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Citations sur Les pensées de l'écologie (8)

Ce manuel suit l’hypothèse selon laquelle la crise écologique n’est pas un problème technologique, ni un accident de développement industriel - mais le résultat direct et prévisbile d’un mode d’organisation socio-économique adossé à l’idée d’une séparation entre le “règne humain” et la “nature”, nous autorisant à soumettre tout le reste du vivant au service de notre confort. Le dualisme entre humanité et nature a donné au projet “civilisateur” industriel une justification et une légitimité.
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Que se passe-t-il si on imagine la vie intellectuelle comme une zone boisée paysanne, comme une source de nombreux produits utiles émergeant d'une configuration involontaire ? [...] Les cépées pratiquées par les humains, le pâturage et le feu maintiennent cette ouverture : d'autres espèces en font leur choux gras.
Cela semble tout à fait correspondre à ce qu'est le travail intellectuel. Travailler en commun nourrit les possibilités de réussites particulières cristallisées sur des travaux individuels. Encourager le potentiel inconnu de la création de trajets de la connaissance, telle est la fécondité inattendue qui ressort d'un nid de champignons, requiert de favoriser le travail en commun qui entretiendra la forêt intellectuelle.

Anna Tsing, Le champignon de la fin du monde : sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme
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Nous sommes contaminés par nos rencontres : elles changent ce que nous sommes pendant que nous ouvrons la voie à d'autres. Comme la contamination modifie les projets des mondes en chantier, des mondes mutuels ainsi que des nouvelles directions peuvent émerger. Nous sommes tous porteurs d'une histoire de contamination ; la pureté est impossible. Une des raisons de garder la précarité à l'esprit, c'est qu'elle nous rappelle que changer en fonction des circonstances est le terreau de la survie.

Anna Tsing - Le champignon de la fin du monde : sur la possibilité de vivre dans les ruines du capitalisme
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Piotr Kropotkine, L'Entraide, un facteur de l'évolution (1902) :

Aussi, lorsque plus tard mon attention fut attirée sur les rapports entre le darwinisme et la sociologie, [...] ils reconnaissaient aussi que la lutte pour les moyens d'existence de tout animal contre ses congénères, et de tout homme contre tous les autres hommes, était "une loi de la nature". Je ne pouvais accepter cette opinion, parce que j'étais persuadé qu'admettre une impitoyable guerre pour la vie, au sein de chaque espèce, et voir dans cette guerre une condition de progrès, c'était avancer non seulement une affirmation sans preuve, mais n'ayant pas même l'appui d'une observation directe.
Au contraire, une conférence "Sur la loi d'aide mutuelle" faite à un congrès de naturalistes russes, en janvier 1880, par le professeur Kessler, zoologiste bien connu, me frappa comme jetant une lumière nouvelle sur tout ce sujet. L'idée de Kessler était que, à côté de la loi de la lutte réciproque, il y a dans la nature la loi de l'aide réciproque, qui est beaucoup plus importante pour le succès de la lutte pour la vie, et surtout pour l'évolution progressive des espèces.
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Murray Bookchin, L'écologie sociale (1990) :

L'une des idées les plus tenaces de la pensée occidentale est que la nature serait le royaume hostile de la nécessité, un domaine fait de régularités et de contraintes implacables. De cette idée sous-jacente, deux attitudes extrêmes ont émergé. Soit l'humanité doit céder la place avec une humilité religieuse ou "écologique" au précepte de la "loi de la nature" et prendre sa misérable place aux côtés des modestes fourmis sur lesquelles elle marche "avec arrogance", ou elle doit "conquérir" la nature au moyen de sa finesse technologique et rationnelle, dans un projet commun à l'ensemble de l'humanité de "libération" ultime des contraintes de la "nécessité" naturelle - une entreprise qui pourrait bien impliquer la soumission de l'humain par l'humain.
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Mais les variations qui ont lieu dans la nature surviennent elles de façon aléatoire et hasardeuse, ou pas ? Évidemment, quand on parle d'aléatoire, cela ne veut pas dire qu'un humain va donner naissance à un poisson ou vice versa. Une aubergine ne pousse pas sur un pied de melon. Le corps des parents, qui a lui-même été créé, par le passé, limite automatiquement le corps du futur enfant. Mais, à l'intérieur de ces limites, les possibilités de variations sont tous azimuts.
Le corps est cependant aussi l'expression du mode de vie. C'est à travers le corps que l'être et l'environnement interagissent, et le fondement de la vie est au cœur de ces interactions. Dans ce sens, si l'on envisage le corps comme étant autonome par rapport à l'être vivant, il est sans doute complètement indépendant : mais si on le considère dans son aspect environnemental et matériel, il est certainement un prolongement de l'environnement, et rien d'autre qu'un représentant de celui-ci.
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Appelons cette preuve du nom de preuve phénoménologique de l'existence de la valeur intrinsèque. La question Comment pouvons-nous savoir que la valeur intrinsèque existe ? est analogue à la question Comment pouvons-nous savoir que la conscience existe ? Nous faisons l'expérience de l'un et de l'autre - de la valeur intrinsèque et de la conscience - par introspection et de manière irréfutable. La question que posait Pister : Et vous, à quoi êtes-vous bon ? a seulement pour mérité d'attirer l'attention de chacun sur sa propre valeur intrinsèque.
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Quand les hommes scrutent la vie sur Terre, il leur est aisé de penser qu'ils en sont les souverains. La puissance de leur conscience, de leur société et de leurs inventions techniques leur a fait croire qu'ils constituent la forme de vie la plus avancée sur la planète. Même la profonde obscurité des cieux qu'ils contemplent ne les pousse pas à l'humilité. Ils considèrent l'espace comme un territoire à aborder et à conquérir de la même manière qu'ils ont conquis la Terre.
Traditionnellement, la vie sur Terre a été étudiée en tant que prologue à l'homme : des formes de vie "inférieures", dénuées d'intelligence, l'ont précédé et maintenant il se tient au point culminant de l'évolution. [...]
Mais au cours des deux dernières décennies, une révolution s'est accomplie dans les sciences de la vie. [...]
Tout d'abord, ces découvertes ont montré quelle folie c'était de considérer l'homme comme une espèce spéciale, à part et souveraine. Le microscope a progressivement révélé l'immensité du microscope et il donne maintenant une vie saisissante de la véritable place de l'homme dans la nature.

Lynn Margulis & Dorion Sagan, L'univers bactériel(1987)
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