Toujours à la recherche d'un one-shot du niveau de "Missing" au sein de cette collection KSTR récemment relookée, je décide de m'attaquer à ce premier album de
Ludovic Lambour, auteur primé «Jeune Talent» à Angoulême.
Et ce récit, composé de trois parties bien distinctes, démarre plutôt bien. On suit les pas d'Eric, qui vient de perdre sa soeur et découvre l'existence d'un neveu de 10 ans. Lorsque ce dernier disparaît de l'orphelinat où il était placé en attendait d'aller vivre avec son oncle, débute une enquête policière assez prenante, qui permet d'aborder le thème de la pédophilie. L'intrigue est de plus en plus prenante, tout comme l'envie de connaître le fin mot de cette histoire.
Et là, premier petit dérapage ... Sans transition aucune, l'auteur délaisse ce thriller emballant pour nous faire suivre le parcours de Matt, ex-soldat d'Irak, traumatisé par la guerre et tentant de refaire sa vie en vendant une précieuse relique dérobée dans un musée à Bagdad. Bon, c'est clair, on se doute bien que les deux destins vont se rejoindre par la suite, mais la transition est un peu trop brusque pour être vraiment agréable. Pourtant, ce deuxième récit est pas mal du tout. Mêlant action militaire réaliste à des thèmes intéressant, tels que les traumatismes de guerre, la réinsertion des militaires et la légitimité du conflit irakien, l'auteur livre à nouveau une histoire prenante.
Et finalement, arrive le troisième volet, celui qui regroupe les destinées d'Erik et Matt et que l'on attendait avec impatience afin de connaître les aboutissements de ces histoires et le lien avec le titre de ce one-shot. Et là, grosse désillusion ! Terminé le polar, terminé le récit militaire ... place à l'ésotérisme et à une secte vénérant un ancien Dieu phénicien répondant au nom de
Baal (ben oui, le titre). Mais au-delà de cette voie ésotérique peu emballante, il y a également ce dénouement ridicule et précipité qui fait retomber le soufflé. La désillusion est d'autant plus grande que les deux premiers volets de cet album étaient assez prometteurs.
Au niveau du graphisme, le trait réaliste et hachuré de
Ludovic Lambour contribue à l'ambiance sombre, sordide et oppressante du récit.
Malgré la désillusion de la fin d'album, le dessin non-dénué de caractère et les deux premiers volets plutôt convaincants confirment néanmoins tout le potentiel de ce jeune auteur.