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EAN : 9782203250925
480 pages
Casterman (03/05/2023)
4.35/5   327 notes
Résumé :
Avant, elle vivait derrière la clôture. Elle n'avait pas le droit de quitter la Base. Ni de parler à qui que ce soit. Parce que Père John contrôlait tout et qu'il établissait des règles. Lui désobéir pouvait avoir des conséquences terribles. Puis il y a eu les mensonges de Père John. Puis il y a eu le feu...

Inspiré par l'histoire vraie de la secte Waco, Par le feu est un grand roman sur la folie des hommes et le courage d'une adolescente.
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Critiques, Analyses et Avis (112) Voir plus Ajouter une critique
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J'avoue avoir hésité de lire ce livre car le sujet ne m'inspirait pas confiance.
Et puis une fois commencé, je n'ai pas arrêté la lecture avant le mot de la fin.
Mais quel roman ! Bouleversant. Emouvant. Puissant.
Will Hill nous plonge dans le milieu sectaire et nous fait réfléchir sur les horreurs que les êtres humains sont capables de s'infliger les uns aux autres.
Avec ce récit fictif, l'auteur construit un monde totalement crédible, rempli de personnages complexes et intéressants. J'ai apprécié le fait que l'histoire soit racontée par une adolescente. Cela m'a permis de m'attacher à elle sans la juger.
L'alternance des chapitres intitulés ‘avant' et ‘après' m'a permis d'entrer dans la psychologie du personnage et de comprendre le long chemin à parcourir pour surmonter le traumatisme provoqué par la manipulation mentale.
Un roman plein de suspense où les rebondissements imprévisibles ne laissent pas de place à l'ennui.
A lire sans hésitation.
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Des tirs et des cris de toutes parts, du sang partout, des blessés au regard hagard, des morts, des nuages de fumée... Dans ce chaos ambiant, des enfants qu'elle tente de sauver. Une brûlure à la main. Un Agent à qui elle demande de l'aide et ces mêmes enfants à qui elle ordonne d'aller au Grand Portail... Et le noir complet...
C'est dans une chambre d'hôpital que Moonbeam se réveille. La main très douloureuse, bandée. Des perfusions. Et une terreur telle qu'aucun son ne sort de sa bouche...
Assise sur ce canapé rouge, dans une pièce qu'elle ne reconnaît pas, l'adolescente est terrorisée. C'est l'homme, en s'installant en face d'elle, qui lui apprendra qu'elle est à l'hôpital pédiatrique d'Austin, Texas. Qu'il est le docteur Robert Hernandez, chef du service de psychiatrie, et qu'il est là pour l'aider à surmonter la terrible épreuve qu'elle vient de traverser. Mais comment Moonbeam pourrait-elle le croire, elle qui entend encore les paroles de père John qui lui a toujours dit de se méfier des Servants du Serpents. Elle qui, comme ses Frères et Soeurs, n'a jamais quitté la Base. Et pourtant, au fil des consultations, la jeune fille va, peu à peu, raconter son passé, ses conditions de vie mais aussi tous les événements qui ont conduit au drame qui aura coûté la vie à de nombreux Frères et Soeurs...

