'étais enfin prête à découvrir cette histoire, celle de deux orphelins colombiens, qui lorsqu'ils sont séparés par l'adoption d'un des deux, voient leur destin prendre des chemins si éloignés et en même temps si proches, l'un en France, l'autre dans une Colombie dominée par les narcotrafiquants, la violence et la misère.
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Ce qui m'a interpellée dès le début, c'est ton écriture, cette force dans tes mots, celle qui vient du plus profond de l'écrivain quand avec chacune de ses phrases il dit tellement. Je me suis laissé emporter par ton style, particulier, différent, où les actes, les faits sont prédominants, où les dialogues sont autant de parenthèses qui ponctuent un récit intense dont les émotions, les sentiments ressortent, puissants, douloureux parfois, tourmentés souvent, mais sans jamais nous laisser indifférents.
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L'alternance entre tes deux personnages principaux s'effectue en toute logique, le lien de l'un à l'autre est une évidence, comme si malgré l'éloignement leurs destinées étaient scellées, mêlées inextricablement, les parallèles nous interrogent, sur ces vies si différentes mais si semblables dans les interrogations. Ces deux chemins de vie, c'est l'enfant lorsqu'il devient adolescent, puis adulte, c'est l'apprentissage de soi, de celui que l'on est vraiment, profondément, de celui que l'on veut devenir, lorsque l'on sait enfin.
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Que te dire de plus, sinon que je rejoins cette communauté de lecteurs, celle qui ressort enthousiaste, charmée par ton texte, impatiente déjà de lire le suivant, et ce dès sa sortie !!
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J'ai eu du mal à comprendre la construction du roman. Maintenant que je me permets de lire les autres critiques, j'ai un autre regard sur ce récit. Dommage ! À relire sans doute.
J'ai aimé le côté poétique de l'écriture. Je me suis attachée à Rubiel ainsi qu'à certaines de ces rencontres. Ce sont les chapitres les plus intéressants, pour moi. Ils nous font découvrir "La Vie" ou "La Mort" en Colombie, la misère ou la richesse, les trafics, les orphelinats et la Rue.
L'émotion est présente. Vincent sait, par ses mots, la transmettre à son lecteur.
Ma lecture n'a pas été facile et m'a déstabilisé. Malgré tout, c'est un bon et beau roman que je n'ai pas su apprivoiser.

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Abandonné par l'éphèMère et le Pèrefide, adopté par la Mèreveilleuse et le RePère, Vincent alias Federico quitte l'orphelinat de Medellìn à 4 ans pour aller vivre en France.
Son ami, son réconfort, Rubiel, même âge, reste en Colombie, dévoré par le chagrin.
Je ne vous raconte pas la suite, lisez ce livre et comme moi vous serez envoûté par ce roman déchirant et qui noue les tripes. Et qui met tellement en évidence le drame que vivent AUSSI les enfants adoptés.
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Une très belle lecture que cette (re)naissance sous forme de « roman autobiographique fictif » comme le définit lui-même l'auteur.
Vincent LAHOUZE a été adopté tout petit dans un orphelinat Colombien par un couple de français. A 30 ans, il livre un récit abouti, intelligent et fort.
Pour ce faire, il livre deux histoires parallèles : l'une campe le parcours de Rubiel, abandonné par sa mère « l'Ephémère », qui fuit l'orphelinat et qui va mener la vie rude des enfants des rues. La violence, la misère et la survie comme quotidien, le danger permanent en dépit de quelques belles rencontres.
La seconde histoire se situe en France où malgré l'amour de ses adoptants « La merveilleuse » et « le repère », Vincent souffre du déracinement et du manque de repères. Les préjugés, les questions maladroites le déstabilisent, les blagues douteuses, un grand désarroi l'entraînent vers des excès à l'adolescence.
Si j'ai eu du mal, je l'avoue au début, à faire le lien entre les deux histoires, j'ai finalement été happée car c'est un récit écrit avec les tripes. L'écriture est fluide, les mots s'entrechoquent, se complètent au fur et à mesure que le récit gagne en intensité.
Une mention particulière à ce court chapitre sur son histoire d'amour avec C….. qui se révèle être une poudre blanche. Un texte d'utilité publique qui gagnerait à être lu dans un discours de prévention.
Je tire mon chapeau à ce jeune auteur qui renaît par le récit et qui en même temps interpelle le lecteur dans sa vision de l'adoption. Je suis persuadée qu'il a trouvé la paix et j'espère qu'il trouvera encore les mots pour livrer d'autres récits.
Merci à #netgalleyfrance# pour m'avoir permis de découvrir cet auteur en devenir.
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En voilà un sacré bouquin! Et avec une plume bien incisive en prime. Poétique aussi.

