Mon film préféré, c'est Titanic. Juste pour la fin, juste pour voir Kate Winslet s'accrocher désespérément au cadavre de l'amour de sa vie. J'ai toujours regardé cette scène-là avec une sorte de satisfaction stoïque, avec un genre de sentiment de vengeance peut-être un peu malsain.
J’ai toujours aimé les étoiles, et les moments où on cherchait des constellations ensemble étaient mes préférés. On riait toujours beaucoup et pour rien au monde j’aurais échangé cette parfaite complicité.
Ma vie amoureuse, c’est pas particulièrement cute. C’est plein d’épines et ça fait un peu mal. Une histoire à l’eau de cactus, ça se dit?
La vraie école, c’est dehors. Les vrais amis, on les rencontre pas dans une équipe forcée pour un devoir de français. On les découvre dans une gare déserte au Cambodge en pleine nuit parce qu’ils ont aussi manqué leur train et ne savent pas comment ils vont passer la nuit. On tombe sur eux par hasard dans un concert reggae en Jamaïque. On fait leur connaissance dans un cours de plongée en Indonésie.
Il me faisait rêver.
J’ai eu ma première peine d’amour à seize ans. Il en avait vingt-trois. J’ai vécu toutes les premières fois imaginables avec lui. Je sortais avec lui en cachette depuis deux mois. Quand ma mère et mon beau-père l’ont su, ils m’ont interdit de le voir. J’ai fugué de chez moi pour le rejoindre. Je m’étais rendue à son appartement et c’est une fille en sous-vêtements qui avait répondu à la porte. Il était seul avec elle. Je pensais mourir de chagrin.
Un peu peur. J’avais pas juste «un peu peur», j’avais la chienne de ma vie. J’étais nue dans les bras de celui que j’avais toujours considéré comme mon frère, sur qui ma meilleure amie tripait. J’étais exactement en train de détruire un équilibre parfait qui régnait sur ma vie depuis des années et j’étais plus vierge que tu ne le seras jamais.
J’ai toujours eu comme philosophie lorsque j’hésite à poser une action que, si l’action en question risque de n’entraîner La petite robe orange que j’avais pas très envie de porter était donc tristement suspendue depuis plusieurs mois. Mais, ce soir-là, le soir de ma première date, alors que j’envisageais déjà de regoûter les amygdales de Molière junior le soir du bal, elle me paraissait beaucoup plus jolie et attrayante. Tellement que je me suis dit que ça serait peut-être pas si grave que je la porte une fois, juste une, avant le grand soir. J’ai toujours eu comme philosophie lorsque j’hésite à poser une action que, si l’action en question risque de n’entraîner aucune conséquence négative ni immédiatement ni à long terme, je peux procéder en toute tranquillité d’esprit.
C’est peut-être mon côté adolescente qui vit une crise à retardement en permanence, ou ma phase du «non» qui persiste depuis un peu trop d’années, mais du moment que je reçois un ordre inutile d’un inconnu, je prends un malin plaisir à ne pas le respecter. Imagine si ton nom m’ordonne de t’aimer. OK, fin de la parenthèse sur la sorcière.
Mon film préféré, c’est Titanic. Juste pour la fin, juste pour voir Kate Winslet s’accrocher désespérément au cadavre de l’amour de sa vie. J’ai toujours regardé cette scène-là avec une sorte de satisfaction stoïque, avec un genre de sentiment de vengeance peut-être un peu malsain. Je déteste les films d’amour qui finissent bien, les baisers passionnés sous les feux d’artifice et les amants qui s’étreignent sur trame de saxophone qui chiale.