Moonbeam est une adolescente qui, du plus loin qu'elle s'en souvienne, a toujours vécu à la Base et ne se rappelle plus ce qu'il y a derrière la clôture. Comme bon nombre de Frères et Soeurs, elle a longtemps cru aux paroles de père John, qui se veut, tout simplement, le messager de Dieu, s'est méfiée des Servants du Serpent, des Agents et des Hérétiques. Si sa foi a commencé à vaciller et si elle s'est posé des questions sur leur façon de vivre à tous, c'est bien ce drame qui l'a conduite Dehors. Face à ce docteur Hernandez et à cet agent du FBI, Andrew Carlyle, elle n'aura d'autre choix que de confier son histoire, malgré ses peurs et sa méfiance. Pour ce roman, Will Hill s'est fortement inspiré de la tragédie surnommée le « siège de Waco ». En avril 1993, 82 membres de la secte des Davidiens et 4 agents du gouvernement ont trouvé la mort au cours de la confrontation qui les ont opposés pendant 2 mois et qui s'est conclue par un terrible incendie. À travers le récit de Moonbeam, l'on ressent le travail de recherche de la part de l'auteur qui a, non seulement, lu les rapports d'enquête du gouvernement mais qui a aussi découvert le travail du docteur en charge des enfants rescapés du « siège de Waco ». Aussi dépeint-il avec force et émotions l'emprise d'un chef sectaire, les dégâts psychologiques, l'endoctrinement... le personnage de Moonbeam n'en est que plus frappant de réalisme. L'on est touché, ému, saisi d'effroi ou révolté parfois, par la teneur de ses confidences. En alternant passé et présent, au cours de chapitres intitulés « Avant » et « Après », l'on découvre peu à peu la vie à la Base, l'emprise, l'influence et le pouvoir du père John, les impossibles rébellions, les règles strictes, les punitions... mais aussi le courage, la force, la résilience, l'intelligence de l'adolescente dont les paroles mais aussi les silences sont éloquents.
Un récit poignant et fort...
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« Le Seigneur est Bon ».
Depuis toute petite, Moonbeam, 16 ans, entend ce laïus au sein de la Base, répété par ses Frères et Soeurs, répété par le père John, leader messianique de la Sainte Eglise de la Légion du Seigneur. Au sein de la Base, les Frères et Soeurs travaillent, prient et s'entraînent dans l'attente du Combat ultime où les Servants du Serpent – les Agents du gouvernement - seront châtiés et où les Justes connaîtront enfin l'Ascension – une place auprès du Seigneur. Au Dehors demeurent les Hérétiques, au Dehors demeure le danger. Mais depuis le départ de sa mère, depuis le départ de son ami Nate, Moonbeam doute. Elle doute de sa Foi et surtout, elle doute du père John et de ses véritables intentions.
Rien que le fait de douter fait d'elle une Hérétique et la met en danger.

Pour écrire « Par le feu », Will Hill s'est inspiré des événements liés au « siège de Waco », au Texas, en 1993. Après 51 jours de siège par les forces de l'ordre, au moment de l'assaut, 76 membres, dont 21 enfants, de la secte des Davidiens reclus à Waco, au Texas, meurent dans l'incendie qu'ils avaient déclenché. A leur tête, David Koresh, le prophète autoproclamé de cette secte.
« Par le feu » débute par cette scène d'apocalypse où Moonbeam, jeune fille courageuse, se retrouve au coeur d'un déluge de feu et de tirs. Internée dans un centre avec les quelques autres survivants, Moonbeam entre dans un long processus de résilience, conduit par un psychologue et un agent du FBI. Au jeu des questions/réponses, au gré des « avant » et des « après » l'attaque, l'histoire de la jeune fille se déroule, dévoilant les mécanismes sectaires et leurs conséquences effroyables sur la vie des gens. C'est également la description du chemin qui mène à la résilience, à ce moment où la jeune fille fera de son vécu, sa force.

Manipulation et asservissement mental, contrôle par la terreur, usage de la violence et maltraitance « au nom du Seigneur »…, le récit de Moonbeam est effroyable et pourtant bien réel. le lecteur, tout comme le personnage de l'agent du FBI, est glacé par ses propos. Addictif, on a du mal à lâcher ce récit qui nous parle de gens qui ont placé toute leur confiance en un escroc qui use de leur croyance et de leurs difficultés pour les manipuler, et qui dépeint un monde à l'organisation para-militaire.
Le profil des personnages est extrêmement bien travaillé, offrant au lecteur un panel de portraits complexes, rebutants ou attachants, et tous bouleversants. Enfin, « Par le feu »est l'exemple type de ces romans qui, dans l'émotion et la précision des faits, place le lecteur en témoin attentif d'un événement réel.