Rubiel e(s)t moi fait partie de ces livres que je garde des mois et des mois dans ma pal, de peur d'être déçue à leur lecture tant j'en ai lu de retours enthousiasmés. Mais quelle joie lorsque celle-ci s'avère finalement à la hauteur de ces avis si positifs.

Lire Rubiel e(s)t moi c'est un peu se prendre en pleine face un Boeing 747 tant les émotions y sont décrites avec réalisme. Alors il faut encaisser... la misère de la rue, sa violence, la douleur des séparations, la crainte de l'abandon, mais aussi la force d'un premier regard, le partage entre gosses, le silence pudique qui enveloppe les départs, la rigueur comme colonne vertébrale pour remettre debout...

Vincent e(s)t Rubiel, Rubiel e(s)t Vincent... l'histoire d'une adoption mais pas seulement. Un roman dont la construction est vraiment bien vue... wahou. Comment se regarder à nouveau dans un miroir sans y projeter tellement plus que son simple reflet après avoir refermé ce texte?

Rubiel e(s)t moi c'est une sacrée plongée dans le monde des possibles et la profondeur des âmes, c'est aussi un roman sur les cicatrices. Pour cela il parlera au plus grand nombre.
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J'ai terminé récemment ce premier ouvrage signé par Vincent Lahouze. Entre l'autobiographie et la fiction, à mille lieues de l'autofiction froide et désincarnée si chère à Christine Angot, l'auteur nous livre un récit plein de sensibilité et de tourments de ce qui a été sa vie et de ce qu'elle aurait pu être si plutôt que lui, ses parents adoptifs avaient choisi son ami Federico, à l'orphelinat colombien. L'auteur parle lui-même d'écriture schizophrène et c'est tout à fait cela. Ces deux personnages sont bien lui, celui qu'il est devenu en devenant Vincent après son adoption et celui qu'il aurait pu être s'il était resté en Colombie. A 30 ans, il tente de refondre ces deux parties de lui par l'écriture, exposant un mal-être quasi palpable. le lecteur est sans doute dérouté (je l'ai été) par la façon très particulière de l'auteur de matérialiser ses dialogues, comme si avec ses parenthèses doublées d'italique, il avait voulu les dématérialiser afin de leur donner plus de force. Parce que, que ce soit dans les rues de Bogota ou dans une école du sud-ouest de la France, les mots peuvent être violents ou emplis d'amour, en fonction des circonstances. Encore que même dans l'amour, la violence ne soit jamais très loin. Une violence passionnelle dans ce cas, loin de la sérénité et de l'apaisement que les sentiments sont sensés apporter. C'est le roman d'un écorché vif qui cherche à réconcilier l'homme qu'il est devenu avec l'enfant déraciné qu'il a été. "Nul ne guérit de son enfance" chantait Ferrat et c'est un peu ce qui pourrait résumer ce roman. Reste à souhaiter à Vincent Lahouze de trouver la sérénité au travers de l'écriture, cette bouée de sauvetage dont il s'est emparé pour remonter à la surface. Ecrire ce qui empoisonne pour s'en libérer, écrire pour se réconcilier avec soi-même, c'est bien ce qu'il a fait avec ce livre qui ne peut pas laisser insensible.
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