« Par le feu » est sélectionné cette année dans le Prix des Incorruptibles niveau lycée. Au-delà du thème des sectes, ce roman est un formidable tremplin pour parler de manipulation et de théories complotistes à une heure où les délires conspirationnistes autour de la Covid -19 alimentent les réseaux sociaux. A ne pas manquer.
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'Les récits sanglants font souvent les meilleures histoires'.
Je ne sais pas si c'est toujours vrai, mais c'est le cas de ce roman qui m'a happée et bouleversée.
C'est l'histoire d'une adolescente qui a vécu plusieurs années au sein d'une secte. Ce n'était pas son choix mais celui de ses parents. En sécurité dans un centre de réhabilitation, après le feu qui a ravagé le bâtiment, elle raconte tout.L'histoire est contée d'une telle manière que la tension monte à chaque page.
Une belle découverte grâce aux critiques enthousiastes de plusieurs lecteurs.
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Roman coup de poing inspiré de faits réels, « Par le feu » était un ouvrage que je souhaitais découvrir cette année. Il me fallait simplement trouver le bon moment, car s'aventurer entre ces pages, c'est faire face à un monde terrible, violent, bouleversant, révoltant et inimaginable. Je savais d'avance que certains passages allaient m'horrifier ou que je finirais par être marquée par cette héroïne intelligente, courageuse, observatrice, forte, calme et sarcastique à laquelle je me suis attachée dès le début. L'univers des sectes est quelque chose de terrifiant, notamment lorsque les gourous sont profondément mauvais et manipulateurs comme le Père John. Par le passé, j'ai déjà lu des ouvrages dans un milieu sectaire toutefois, cela n'avait jamais été approfondi ou traité de la sorte. En outre, une partie de l'ouvrage m'a rappelé le jeu « Far Cry 5 », où le joueur incarne un agent fédéral devant faire face à une immense secte du Montana dirigée par la famille de Joseph Seed. La folie de cet antagoniste, sa cruauté, son don d'orateur et son côté dictateur ressemblaient énormément à celle du Père John. C'était tout simplement glaçant !

Dès les premières pages, Will Hill a su proposer un récit intense, percutant et effroyable. On se retrouve directement en pleine action : la base de la secte est attaquée par des Agents. Au milieu des flammes, des armes et des morts, Moonbeam, une adolescente perdue par les émotions. Lorsqu'elle se réveille, la voilà prisonnière entre quatre murs blancs où, jour après jour, elle va être remise sur pied. La résilience ne se fera pas uniquement physiquement : elle va progressivement se livrer au Dr Hernandez et à l'Agent Carlyle. Pour cela, l'auteur va judicieusement alterner entre présent et passé. Ainsi, les chapitres intitulés « Après » permettront de montrer la vie à l'hôpital, les séances avec le psychologue et les moments en thérapie de groupe, avec les autres enfants rescapés de l'assaut. Les chapitres nommés « Avant » racontent la vie dans le camp, la hiérarchie, les règles et l'évolution de la secte à chaque nouveau prophète. Ce procédé m'a plu, car il permet de mettre en avant toute la psychologie liée au traumatisme. Même si j'ai préféré les parties dédiées au passé, j'ai grandement apprécié l'Après, car tout le développement de l'héroïne et des autres jeunes était intéressant. Il fut plaisant d'avoir son ressenti après avoir été libérée, sa culpabilité de raconter, ses secrets qui la rongent et son point de vue une fois qu'elle a réalisé que tout n'était que mensonge… J'avoue que j'aurais également voulu connaître le point de vue des enfants étant nés dans la secte et n'ayant rien connu du monde extérieur… Mais cela aurait été difficile, car la narration est uniquement celle de Moonbeam.

Le rythme est très bien géré, car la tension monte crescendo et finit par être addictive. Avec curiosité et malaise, on découvre l'histoire de l'adolescente au milieu de ses Frères et Soeurs. Certaines choses paraissent aberrantes, mais « inoffensives » (ex : consommation de fruits et de légumes dans un même repas interdite), tandis que d'autres donnent la nausée (enfermement, sévices physiques, Prophète ayant plusieurs femmes, viols, rationnement alimentaire, etc.). Toute cette soumission, ces injustices et ces manipulations ne laissent pas le lecteur indifférent. Or, très vite, on réalise que le Père John n'est pas le seul à être effrayant : ses hommes de main répondant à ses ordres et le jeune Luke, un petit tyran violent et retors, sèment également la peur. (D'ailleurs, la psychologie de Luke traitée dans « l'après » a été très pertinente et intéressante !) le récit de Moonbeam est rempli de doutes, de craintes, d'émotions, d'horreurs, de violence mentale comme physique et d'humanité. On ne peut que ressentir de l'empathie pour ces enfants, véritables victimes de l'endoctrinement de la communauté…

Cette oeuvre m'a conquise, d'autant que les sujets des sectes et de l'emprise psychologique sont peu développés en littérature Young Adult. On le retrouve, parfois, lorsque certains auteurs abordent l'embrigadement d'ados par des djihadistes (il y a eu une dizaine, voire une vingtaine de titres sur le sujet suite aux nombreux attentats de 2015 !). Will Hill a réussi à provoquer une pluie d'émotions chez moi, que ce soit par son roman ou par son témoignage où il raconte comment lui est venue l'idée d'écrire cette histoire en se basant sur des faits réels. Un titre intense à découvrir, qu'on soit un grand ado ou un adulte !
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Citations et extraits (59) Voir plus Ajouter une citation
J'ai du mal à expliquer ce que je lui reproche. Disons qu'il y a des moments, bien trop fréquents à mon goût, où [ma mère] n'est pas vraiment là. Comme si la femme que je côtoie chaque jour n'était que l'ombre d'une vraie personne, comme si elle avait été vidée de sa substance et de son énergie, comme s'il ne restait plus d'elle qu'une coquille, qui marche, parle, rit, mais ne ressent rien.
Ce n'est pas nouveau. Pendant longtemps, j'ai cru que cette distance était liée à la mort de mon père. Mais ça remonte maintenant à plus de dix ans. Il doit bien y avoir une limite à la période deuil. Sinon, comment feraient les gens pour continuer à vivre ? Un beau matin, on doit se réveiller et constater qu'on ne souffre plus (...). Dans le cas contraire, je ne comprends pas pourquoi on s'embêterait à tomber amoureux, à se marier ou à avoir des enfants, alors qu'on risque d'être tellement malheureux qu'on ne s'en remettra jamais. Je ne vois pas l'intérêt.
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Depuis le temps qu’ils font ce métier, ils ont dû voir beaucoup de cas difficiles, entendre une infinité d’histoires horribles, rencontrer quantité d’hommes, de femmes et d’enfants traumatisés. Bizarrement, c’est rassurant de constater que ça ne les a pas rendus insensibles, qu’ils n’ont pas perdu leur capacité à être choqués et bouleversés. Et cela ne les empêche pas de continuer, de se lever chaque matin et de recommencer. Ca me rappelle qu’eux aussi sont humains. Ca m’aide à croire que j’ai encore un avenir.
Je n’ai pas la moindre idée de ce qu’il sera, mais ça n’est pas le plus important
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L’infirmière Harrow apparaît, un nouveau plateau dans les mains. Œufs brouillés au bacon, pommes de terre sautées, salade de fruits et un gobelet en plastique rempli de jus d’orange. Ma première réaction immédiate, consiste à me dire que je ne vais pas pouvoir y toucher. Parce que, même si les fruits sont dans un récipient à part, ils font clairement partie du même repas que les pommes de terre. Or, il est strictement interdit de consommer des fruits et des légumes au cours du même repas. Les règles de la Légion, établies par le père John qui les entendues de la bouche de Dieu, sont gravées au scalpel dans mon esprit.
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Horizon m’a expliqué une fois que si on battait un chien dès sa naissance, il devenait peureux, soumis et gémissant. Et puis qu’un beau jour, sans qu’on l’ait vu venir, ce chien finissait par mordre. Parce qu’on ne lui avait jamais donné de raison de ne pas le faire.
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C'étaient probablement des gens bien, qui ne voulaient faire de mal à personne, mais qui ont quand même fini par mourir l'arme à la main. Tout ça parce que John Parson les a manipulés, terrorisés et nourris de mensonges. J'ai vu leur photo, à tous ces hommes et ces femmes qui ont payé de leur vie le fait d'avoir placé leur foi dans la mauvaise personne. Quand je les regarde, ils ne me paraissent ni stupides, ni cruels, ni faibles. Je pense juste qu'ils se sont égarés et que ce qui leur est arrivé pourrait arriver à n'importe qui. Y compris à des gens que je connais. Des gens que j'aime. Alors j'essaie d'imaginer ce que je ressentirais, mais je n'y arrive pas. Je ne sais même pas par où commencer.
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